Test de Disgaea 5 Complete : le tableur Excel du TRPG

En m’attaquant à Disgaea 5 Complete sur Switch, je savais dans quoi je m’embarquais de par ma petite expérience avec le précédent opus sur PlayStation 3 : un TRPG hardcore en 3D isométrique à l’ambiance stupide avec des statistiques et des barres de niveaux / rangs planqués partout, à ne plus savoir où donner de la tête.

C’est bien ce que j’ai eu, et difficile de voir en ce jeu autre chose qu’un atout pour le début de vie de la console de Nintendo.

La version “Complete”

Avant de parler du jeu en lui-même, il semble important de rappeler que Disgaea 5 Complete n’est autre que Disgaea 5 : Alliance of Vengeance, sorti fin 2015 sur PlayStation 4, si ce n’est que lui sont gracieusement greffés la totalité des DLC disponibles pour ce dernier.
Ces contenus vont de classes bonus pour vos recrutements à un certain nombre de campagnes supplémentaires vous permettant de recruter des personnages emblématiques de tous les Disgaea précédents !

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Qu’est-ce que la version Switch apporte ? Absolument rien en dehors de ces DLC et de pouvoir y jouer en mode portable, mais croyez-moi, dans le cadre d’un jeu aussi chronophage que peuvent l’être les Disgaea, pouvoir y jouer partout (TOUT LE TEMPS) n’est pas anecdotique. D’autant que le rendu graphique du jeu m’a semblé largement plus séduisant en mode portable que sur l’écran de la télé : aucun souci de lisibilité à déplorer pour un jeu dont les menus regorgent de chiffres et de stats en tous genres, c’est parfait.

Retour au jeu : l’histoire

Dans Disgaea 5 vous gérez la Horde Insoumise (rien à voir avec Jean-Luc M.), un groupe d’Overlords rebelles qui tente de contrecarrer l’invasion des sous-mondes du terrifiant Void Dark.

Le personnage principal est Killia, un gars ténébreux qui ne laissera transparaître ses motivations de vengeance qu’au compte goutte. Dans sa quête il sera rapidement épaulé par des personnages d’importance scénaristique à la personnalité très marquée :

  • Séraphine, Overlord du sous-monde Glamoureux, manipulatrice de talent (vraiment ?).
  • Red Magnus, Overlord du sous-monde Incandescent, gros bras au cerveau “MEGA”-déficient.
  • Christo, Overlord du sous-monde Titanesque, le moins abruti du tas.


Toute cette petite troupe bariolée sera rejointe au fur et à mesure par des personnages uniques “fournis” par le scénario ou recrutés et customisés selon votre bon plaisir parmi toutes les classes disponibles.

Les dialogues fréquents entre les personnages feront plus ou moins mouche en fonction de votre réceptivité à l’humour #LeJapon, et il est d’ailleurs à noter que Disgaea 5 est un jeu souvent bavard pour pas grand chose.

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Toute l’histoire se segmente en chapitres menant les troupes dans un nouveau Sous-Monde à libérer de l’oppression.

Une partie de Disgaea dans les grandes lignes

Avant de parler de mécaniques plus profondes, on va aborder le déroulement d’une partie classique de Disgaea.
Une fois une mission sélectionnée dans le hub, on se retrouve propulsé sur le champ de bataille quadrillé, face au point de spawn qui permet de faire apparaître des membres de l’équipe. Cette dernière n’a pas vraiment de taille limite dans son stock, mais on ne peut déployer qu’un nombre maximal de 10 unités par bataille.

Au cours du combat, chaque unité a le droit à un mouvement et à une action par tour.

Une fois les unités adverses éliminées, vous accédez de nouveau au hub qui vous permet principalement d’améliorer votre équipement et vos unités par le biais de divers procédés et “monnaies” obtenues au cours du combat, mais aussi de confirmer la réalisation d’une quête ainsi qu’un bon nombre d’actions qui se débloqueront au fur et à mesure de l’aventure.

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On parlait précédemment de l’équipe : chaque membre, récupéré chez le recruteur ou obtenu via le scénario / une quête, possède une classe parmi une cinquantaine (liste que l’on débloque progressivement par divers procédés) qui détermine ses compétences, points de caractéristiques, résistances et autres aptitudes au maniement d’une ou plusieurs armes.

Si vous êtes du genre à n’aimer que les personnages uniques, il sera malheureusement très difficile de faire l’impasse sur le recruteur pour gonfler vos rangs.

Ce dernier vous propose de créer des personnages parmi les classes que vous avez déjà débloquées, d’en changer le nom, les couleurs, la répartition des statistiques, le niveau de départ ou le rang du personnage… Y a de quoi faire.

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Et c’est bien là où Disgaea vous bouffera votre temps libre sans aucune once de pitié : vous avez toujours l’impression d’avoir un objectif à remplir.

Le grind est partout (en atteste le cap maximal* de niveau à 9999…) ; le terme est à la fois positif ou négatif, cela dépendra vraiment du joueur.

Les jauges d’expériences et autres objectifs de loots sont légions pour assouvir une chose, la recherche de puissance pour rouler sur les défis les plus exigeants du titre.

*Pas vraiment “maximal” d’ailleurs

Les mécaniques, pas (trop) en détails

Résumer les mécaniques d’un Disgaea dans un test sans prescrire un anxiolytique (au rédacteur comme au lecteur) serait sûrement quelque chose de dangereux, du coup on va aller à l’essentiel pour les néophytes comme les habitués de la série.

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À toi le nouveau venu, sache que tu t’embarques dans un jeu qui ne te tiendra pas la main pour t’apprendre à utiliser ses nombreux systèmes.

Un petit tuto en début de certains sous chapitres sera le mieux que tu pourras obtenir pour t’apprendre les plus basiques des éléments de gameplay comme les lancers, les tours, Géo-Symboles, Magimorph ou autres combos et attaques groupées.

Dans les pires cas, généralement les mécaniques hors du combat, il faudra te palucher un guide présent pour chaque PNJ. Pour certains ça ne pose pas de soucis, pour d’autres on se retrouve parfois dans l’expérimental pour essayer de capter comment optimiser tel ou tel élément de gameplay.

Je disais que je ne détaillerais pas trop, mais je vais quand même prendre le temps d’expliquer dans les grandes lignes quelques aspects majeurs dans les déroulements des combats :

  • Les Géo-Symboles sont des blocs destructibles de couleurs possédant des effets. Lorsqu’un Géo-Symbole est posé sur une case de couleur, toutes les cases de la même couleur possèdent l’effet en question (exemple : +50% Attaque).
    Détruire un Géo-Symbole d’une couleur A sur une case d’une couleur B provoque le changement de toutes les cases de la couleur B en couleur A.
    En changeant de couleur, la case provoque des dégâts, permettant une réaction en chaîne si on réfléchit adroitement aux placements des différents Géo-Symboles, le but étant de faire disparaître toutes les cases (via un Géo-Symbole transparent) en utilisant tous les Géo-Symboles présents en un seul coup pour obtenir un bonus maximal.
  • La Magimorph consiste à convertir un monstre en objet utilisable par un autre personnage.
  • Les tours sont des empilements de personnages (qui se soulèvent les uns les autres) permettant de lancer des attaques dévastatrices.
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Pour toi le routard habitué à la série, peu d’évolutions par rapport à Disgaea 4 sont à signaler.

On notera principalement le Mode Revanche qui fait passer un personnage en mode énervé lorsque la jauge en rapport est remplie, que ce soit en prenant des baffes ou lorsqu’un allié se fait poutrer (un peu comme Goku quand il voit Freezer faire un feu d’artifice avec Krillin).
Dans ce mode, le personnage prend moins de dégâts, ne fait que des coups critiques, peut utiliser ses compétences pour 1 PC ainsi que se servir, lorsqu’il en a une à sa disposition, d’une super attaque dont les effets varient en fonction de l’utilisateur.

Sexy n’est-ce pas ? Cela l’est un peu moins quand on sait que c’est valable aussi pour les adversaires… quoique mettre au tapis un ennemi dont le mode Revanche est activé permet de récupérer des bonus de statistiques (définitifs) sous forme d’objets utilisables pour nos personnages tout en gonflant énormément la jauge de Revanche de celui responsable du coup de grâce.

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En autre ajout notable : le système de troupes qui permet d’avoir des bonus passifs ou actifs variables en fonction de l’affectation du personnage.

Le reste a peu ou pas changé, le monde des objets est toujours là pour augmenter les statistiques de nos équipements (tout en se gavant… et en voyant les heures de notre temps libre se faire aspirer dans le néant).
La Salle de réunion permet toujours de faire passer des votes.

On ne détaillera pas non plus ici la gestion des Innocents qui est plus que jamais présente.

La Switch en argument

Ce qui fait de ce Disgaea 5 Complete la version ultime de Disgaea 5, c’est comme je le signalais précédemment, cette possibilité de pouvoir y jouer partout, tout le temps. La raison est évidente : vous avez en face de vous un jeu qui peut vous prendre du temps… BEAUCOUP de temps.

Si vous êtes du genre à partir dans des délires d’optimisation gros billesque, vous êtes bons pour des centaines d’heures de jeu vu qu’à peu près toute action dans ce jeu entraîne la progression d’une barre de leveling.

De plus, autant le rendu graphique très basique pouvait être regrettable sur une console de salon aussi puissante que la PS4, autant sur Switch, on n'a aucun mal à le tolérer et on peut même considérer que le rendu est plutôt flatteur en portable.

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Les défauts majeurs ne surprendront pas : un jeu trop bavard, une histoire qui peine à passionner et une localisation française parfois vraiment à côté de ses pompes, mais au moins a-t-elle la bienveillance d’exister.
On regrettera également quelques menus à l’ergonomie lourdingue.

Pour autant, Disgaea 5 Complete reste une plus-value importante pour le jeune catalogue de la dernière née Nintendo, un jeu de niche de qualité d’un éditeur tiers, totalement tourné vers les hardcore gamers.

On ne conseillera que trop de tester le jeu par le biais de la démo disponible sur l’eShop avant de se lancer dans cette longue aventure.

Test réalisé par MuteGone à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4
Genres Jeu de rôle (RPG), stratégie, fantasy

Sortie 26 mars 2015 (Japon) (PlayStation 4)
6 octobre 2015 (Amérique du Nord) (PlayStation 4)
14 octobre 2015 (Europe) (PlayStation 4)
26 mai 2017

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.