Test d'Age of Empires : Definitive Edition - Paf dans les dents la nostalgie
20 ans… paf dans les dents ! Pour les plus vieux d’entre nous (et faut bien avouer que dans les rédactions presse, ben on est souvent dans ce cas : on est des vieux gamins), c’est comme si c’était hier qu’on jouait pour la première fois à Age of Empire. Du coup, c’est avec beaucoup de nostalgie et un brin d’excitation que j’attendais ce Definitive Edition, une version remastérisée d’un jeu qui a tout de même inscrit ses lettres de noblesse dans le genre du jeu de stratégie temps réel. Est-ce que ça excuse tout ? On va voir.
Une chose est sûre : la hype est lancée. L’annonce de la sortie cette année du quatrième opus, tant attendu, a fait sortir de leurs cavernes pas mal de néanderthaliens qui ne jurent que par le « c’était mieux avant ». Du coup, cette édition définitive du premier épisode profite de la vague ou, plutôt, profite de celle-ci pour en augmenter d’un cran l’ampleur du phénomène. Cependant, 20 ans, c’est long dans l’industrie du jeu vidéo : pas mal de choses ont changé, on a vieilli, le gameplay a évolué, les exigences aussi. Alors… cette version remastérisée d’un jeu qui date du siècle dernier… ne joue-t-elle pas trop sur la vague et la nostalgie et peut-elle nous apporter du plaisir de jeu, en 2018 ?
On repart des bases !
Pour démarrer, vu qu’on a en main un des pères du genre stratégie temps réel et que ce remaster est fidèle à son modèle, le didacticiel reprend la base de la base du genre : gestion souris, construction, production, attaques des unités. Cela pourra sembler fastidieux pour les habitués du genre, mais encore une fois, il faut remettre les choses dans son contexte : à la sortie de l’édition originale, tout cela était encore très nouveau pour le grand public. Et une chose est sûre : rien n’est mis de côté, ce didacticiel est très complet.
Au fur et à mesure de vos missions de la campagne didactique, vous apprendrez à faire évoluer votre nation vers des âges plus avancés, à bâtir de nouveaux bâtiments et à gérer leurs productions. Bref, tout ce qu’il faut pour maîtriser le genre.
Des campagnes en veux-tu en voilà
Le nombre de campagnes est élevé, cette version remaster comprenant le jeu de base originel, mais aussi son extension : Rise of Rome. Bref, un paquet d’heures de jeu en perspective. Et là, je vais donner mon avis sur celles-ci : LA VACHE, C’EST DUR ! Ben ouais, faut croire que les années et la simplification du gameplay général, la façon qu’on a de consommer le jeu a évolué, parce que la vache, le niveau des campagnes n’est vraiment pas évident et ce, dès les premières missions des différentes histoires ! La difficulté est restée la même qu’à l’époque et les quelques modernisations du gameplay ne changent pas cet état de fait. Oui, on peut mettre des points de ralliement et on peut créer plusieurs unités avec une file d’attente, ce qui nous fait gagner du temps, mais au-delà de ça… c’est peu ou prou le même jeu en ce qui concerne le gameplay. La majeure partie des améliorations apportées par cette nouvelle édition sont cosmétiques, que ça soit au niveau des menus, plus ergonomiques, des graphismes ou de la bande-son. Enfin… j’exagère un peu. Certaines améliorations de gameplay qui avaient été apportées par Age of Empires 2 sont présentes dans cette version remaster du premier (comme la population, par exemple).
En revanche, je précise tout de même, ce n’est clairement pas une mauvaise chose. Cette difficulté, ce challenge retrouvé, m’a donné du plaisir quand j’y ai joué et j’y rejouerai encore du coup, rien que pour le plaisir de me faire tabasser par une IA totalement cheatée ! On est un peu masochistes, nous, les vieux gamers…
En plus, ils ont pensé à faire plaisir à un maximum de gens, car… ils ont ajouté un mode en ligne qui fera plaisir à tout le monde, du coup ! Fini de devoir déplacer son moniteur de 20 kilos chez son pote pour faire une LAN 1v1 sur Age of Empires ! Même si on le regrette parfois ^^ c’était tout de même bien fendard, moins pour nos parents faut avouer. On pourra prendre sa revanche, 20 ans plus tard, tranquillement installé chez soi ! Elle n’est pas belle la vie ?
Un petit détail très cool
La campagne est ponctuée par une voix off qui explique la mission, mais il y a aussi un onglet, en prélude, qui explique un peu les sources et les connaissances historiques et archéologiques qui ont alimenté ladite campagne. Et ça, c’est chouette, car on apprend des trucs. J’ai appris pas mal de choses, par exemple, sur la campagne japonaise, car l’histoire lointaine de la fondation du Japon, personnellement, je ne connaissais pas du tout. Bref, moi qui suis avide de ce genre de savoir, ça me fait plaisir. Par contre, comme mes profs d’unif me répétaient tout le temps : entrecoupez vos sources d’informations pour ne pas dire des bêtises colportées par une source unique. Soyez critique sur ce que vous lisez. Néanmoins, c’est un bon point.
Mais bon… ça n’excuse pas tout non plus
Il y a tout de même un truc que je trouve très dommageable, et qui aurait bien mérité un peu plus d’efforts. Le gameplay n’a pas changé, dans ses grandes lignes, comme je le disais juste au-dessus. Ça vaut pour les bons côtés… mais aussi pour les très mauvais côtés. Le pathfinding… mon dieu, ça, j’avais oublié à quel point c’était mauvais… À l’époque, vu que c’était habituel, ça ne nous offusquait pas, mais maintenant que l’eau a coulé sous les ponts et qu’évidemment d’énormes progressions ont été faites à ce niveau dans les jeux du genre, on aurait aimé ne pas revenir à l’âge de pierre de cet aspect-là du RTS. Il est juste abominable : les troupes ne se croisent pas, bloquent le passage pour atteindre un ennemi, ne se positionnent pas en arc de cercle pour attaquer un bâtiment, etc. C’est juste très dur à accepter aujourd’hui. C’est ennuyant, car Age of Empires est clairement un jeu de microgestion à mon sens. Il faut pouvoir sélectionner les unités et les faire se retirer de l’action quand elles souffrent. Or, soit elles réagissent avec un temps de retard qui signe de ce fait leur trépas, soit elles sont bloquées par une unité qui danse autour d’elle, car elle essaye de se faire un chemin pour attaquer l’ennemi qui met à mal le gars qu’on essaye de retirer du combat.
Et l’IA est super mal foutue aussi… elle se contente d’agresser non-stop nos gars, sans réflexion… du coup, si dans les campagnes, ça peut être logique, autant en partie personnalisée, c’est juste n’importe quoi… lemmings style. L’IA envoie ses gars à l’abattoir en continu, pour peu qu’on arrive à contenir les premières vagues d’agressions.
Bref, au final, le jeu est génial et frustrant à la fois. Génial parce qu’on est content de retrouver des sensations qu’on avait oubliées depuis longtemps, frustrant parce qu’ils auraient pu gommer les défauts originels du jeu, qu’on avait clairement oubliés dans notre vision nostalgique du titre. Je dirais que c’est un titre, du coup, réservé soit aux anciens, soit à ceux qui n’ont jamais joué à des RTS (ce qui, vu le peu de RTS qui sort encore aujourd’hui, n’est pas si rare que ça).
Test réalisé par Seiei à partir d'une copie offerte par l'éditeur
Plateformes | Windows |
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Genres | Stratégie, historique |
Sortie |
20 février 2018 (Windows) |
1 jolien y joue, 1 y a joué.
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