Test - The Crew 2, un hymne aux sports mécaniques

Se positionnant dans l'air du temps, le jeu de course The Crew 2 propose d'incarner un pilote -- avec des avatars proposés en différentes coloris -- qui court après l'argent et les abonnés sur les réseaux sociaux. La notoriété permet de s'ouvrir de nouvelles opportunités, tandis que les sommes récoltées permettent de régler l'acquisition des véhicules pour y faire bonne figure. La progression est toutefois prévue pour être souple, ne nécessitant pas de travail acharné ou d'extravagances particulières pour parvenir au stade de légende des sports mécaniques. Cela est d'autant plus vrai qu'il n'est pas nécessaire d'arriver premier pour compléter une épreuve, le podium suffit.

L'ensemble des épreuves de The Crew 2 est accessible en les sélectionnant sur la carte ou parmi le catalogue des activités, qui se charge de répertorier les -- fort nombreuses -- épreuves proposées. On est alors immédiatement transporté sur le lieu de l'épreuve, parmi les nombreuses localisations possibles à travers les États-Unis d'Amérique -- du moins, une version revisitée et miniaturisée par les développeurs du studio Ivory Tower. Il faut compter une heure pour traverser la carte d'un océan à l'autre en admirant les paysages, histoire de se donner une échelle de ce gigantesque open world comme seul un pays aussi ouvert que celui de Trump peut offrir. The Crew 2 compte les plus célèbres villes, monuments et hauts lieux américains, avec une mention spéciale pour le Grand Canyon dans une version enneigée. Une voix off nous glisse d'ailleurs dans l'oreillette qu'il y neige régulièrement, spécificité climatique et à peu près le seul commentaire intéressant de cette dernière sur l'ensemble du jeu.

Cette carte d'un seul tenant et aboutissant peut parfois offrir des sensations particulièrement grisantes. Je garderai ainsi en mémoire un certain temps la première course off-road qui m'a amené à gravir une montagne, puis à dévoiler un horizon sans limite, pour mieux dévaler la pente à toute vitesse dans la foulée. Si la perspective de descendre une montagne à 200 km/h peut sembler légèrement effrayante, il faut préciser que le gameplay fortement orienté arcade de The Crew 2 permet d'envisager assez sereinement ce genre de manoeuvres. Le choix des développeurs est bien de privilégier le spectacle, en omettant de simuler une partie des lois de la physique ou la résistance réelle de la suspension d'un véhicule.

Ça vaut le coup ou pas ?

La jouabilité permissive orientée arcade permet de profiter facilement d'un cadre assez exceptionnel, tout en restant déterminant quand il s'agit de savoir si The Crew 2 vaut le coup ou non. Un jeu de course avec une barre de nitro, la capacité de renverser une bonne partie des obstacles ou de sortir un ou plusieurs pneus de la route sans partir en tête-à-queue s'adresse à un certain public. La vitesse est certes grisante, mais sans aller au bout des sensations que peut procurer la conduite.

De même, l'IA -- totalement frustrante -- se place également sur le registre du spectacle, s'assurant d'être toujours rattrapable en cas de difficulté ou au contraire toujours collant au pare-chocs arrière pour maintenir la pression. Si l'on accepte ce postulat, on peut alors envisager de se pencher sur le contenu pour le moins varié de The Crew 2, son véritable argument. Car même si la carte est véritablement impressionnante, le tourisme n'est pas le but de la manoeuvre.

Dans la catégorie street racing, on retrouve ainsi logiquement des courses de rue, mais aussi du drift pour les dérapages, du drag race reposant sur des QTE et de l'hyper car pour des virées en voiture haut de gamme, à commencer par une Ferrari. En catégorie offroad, on est sur du rally raid pour sortir des sentiers battus, du moto cross et du rally cross quand on la joue plus serrée. En freestyle, on a au programme de l'aerobatics avec figures imposées en avion, jet sprint dans de petits bateaux et du monster-truck en figures de style. En pro racing, on passe sur du power boat pour des pointes de vitesse sur l'eau, du touring car en circuit pour faire monter les compteurs, de l'air race et de l'alpha GP pour aller toujours plus vite. La série TV Live Xtrem se charge d'en faire la synthèse en proposant une poignée de courses type triathlon avec plusieurs véhicules. Le show peut être considéré comme un mini scénario, dont les épreuves se débloquent au fil de la célébrité.

La variété -- illustrée par la collection d'italiques -- est bien au rendez-vous, sans assurer l'intérêt de l'ensemble des propositions. Pour ma part, effectuer des QTE ou faire des figures à bord d'un monster-truck n'est pas réellement dans mes attentes d'un jeu de course. Dans cette même veine, mon intérêt pour les avions s'est immédiatement écrasé, alors que les bateaux n'ont pas réellement créé une vague enthousiasme, la faute au gameplay poussif. Le triptyque de la terre, de la mer et des airs se révèle finalement assez déséquilibré. La variété de gameplay sur terre assure donc l'essentiel sur The Crew 2, que ce soient les courses furieuses dans les villes, des virées hors-pistes, des circuits ou des voyages de long cours à travers l'Amérique.

Conclusion

En faisant l'impasse sur un scénario, The Crew 2 s'en remet à l'essentiel à savoir des épreuves ciblées parmi une variété de gameplay en fonction des véhicules et du terrain. Cette variété est une force, sans faire le consensus sur l'ensemble des propositions. On piochera donc parmi les activités proposées, pour s'amuser seul ou à plusieurs. Le multijoueur anecdotique a pour principal intérêt les classements mondiaux ou contre ses amis de chaque épreuve, histoire de se remettre à sa place tout en restant bien éloigné des ambitions d'un MMO de courses. Certains apprécieront quelques virées entre membres de son crew, mais le chronomètre reste au final le seul juge sur The Crew 2.

Test réalisé par Agahnon à partir d'une version fournie par l'éditeur.