Test d'Anarcute sur Xbox One

Anarcute est le premier titre du studio français Anarteam. Ce jeu, comme son nom l’indique, est un simulateur d’émeutes « choupichou kro meugnoooone », disponible à la fois sur PC et Xbox One depuis le 11 juillet dernier, pour la modique somme de 15€ environ. Bref, tout un programme ! Et justement, ce programme, il nous dit quoi ?

Anarchy in the Xbox One

Commençons par le commencement, à savoir l’aspect visuel. Anarcute est cute, choupi, kawaii et votre meute transpire bon le love spirit, chose ironique vu le thème. Par contre, aussi mignon cela soit-il, c’est quand même relativement moche. Le jeu évolue dans une 3D isométrique dépassée avec des personnages à la limite de la caricature et, en 2016, ça fait relativement mal aux yeux tout de même. L’audio ne s’en sort pas mieux, d’ailleurs, avec une bande originale électro-pop agrémentée de voix féminines et enfantines balançant du « NANANANANAAAAAA » à outrance qui feront de votre cerveau la plus grande fête disco de l’année. Malgré tout, cela participe au côté totalement fun et décalé du titre, donc dans le fond, cela reste cohérent.

Soit, Anarcute n’est pas un modèle de beauté, mais pour un petit jeu fun composé d’une quarantaine de niveaux dont la moyenne ne dépasse pas les 4 minutes et qui a été fait par une petite équipe d’étudiants, on ne va pas non plus cracher dans la soupe.

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Le jeu est très intuitif et se prend assez vite en main. Vous ne contrôlez pas le leader de la révolution, mais un groupe d’animaux aussi divers que variés qui viennent combattre les forces armées du grand méchant totalitariste dans plusieurs environnements tels que Tokyo, Paris, Miami ou encore Reykjavik. Les objectifs restent relativement simples : atteindre la fin du niveau dans le meilleur temps possible, avec le maximum d’alliés en vie, le maximum d’ennemis éliminés et en détruisant l’ensemble des bases ennemies au passage. Classique, mais efficace.

En terme de gameplay, le troupeau se déplace ensemble, ramassant tout et n’importe quoi à portée de main : planches de surf, parasols, cailloux… Tout peut faire l’affaire et le fera bien, d’ailleurs. Un premier bouton permet de frapper les ennemis, un autre bouton d'effectuer un dash pour esquiver les attaques, un autre de détruire les bâtiments alentours selon certaines conditions, un dernier de projeter ces fameux objets que votre meute ramasse d’elle-même. Bref, comme dit plus tôt : c'est fun, facile et surtout rapide à prendre en main.

Aussi facile à prendre en main soit-il, le jeu se révèle néanmoins très rapidement tactique à ma grande surprise. Foncer droit dans le tas sans prendre la peine d’évaluer les forces ennemies et leurs positions vous permettra très probablement de finir le niveau… par contre, ne venez pas vous plaindre de la gueule de votre note finale. Si vous voulez faire les choses dans les règles de l’art, il va falloir la jouer fine, observer, analyser et frapper au bon endroit, au bon moment. Attention à ne pas trop traîner tout de même : le temps reste un facteur clé de votre note finale.

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Par ailleurs, d’un point de vue technique, outre l’aspect visuel, d’autres points viennent vite fâcher le joueur que je suis, à commencer par cette *auto-modération* de caméra infernale ; c'est probablement un des pires ennemis du titre. Mon dieu, que c’est abominable de devoir en permanence recaler la caméra sur une action déjà totalement bordélique et brouillonne ! Parce que oui, gérer une foule d’individus compacte, ramassant tous des objets à portée de main pour le balancer allègrement sur les forces de police, c’est déjà un gros fouillis visuel. Mais couplé à la caméra, ce sont des grands moments de solitudes qui vous attendent. Je vous invite à abattre un hélicoptère mitraillant sans pitié vos forces alors que vous affrontez déjà une dizaine d’ennemis au sol sans avoir envie de jeter votre manette. Parce qu'autant cela peut être fun un moment, autant ça a tendance à vite agacer dans la durée.

Et s'il n'y avait que ça d’agaçant… On parle des classiques et poncifs plaques de glace et/ou mines qui jonchent le sol de la plupart des niveaux ? Si cela rajoute évidemment une diversité bienvenue, ça rend surtout le jeu encore moins précis et plus fatiguant. Il ne manquait plus qu’une attaque d’araignées et de squelettes pour faire un peu plus dans le cliché. Remarque que ça m’aurait fait rire, en y réfléchissant.

Ouais mais bon, concrètement, t’en penses quoi ?

Malgré ces remarques donnant l’impression que j’ai détesté l’expérience, je me suis plutôt bien amusé, au final. Peut-être aussi parce qu’il ne faut pas compter plus de à 4 à 5h pour terminér l’intégralité du jeu avec des notes entre A et S sur la plupart des niveaux. Comptez donc le double si vous êtes du genre à aimer faire du S partout parce que, mine de rien, le jeu représente tout de même un joli challenge en terme de difficulté et obtenir la note maximale dans chaque niveau demandera une bonne stratégie ainsi qu'une bonne connaissance des lieux.

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En résumé ? Anarcute est définitivement un jeu fun, agréable, marrant et qui mérite probablement les éloges reçues dans les salons où il a été présenté. En revanche, concrètement, si vous êtes comme moi, habitués à jouer depuis de très nombreuses années, vous finirez probablement avec le même sentiment une fois le jeu terminé et prononcerez certainement le même mot à cet instant : MEEEEEH. C’est dommage.

50 Shades of Dunta.

Avant d’en conclure, j’aimerais tout de même nuancer ce test. J’en vois déjà venir dire « Ouais bon, ça va, t’es mignon, mais franchement, t’es aussi intransigeant que si tu testais le dernier navet d’une grande marque de jeux vidéo et vendu 70 balles dans une grande chaîne à la marque bleue bien connue. » Certes, vous répondrais-je. Parce que je me dois d’être honnête envers vous et envers moi-même pour rester le plus objectif possible. Mais une fois n’est pas coutume, je vais nuancer mes propos. Je suis assez dur avec Anarcute, c’est vrai, mais dans le fond, ce qui ressort est tout de même qu’on s’amuse relativement bien. J’ai d’ailleurs fait presque l’intégralité du jeu accompagné d’une amie absolument pas fan de jeux et qui a trouvé ça vraiment fun et addictif, sans compter qu’on pouvait avoir des « licoooornes », des « axolooooootl » et aussi des « koaaaaalaaaaas » et que du coup, c’était carrément plus mieux meilleur. Outre ce détail qu’il me semblait fort important d’ajouter, Anarcute est surtout le projet de l’Anarteam, une équipe composée de 5 étudiants français de Supinfogame qui n’ont, d’après mes infos, pas même encore validé leurs diplômes de fin d’études au moment où l'on publie ce test. Et franchement, arriver à sortir un jeu qui, même s'il est perfectible, reste clairement fun tout en étant soutenu activement par Microsoft… Eh bien, il me semble quand même honorable de saluer la prouesse.

Alors Anarteam, je ne sais pas si vous lirez ces quelques lignes, mais si c’est le cas, GL HF comme on dit. Parce que c’est un beau premier essai et qu’il ne tient qu’à vous de persister dans la bonne voie et le transformer, ce fameux essai. Après tout, de plus en plus de petits studios français font de belles perles… n’est-ce pas DONTNOD ou Cyanide ?

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Test réalisé par Dunta à partir d'une version fournie par le développeur.

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Plateformes Windows, Xbox One
Genres Stratégie, contemporain

Sortie 11 juillet 2016 (France) (Xbox One)
11 juillet 2016 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.