Test de Raiden V: Director's Cut
Vous aimez les shoot'em up ? Vous avez fait passer toutes vos pièces de 5 et 10 francs dans des bornes d'arcade ? Ce jeu console et PC pourrait fort bien vous intéresser.
La série Raiden est une série de jeux de shoot'em up très importante dans le genre depuis que le jeu original a débarqué avec perte et fracas dans les salles d’arcades japonaises au début des années 90. Depuis, la série a été déclinée dans une longue litanie de suites, de versions alternatives ou même de séries dérivées. Le dernier titre de la série officielle, Raiden V, est sorti l’an passé sur Xbox One (choix particulièrement étonnant quand on sait que le public visé, principalement japonais, n’est absolument pas consommateur de la console nord-américaine). Il débarque cette année sur PlayStation 4 et Windows, dans une version Director’s Cut qui rajoute quelques nouveautés par rapport à la version originale.
Les vieux pots de balle
Ce Raiden V: Director's Cut ne déroge pas aux canons de la licence comme du genre shoot'em up. En effet, après trente ans, pourquoi changer une recette qui marche toujours ? On a donc affaire à un jeu de tir vertical des plus traditionnels, avec son lot d’ennemis insignifiants et de boss gigantesques. Les joueurs ont le contrôle d’un vaisseau et ils passeront comme de coutume leur temps à appuyer sur le bouton de tir pour détruire tout ce qui se trouve sur leur passage. Au final, on parle de jeu de tir, mais les experts vous diront tous que ces jeux sont autant des jeux d’esquive que de tir, car il est souvent difficile de se frayer un chemin entre les projectiles adverses qui donnent au genre son autre surnom : bullet hell (l’enfer des balles). Cela sonne somme toute très classique, mais ne vous en faîtes pas, ce Raiden V a plus d’un tour dans son sac.
Déjà, même si cela suit une tendance de plus en plus importante dans le genre, le joueur doit choisir son vaisseau et ses armes avant de lancer le mode Histoire. C’est souvent anecdotique et purement cosmétique, mais ici, c’est un choix décisif, car les trois vaisseaux proposés ont tous des gameplays différents, avec des statistiques qui leur sont propres en terme de vitesse, de puissance d’attaque et de résistance. À vous donc de choisir l’appareil qui convient le mieux à votre style de jeu, car les conséquences de votre choix sont directement tangibles en jeu.
Il est tout aussi important de choisir vos armes : vous avez accès à un total de neuf armes différentes, qui sont réparties dans trois catégories. Vous devez choisir une arme dans chaque catégorie et vous pourrez passer de l’une à l’autre au gré du scénario du jeu. À certains moments clés, vous aurez un choix à faire les concernant : est-ce que vous voulez passer de l’une à l’autre de vos armes ou bien voulez-vous améliorer celle que vous avez déjà équipée ? Ce système offre une rejouabilité intéressante, car, au final, lors de votre premier passage, vous n’avez absolument aucune idée de quel type d’arme vous aurez besoin pour venir à bout des prochains ennemis, et la profondeur des choix permet de transformer votre vaisseau en véritable foudre de guerre en fin de partie.
Au niveau du jeu en lui-même, une originalité à signaler est le système de Cheer Attack. En gros, au fil du jeu, si on a bien compris, vous pouvez applaudir les efforts d’autres joueurs (vos amis) - comme eux peuvent applaudir les vôtres - pour remplir une barre d’attaque spéciale qui se révèle dévastatrice. Alors bon, vu qu’on n'a pas d’amis et qu’ils ne pouvaient de toute manière pas jouer au jeu avant sa sortie, on n’a pas vraiment pu se rendre compte de comment cela fonctionnait, mais toujours est-il que la barre se remplit petit-à-petit et que vous pouvez l’utiliser de manière régulière, amis ou non. C’est peut-être juste moins fréquent.
Protège tes yeux
Le mode histoire propose une histoire non linéaire, ce qui n’est pas forcément très courant dans les shoot'em up traditionnels, mais force est de constater qu’au moment d’écrire ce test, nous n’avons que de très vagues souvenirs de notre objectif ou des dialogues proposés. En gros, vous avez la possibilité de choisir plusieurs chemins au cours de votre progression, qui changent la manière dont vous appréhendez l’histoire, mais aussi tous les dialogues et les textes joués par le jeu.
Le seul souci, c’est que, honnêtement, cela relève de l’impossible de suivre avec attention les différentes informations quand vous êtes déjà en train de vous dépatouiller des milliers de projectiles qui envahissent votre écran à la vitesse de la lumière, sans vous parler de l’interface HUD qui est très présente, avec des animations et des statistiques en temps réel qui sont fort intéressantes pour les scoreurs, mais troublantes pour le commun des mortels. Il est difficile pour un joueur de notre niveau, médiocre à mauvais, de suivre autant d’informations tout en jouant sérieusement : c’est une recette qui peut marcher dans certains titres, mais elle implique des pauses régulières dans l’action, des cinématiques ou des temps morts entre deux phases d’action… Rajoutez à cela un doublage des plus risibles et vous gâchez vraiment le plaisir de la découverte de l’histoire.
Là, parfois, c’est juste vraiment trop confus et c’est une surcouche d’informations que votre cerveau concentré sur les projectiles à éviter ne peut pas forcément traiter. C’est d’autant plus dommage qu’au final, il est tout à fait possible que vous vous retrouviez plusieurs fois à rejouer la même histoire juste parce que vous n’avez pas conscience d’un choix à un moment ou un autre ou que vous finissiez au bout d’une branche de l’histoire sans vraiment savoir pourquoi vous débarquez là.
À côté du mode histoire, le mode Boss Mission a été un vrai plaisir pour nous. La recette est toute simple, mais elle marche d’enfer : vous prenez les boss du jeu, les gros trucs qui vous envoient des millions de projectiles, vous leur faites subir un petit lifting, vous appliquez des conditions spéciales au boss ou au vaisseau du joueur et roule ma poule. Vous vous retrouvez avec des missions loufoques et stimulantes avec des objectifs spéciaux, comme par exemple venir à bout d’un boss avec la moitié de votre barre de vie habituelle ou une quantité de munitions limitée. C’est vraiment tout bête, c’est parfois complètement fou, mais c’est hautement addictif, car on a vraiment envie de persévérer et vu que c’est de l’action instantanée, on y revient encore et encore.
Parce que les plaisirs solitaires finissent par lasser
Enfin, une des deux réelles nouveautés de cette version Director’s Cut, en plus de deux niveaux supplémentaires, est la possibilité de jouer en coopération locale. Autrement dit, deux vaisseaux, deux fois plus de projectiles et des écrans deux fois plus remplis ! C’est comme toujours un petit peu dommage de ne pas avoir la possibilité de faire la même chose en ligne, mais le jeu prête vraiment à de gros fous rires quand un camarade meurt sur l’exact même projectile cinq fois d’affilée. Alors, ne nous leurrons pas : le jeu est déjà difficile en solo et il devient encore plus dur à deux du fait de la recrudescence d’informations, mais c’est quand même fort amusant que de pouvoir proposer ce genre de divertissement à des potes de passage. Cela change de FIFA.
Les missions bonus sont facilement identifiables. Ce sont des espèces de niveaux bonus dans lesquels vous tirez sur un boss pour récolter des médailles. Si d’aventure ils vous infligent des dégâts, à la manière d’un Sonic, vous en perdrez une bonne partie. Ces missions peuvent être très difficiles à maîtriser et c’est un véritable défi que d'essayer de les passer à la perfection… même si la tâche est quasiment impossible : rien que d’en voir le bout est déjà très satisfaisant en soi.
Crache ton faisceau laser, Myrhdin
Au final, ce Raiden V ne propose pas de réelles innovations et ne prend pas de risques du point de vue du game design. Il ne révolutionnera pas le genre, c’est une certitude, mais le genre en a-t-il besoin ? C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, paraît-il… C’est vrai qu’un gros titre porteur ne ferait pas de mal au genre, car, au final, les occasions de le découvrir par hasard sont de plus en plus rares et la nouvelle génération n’a pas vraiment de raison de se tourner vers ce type de jeux.
Ce ne sera donc pas cette Director’s Cut, mais elle propose malgré tout une expérience des plus sympathiques, notamment grâce au mode coop, pour un shoot'em up poli, qui respecte les bases du genre tout en se les appropriant et en les poussant un peu plus loin, notamment avec la gestion des armes.
Pour les fans du genre, explorer les différents embranchement de l’histoire sera sans aucun doute une bonne raison de rejouer au titre et d’y passer quelques heures. C’est dans tous les cas un jeu que bon nombre d’entre eux voudront se procurer. Si vous avez déjà la version Xbox One… À vous de voir si deux niveaux et la perspective de jouer avec un ami sur votre canapé justifient d’y remettre le prix fort.
Test réalisé par Myrhdin à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One, Xbox One X |
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Genres | Tir à la première personne (FPS), fantasy, futuriste / science-fiction, science-fiction |
Sortie |
11 mai 2016 (Europe) (Xbox One) 3 novembre 2017 (Europe) (Windows) 3 novembre 2017 (Europe) (PlayStation 4) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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