Test de Stronghold 2 : Steam Edition
La tendance récente aux rééditions de jeux à succès continue. Après Age of Empires II HD, Starcraft Remastered, Final Fantasy VII Remake, ou encore Call of Duty Modern Warfare : Remastered, Firefly Studios publie donc Stronghold 2: Steam Edition.
Stronghold 2 est, comme ses prédécesseurs Stronghold et Stronghold : Crusader, un castle builder. Présentant à la fois gestion des ressources, de l'armée, de la population (et donc de son bonheur), Stronghold 2 est un jeu potentiellement complexe. Un peu trop à mon goût, parfois, au point de ne plus savoir dans quel sens le jeu veut m'entraîner. Cet aspect d'hydre bicéphale est de fait visible dès le menu, qui propose au joueur de choisir le « Chemin de la Paix » ou le « Chemin de la Guerre » en fonction de ce qu'il souhaite jouer. Cette scission du gameplay m'a particulièrement rebuté.
Malgré sa complexité et son gameplay parfois erratique, force est de lui reconnaître des qualités. Les options de création de châteaux sont nombreuses, qu'il s'agisse d'un fortin de bois ou d'une forteresse de pierre munie de bastions, de portes multiples et de poternes dérobés, mais aussi de douves, chaudrons d'huile bouillante ou rondins enflammés. Les armes de siège sont elles aussi variées, qu'il s'agisse de défense, au sommet des tours, ou d'attaque, avec des trébuchets, catapultes, béliers, mantelets, travaux de sape... Les unités de combat conventionnelles ne sont pas en reste et offrent plusieurs options pour éliminer le seigneur ennemi de différentes manières. On peut regretter cependant qu'il n'y ait pas d'options de progrès technologique, qui auraient pu apporter une dimension stratégique supplémentaire au jeu.
Pour les plus pacifiques, Stronghold 2 propose diverses activités. Les paysans peuvent être mis au travail pour récolter de la nourriture et des ressources et le jeu gère les différents besoins de vos paysans. Plus ces besoins sont assouvis, plus ils sont contents. Un seigneur se doit également de faire preuve d'honneur en organisant festins, joutes ou représentations de baladins. Si satisfaire votre population devient une corvée, cependant, vous pouvez aussi troquer votre main de velours pour une poigne d'acier, en ayant recours à la torture systématique pour garder vos serfs sous votre contrôle.
Un jeu riche en options, donc. Je ne peux que regretter qu'en face de cette richesse, le jeu soit très pauvre en réalisme historique. La campagne n'a par exemple aucun rapport, de près ou de loin, avec l'histoire. Certaines unités sont également d'horribles anachronismes, voire de pures inventions. Les « moines guerriers » me viennent par exemple en tête : les ordres monastiques catholiques étant typiquement tout sauf des ordres martiaux. Ce manque de réalisme est d'autant plus regrettable que le cadre historique (l'Angleterre en 1066) se prêterait bien à un jeu de ce genre, avec la conquête du pays par Guillaume le Conquérant et notamment l'érection du château à motte de Hastings.
Pas grand-chose à signaler pour la bande-son. La musique n'est pas spécialement remarquable et les voix (du moins en anglais) ne sont pas très inspirées. En règle générale, je n'ai pas été bouleversé par l'ambiance sonore, mais les voix des paysans peuvent devenir lassantes, jouant trop sur le stéréotype du « paysan stupide ».
L'IA est mauvaise. Très mauvaise. Elle prend des décisions douteuses à tout bout de champ, ne sait pas se battre,et globalement ne sert à rien. C'est particulièrement regrettable dans la campagne, où l'IA alliée est horriblement inutile, au point que certaines missions deviennent presque injouables à moins d'ignorer sa présence et de considérer ses unités comme absentes.
Parlons maintenant de la version Steam. De nombreuses critiques à la sortie de Stronghold 2 signalaient de nombreux problèmes techniques, notamment sur le plan graphique. Globalement, le portage HD gère bien les hautes résolutions, mais les textures, modèles, éclairages et effets n'ont pas changé. Les problèmes de fluidité de l'époque sont résolus par la simple puissance brute des machines modernes. Mais le problème de la vitesse ajustable demeure. Je m'explique : le jeu propose une vitesse ajustable. Une idée louable et pratique dans des jeux de type builder, que ce soit city builder ou castle builder. Seulement, pour ce faire, le jeu bride les FPS. Lorsque le jeu tourne en vitesse 10, le minimum (pour un maximum à 90, par incréments de 10), le jeu tourne à 10 FPS. Ceci ruine complètement l'utilité de la vitesse réglable.
La version Steam propose néanmoins quelques avantages, liés à l'intégration de Steam au jeu. Tout d'abord, le multijoueur est de nouveau disponible. Stronghold 2 étant originellement basé sur Gamespy, son multijoueur était naturellement tombé en désuétude avec l'arrêt des serveurs. Ensuite, le jeu propose les succès Steam et un support du Workshop. Les succès m'ont paru bugués et listent par exemple 50 victoires en multijoueur sur mon profil, alors que je n'ai aucune partie multi à mon actif. Ceci peut être dû à la version de test qui m'a été confiée. Le Workshop ne propose pour l'instant que des cartes et scénarii créés via l'éditeur de cartes du jeu. L'avenir nous dira si d'autres mods (d'IA, peut-être) verront le jour.
En conclusion, si vous avez été fan de Stronghold 2, cette version peut vous intéresser. À voir si vous êtes prêt à dépenser 15€ dessus. Sinon, passez votre chemin.
Test réalisé par SergueiAntonov à partir d'une version fournie par le développeur.
Réactions (1)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte