Test de Yakuza Kiwami - Mise à jour du 18.02.2019 : test technique de la version PC

Avec Yakuza Kiwami, SEGA renoue avec les origines de la saga. Remake du premier épisode sorti sur PlayStation 2 en 2005, le jeu affiche quelques promesses plutôt bienvenues pour réhabiliter un jeu qui avait mal vieilli. Porté sur le moteur utilisé pour Yakuza 0, Kiwami veut proposer un contenu plus conséquent avec de nouvelles scènes, de nouvelles quêtes, mais aussi un gameplay revu et corrigé.

Mise à jour du 18.02.2019 : test technique de la version PC (Steam) par Hachim0n

Longtemps exclusive aux consoles de Sony, la série des Yakuza a fait son entrée sur PC l’été dernier avec Yakuza 0. Sa suite, remake du tout premier épisode de la série, arrive enfin sur PC ces jours-ci sous le titre de Yakuza Kiwami. Déjà disponible depuis un an et demi sur PlayStation 4, le jeu apparaît dans un portage somme-toute correct, profitant du gain en puissance de la machine pour offrir une légère amélioration graphique.

S’il n’y a pas le moindre nouveau contenu, c’est sur ses paramètres graphiques que Yakuza Kiwami offre une nouvelle expérience. En effet, si la version PS4 tournait sans mal à 60 images par seconde en 1080p, la version PC permet d’aller au-delà avec un framerate illimité. Il est associé à à la possibilité de jouer dans des résolutions supérieures, jusqu’en 4K, et surtout à quelques paramètres d’anti-aliasing (FXAA et SSAA) qui viennent gommer le principal défaut de la version PS4.

Le bon point réside dans le travail effectué en correctifs : à sa sortie, les performances du portage de Yakuza 0 sur PC s’emballaient un peu dès lors que l’on abusait de l’anti-aliasing, tandis que ce Yakuza Kiwami tourne sans accroc sur une machine de milieu de gamme. En effet, avec un Ryzen 5 1600 (en fréquence d’origine), 8Go de RAM et une GTX 1060 6Go, le jeu tourne à au moins soixante images par seconde en Ultra (à l’exception du SSAA en 4X au lieu de 8X). D’autant plus que le phénomène de clipping que l’on observait dans notre test de la version PC de Yakuza 0, tournant sur le même moteur de jeu, tend à disparaître malgré une distance d’affichage qui aurait pu être encore bien améliorée en profitant du passage sur une nouvelle plateforme.

Pour le reste, le jeu offre suffisamment de liberté sur les paramètres de contrôle pour être jouable autant au clavier-souris qu’avec les manettes Xbox et PS4. Pour autant, on déconseillera l’utilisation du duo clavier-souris : le gameplay type « beat’em up » étant peu adapté aux périphériques chers aux PCistes, la manette apporte un véritable confort et le jeu n’aura de cesse de vous le rappeler à chaque démarrage, disant qu’un « real Yakuza use a gamepad ». Parce que oui, il ne faudra toujours pas compter sur une version française, le jeu n’est disponible qu’en japonais sous-titré anglais.

C’est donc un portage tout à fait correct auquel nous avons affaire : on aurait aimé une distance d’affichage supérieure ou des textures plus fines, mais le jeu tourne sans mal ainsi que de manière très stable et donne la possibilité aux joueurs PC de découvrir les débuts d’une licence qui s’est forgée une bonne place sur consoles, quelques mois après la sortie de son préquel.

Après les événements de Yakuza 0, Kiryu fait enfin partie du clan Dojima. Il fête sa promotion au sein du clan de yakuzas avec Nishikiyama, son meilleur ami, ainsi que Yumi dont il est amoureux, et Reina, la tenante du bar Serena où ils ont tous l'habitude de se rejoindre. Le lendemain Kiryu apprend que son boss, Dojima, a enlevé Yumi. En arrivant sur place, il découvre Nishikiyama et Yumi devant la dépouille de Dojima, par terre, abattu d'une balle. Kiryu leur dit de s'échapper et qu'il assumera les conséquences à leur place. 10 ans plus tard, Kiryu sort de prison et se met en quête de réponses ; malheureusement, il découvre en retournant dans son quartier que Nishikiyama a bien changé. Il est désormais en quête de pouvoir, quitte à éliminer son vieil ami.

YAKUZAKIWAMI 20170812133550
YAKUZAKIWAMI 20170818222433

C'était l'histoire d'une trahison

Yakuza Kiwami n'est pas un simple portage ou version "HD" de l'original. Si la quête principale est essentiellement la même qu'à l'époque, avec toutefois quelques ajouts censés améliorer la compréhension de l'histoire, le reste n'a plus grand chose à voir. Quelques quêtes secondaires ont été ajoutées tandis que d'autres ont été parfois réécrites, de nouvelles attractions ont été mises en place (au détriment d'autres) et des dialogues viennent faire le lien avec l'épisode Yakuza 0, sorti il y a quelques mois.
Le jeu a donc été entièrement repensé par les développeurs, qui l'ont porté sur le moteur utilisé par les derniers épisodes et qui ont envisagé de quelle manière l'inscrire dans une série qui a énormément évoluer depuis le premier épisode sortie sur PlayStation 2. Ici, des références sont faites à son prédécesseur dans la chronologie (bien que sorti après le premier épisode), Yakuza 0, mais aussi aux suivants et le gameplay a été largement amélioré.

YAKUZAKIWAMI 20170812142000
YAKUZAKIWAMI 20170814175527

Le système d'amélioration de compétences a en effet été repensé pour se rapprocher de la roue des compétences apparue dans Yakuza 0, en intégrant cette fois-ci un système d'expérience plutôt que d'achat de compétences avec de l'argent. Ces compétences sont divisées en quatre branches : actions spéciales, techniques, puissance et "Dragon of Dojima". Ce dernier équivaut au style de combat habituel du héros dans les précédents épisodes et ses compétences se déverrouillent d'une manière très particulière : avec la fonctionnalité "Majima est partout". Ce système signifie que l'antagoniste emblématique de la série, Goro Majima, peut apparaître à tout moment (surgir lors d'un combat, préparer une embuscade au coin d'une rue, se faire passer pour un policier ou un barman...), donnant lieu à un affrontement plus ou moins relevé. Plus le joueur l'affronte et le bat, plus il déverrouillera de compétence dans cette branche. Cette fonctionnalité relève évidemment du fanservice, puisque cela mène à des scènes tout à fait cocasses où l'antagoniste un peu dingue court après le héros dans les rues de Tokyo en criant "Kiryu-chan" ou encore le mettra face à un jeu de devinette improbable dans un bar. C'est une des nouveautés de Yakuza Kiwami et elle est plutôt bien pensée, même s'il est indispensable d'avoir au moins joué à Yakuza 0 pour l'apprécier à sa juste valeur.


Du côté des combats, ceux-ci reprennent également l'essentiel de cet épisode avec le maintien des quatre styles de combat parmi lesquels il est possible de naviguer à la volée afin de s'adapter aux adversaires. Ceux qui ont découvert la série avec l'épisode 0 ne seront donc pas perdus et on sent que l'objectif a clairement été de faire le lien avec celui-ci afin de donner des bases plus identifiables à la série alors que Yakuza 6 arrivera sur PlayStation 4 l'année prochaine. Et ça fonctionne plutôt bien, les anciens joueurs qui redécouvrent avec Yakuza Kiwami le premier opus de la série font face à un jeu largement mis à jour qui n'a plus grand chose à voir avec l'original, tandis que les autres pourront aborder sereinement la suite de Yakuza 0 sans trop se perdre. 

YAKUZAKIWAMI 20170814130522
YAKUZAKIWAMI 20170820134954

Un remake pas comme les autres

Mais ce qu'on attendait particulièrement, c'était le nouveau contenu qui a longtemps été annoncé par Sega. Parmi les nouveautés, on note pour l'essentiel de nouveaux mini-jeux, comme le "Pocket Circuit" apparu avec Yakuza 0 et un jeu de pierre-feuille-ciseau mettant en scène des combattantes représentant des insectes (pourquoi ? Parce que.) Les nouvelles quêtes secondaires, elles, tournent essentiellement autour de ces mini-jeux. Sans être exceptionnelles, elles apportent un petit plus au jeu et permettent surtout de faire le lien avec Yakuza 0 en ramenant des personnages découverts dans celui-ci. Mais à côté, Kiwami ampute un peu de contenu de Yakuza 1 : par exemple le mini-jeu des bars à hôtesse qui a fait la renommée de la série, semblable à un "dating sim" où il est question de se faire aimer d'une hôtesse, a vu une partie de son contenu disparaître. Si Yakuza 1 proposait six hôtesses différentes, Yakuza Kiwami lui n'en propose que deux. À la différence que cette fois-ci les deux hôtesses prennent les visages et les voix de deux véritables actrices de films pour adultes. Atteindre le rang S (après plusieurs visites et des centaines de milliers de yen dépensés) avec celles-ci donnera d'ailleurs accès au joueur à des vidéos de charme des deux demoiselles... Tout le goût douteux de Toshihiro Nagoshi, créateur du jeu, est résumé ici, et rappelle s'il est encore nécessaire que Yakuza s'appuie sur une facette du Japon qui n'est pas à mettre entre toutes les mains. Pour ce qui est des autres mini-jeux, on reste dans le classique avec le billard, les fléchettes, le mahjong ou tout type de jeux d'argent.


Enfin, dernière nouveauté plutôt bienvenue, et même attendue de longue date dans la série : la possibilité de sauvegarder à tout moment. En effet, jusqu'alors la série des Yakuza restait plutôt "old school" avec des points de sauvegarde (représentés par des cabines téléphoniques) disséminés aux quatre coins de la zone de jeu. Désormais, il est possible de sauvegarder dans le menu pause afin d'éviter d'interminables aller-retour. Les cabines restent tout de même en place, puisqu'elles servent encore d'item box, où il est possible de déposer tout ce dont on n'a pas besoin.

 

Ce remake du premier épisode de la série apparaît donc comme une réussite, jusqu'à ce qu'on constate que le principal problème de Yakuza 1 n'a pas été réglé : en effet, SEGA ne remplit pas sa promesse vis-à-vis de l'histoire. Décriée à cause de sa complexité et de ses trahisons, décisions des personnages qui s'expliquaient difficilement à l'époque, ils annonçaient qu'avec Kiwami de nombreuses scènes seraient ajoutées pour donner plus de cohérence au tout. Manque de bol, ces nouvelles scènes se concentrent essentiellement sur le lien avec Yakuza 0 et n'expliquent pas grand chose sur l'histoire déroulée sous nos yeux dans Kiwami. Certains personnages restent encore très mystérieux, certaines séquences difficiles à aborder et on a toujours cette sensation d'être perdu lors de quelques scènes. Alors dans l'ensemble on comprend plutôt bien les intentions du héros et l'histoire en elle-même, mais on passe toujours trop vite d'une scène à l'autre sans explication et on comprend rapidement que Yakuza 1 n'était qu'une ébauche, une esquisse un peu hasardeuse qui ne demandait qu'à être peaufinée dans les épisodes suivants.


Heureusement, la traduction anglaise a été entièrement refaite, de quoi apporter un peu de compréhension alors qu'elle était près de la catastrophe à l'époque. Ici, la nouvelle équipe de traduction, qui a déjà officié sur Yakuza 0, a bien cerné les enjeux et su rendre compréhensibles des dialogues qui se fondent pourtant largement sur les traditions japonaises et des enjeux qui ne parlent pas vraiment en occident. Cela apporte indéniablement un gros plus au jeu, alors que Yakuza 1 était en bonne partie plombé par sa version anglaise hasardeuse.

YAKUZAKIWAMI 20170817142113
YAKUZAKIWAMI 20170817144934

En conclusion

Au final, les sentiments sont mitigés sur Yakuza Kiwami. Si l'histoire de Yakuza 1, plus terre à terre que la suite de la série, et l'ambiance du jeu n'ont pas perdu de leur charme, il est regrettable que SEGA n'ait pas décidé de réécrire certaines séquences de l'histoire principale afin d'éclaircir des zones d'ombre. Le joueur n'aura toutefois aucun mal à se laisser porter dans cette histoire de mafieux, offrant même parfois quelques émotions. Yakuza Kiwami reste un bon jeu qui offre un challenge certain, Yakuza 1 étant l'épisode le plus difficile de la série, et qui apparaît comme un incontournable pour ceux qui souhaiteraient découvrir la suite de l'épisode 0 sorti en début d'année.

Test réalisé par Hachim0n à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Réactions (4)

Afficher sur le forum


Plateformes PlayStation 3, PlayStation 4, Windows
Genres Action, aventure, asie, contemporain

Sortie 21 janvier 2016 (Japon) (PlayStation 3)
21 janvier 2016 (Japon) (PlayStation 4)
29 août 2017 (France) (PlayStation 4)
19 février 2019 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.