Test de Semblance

Déformer le monde

Vous dirigez un petit blob violet, dont vous découvrirez assez vite les premières capacités. En plus du classique saut, éventuellement prolongé par une ruée dans les airs, vous pouvez déformer le sol et les murs. Un autre bouton permet de réinitialiser les déformations, ce qui rend l’expérimentation facile et naturelle. Tout cela vous permettra, au fil des niveaux, de récolter des petites billes colorées. Il y a en tout 3 zones, elles-mêmes découpées en niveaux, matérialisés par des sortes d'arbres, demandant de récolter entre 2 et 6 billes, et une quatrième zone un peu différente, qui fait office de boss final.

Les niveaux du jeu matérialisés en peintures rupestres

J'ai aimé la liberté de circulation au sein d'une même zone, qui limite la frustration de ne pas trouver une solution. Vous pouvez tout à fait bloquer sur un puzzle, passer au suivant dans le même niveau, voire même aller au niveau suivant. La seule contrainte est de terminer entièrement une zone pour passer à la prochaine.

Chaque zone a ses spécificités graphiques, mais aussi de gameplay, introduites de façon très intuitive et qui renouvellent en partie l'expérience de jeu, notamment via de nouvelles capacités. Je ne vous en dis pas plus ; la découverte de ces capacités fait partie des moments agréables du jeu par les nouvelles perspectives qu’elles ouvrent. On est séduits par l’ingéniosité.

Cependant, on peut regretter que la même technique soit trop souvent utilisable. Ou encore que l’aspect plate-forme soit trop en retrait. Les phases de saut ne sont généralement qu’une formalité une fois les déformations mises en place.

Faire des vagues dans les murs deviendra votre hobby

Sauver le monde

Côté scénario, c’est assez simple : une créature verte cristalline semble empoisonner la douce et malléable nature. Nous voyons des créatures cristallisées et des arbres transformés, comme pétrifiés, dans un état qui ressemble à une maladie. Retrouver les billes colorées évoquées plus haut nous permet de nous rapprocher de cette créature, en libérant les arbres-niveaux. Sans paroles ni textes, des zones dessinées, telles des peintures rupestres, nous esquissent l'histoire. Ces zones sont non seulement belles, mais aussi pleines de poésie, car elles sont accompagnées d'une musique douce, différente du reste du niveau, incitant à s'arrêter et à regarder. J'ai beaucoup aimé ces moments de pauses mélancoliques entre deux énigmes. C'est clairement un des points qui font l'identité de Semblance.

"Mais pourquoi sont-ils tous pointus ?", se demandait la petite boule ronde

La fin du monde

La fin du jeu, bien trop abrupte en terme de scénario, mais également en terme de gameplay, est le gros point négatif du jeu. Tout d'abord, la durée de vie du jeu est relativement faible : il vous faudra moins de 5 heures pour en venir à bout. Ceci est renforcé par le dernier niveau et la cinématique de fin : trop courts, trop soudains.

Ensuite, il faut savoir que le jeu offre un objectif facultatif dans chaque niveau : activer des statues-temples, peu accessibles, voire même cachées. De son côté, Steam propose également un succès demandant de chercher toutes les peintures rupestres du jeu. J'espérais pouvoir me lancer dans ces objectifs complétistes après avoir terminé l'aventure principale. Néanmoins, le jeu ne le permet pas. Une fois le générique passé, il propose simplement de relancer une partie, comme si rien n'avait existé. J'aurais aimé une galerie rassemblant toutes les peintures déjà vues et j'espérais des niveaux bonus débloqués une fois tous les temples activés. La déception fut grande.

Malgré ses bonnes idées et son identité visuelle et musicale envoûtante, Semblance peine donc à satisfaire complètement. Sa difficulté assez basse et son aspect pâte à modeler en font un jeu sans doute plus destiné aux enfants qu’aux férus d’énigmes.

Test réalisé par Lunevirtuelle à partir d'une version fournie par l'éditeur.