Test de My Time At Portia - Le craft relax
Alors que la mode des jeux basés sur le craft et la survie bat son plein depuis quelques années, les développeurs de Pathea Games nous proposent une aventure plus calme. Que diriez-vous de vous évader pour de nombreuses heures dans My Time at Portia ?
La gloire de mon père
Lorsque vous débarquez dans la petite bourgade de Portia, c’est pour y reprendre l’affaire de votre père disparu. Tout ce qu’il vous a laissé, c’est une maison en mauvais état et un petit atelier de construction. Un atelier modeste que vous faites prospérer pour satisfaire les besoins des habitants de la ville. En particulier ceux de son maire, qui souhaite développer la région et qui semble vous avoir à la bonne. Voilà pour le fil rouge, qui vous guide durant de nombreuses heures. Il constitue aussi le moyen d’ouvrir l’accès à de nouvelles zones et à de nouvelles possibilités. Néanmoins, libre à vous de le faire à votre aise ; il y a beaucoup d’autres choses à faire à Portia.
Le travail, c’est la santé
Une journée de travail débute vers 7 heures du matin. Petit coup d’œil aux différents éléments que l’on a fabriqué pendant la nuit et éventuellement renouvellement du carburant. Vers 8 heures, on sprinte vers la guilde de commerce de la ville pour prendre notre commande quotidienne. Après la pause petit déjeuner au restaurant du coin, il est temps de rentrer chez nous et de lancer de nouvelles productions, de collecter des ressources pour le futur (du bois par exemple) et d’explorer les ruines sous la ville pour des métaux et d’autres pièces technologiques oubliées, avant d’aller dormir pour sauvegarder et passer au jour suivant.
Rébarbatif ? Oui, clairement. Évitez de jouer à My Time At Portia de cette façon, vous vous gâcheriez l’expérience. Vous en vous en rendrez vite compte : fabriquer les composants nécessaires à la construction d’un objet prend du temps. Beaucoup de temps. Un temps que vous pouvez consacrer à d’autres activités et à profiter de ce que Portia a à offrir. Pas envie de miner aujourd’hui ? Pourquoi ne pas passer votre journée à pêcher ? Ou à dépenser votre argent durement gagné dans les mini-jeux du restaurant de la ville ? Ou à sociabiliser avec les habitants du coin ?
Ne rien faire, c’est la conserver
Quoique vous choisissiez, l’évolution de votre personnage se présente comme un RPG light, avec expérience à gagner et niveaux à passer. Trois statistiques régissent le personnage : sa vie, son endurance (qui régit sa capacité à sprinter ou à faire des roulades pour esquiver le danger) et la fortitude, une ressource que la plupart de vos actions physiques utilisent et qui se recharge avec le repos ou la nourriture. Avec le temps, c’est cette fortitude qui représente le principal élément qui limite les actions que vous pouvez effectuer en une journée. À ces stats s’ajoutent donc trois arbres de compétences. Le premier se concentre sur le combat, le second sur la récolte et le dernier sur l’aspect social du jeu.
The Social Network
En effet, le jeu tente d’intégrer une véritable dimension sociale. Chaque habitant possède sa propre histoire et sa propre routine quotidienne que l’on prend plaisir à observer. On voit par exemple Higgins, votre Némésis personnelle, faire les cents pas tous les matins devant la guilde du commerce pour se précipiter sur les commandes dès son ouverture. On assiste aussi aux entraînements de la milice locale et à ses patrouilles. Le monde n’est pas statique ; les magasins et autres centres d’intérêt ont leurs heures d’ouverture. Le monde évolue également en fonction des saisons, se couvrant d'un blanc manteau en hiver, mais aussi en fonction de votre progression dans le jeu. De nouveau bâtiments peuvent apparaître et des moyens de transport plus rapide être construits. Découvrir tous ces petits détails est un véritable plaisir et contribue beaucoup à donner une impression de vie à la ville.
On est par contre moins enthousiaste sur la manière dont le jeu gère les interactions sociales. Chaque personnage (et il y en a pas mal) possède sa propre barre de relation qu’il faut monter. Plusieurs options s’offrent à vous pour y parvenir : discuter avec eux, participer à des mini-jeux ou leurs offrir des cadeaux, avec une limite journalière. Je ne vais pas vous mentir, c’est abominablement long et monotone, certains personnages manquant singulièrement de conversation. On dirait du farming de réputation digne d'un MMO, avec les commandes des habitants en guise de quêtes journalières. Merci, mais sans moi.
Le craft au centre de tout
My Time at Portia a beau offrir un certain nombre d’activités annexes, il faut passer par la case craft pour avancer dans le jeu. Vous débutez la partie avec le minimum syndical : un établi et les plans de base que votre père vous a légués. On commence donc par fabriquer ses outils de base avec ce qu’on trouve dans la nature. Il suffit de se baisser pour trouver du bois et de la pierre. On peut ensuite s’attaquer à des machines plus complexes comme les fourneaux et la découpeuse. Il faut noter la grande clarté du jeu pour toute cette partie fabrication. Votre manuel hérité de votre père vous détaille, étape par étape, les composants dont vous avez besoin, les matériaux nécessaires pour les fabriquer et éventuellement les machines que vous devrez construire d’abord. On est donc rarement perdu et un détour par le centre de recherche est souvent la solution lorsque ça arrive. C’est donc en douceur que l’on débute le jeu et qu’on évolue vers une structure presque industrielle.
Et un peu de combat en plus
Finalement, il faudra explorer les ruines et autres donjons qui entourent Portia. Ici aussi, l’aspect peu amusant du minage a été atténué par la présence de reliques, des objets de l’ancien monde (téléphone, horloge, machine à laver) que vous pouvez découvrir en prospectant à l’aide d’un détecteur. Des objets qui ne sont pas inutiles puisque les placer dans votre maison améliore vos statistiques. Cependant, vous tomberez également sur des salles contenant des créatures hostiles qu’il vous faudra combattre. Les combats du jeu ne sont certes pas révolutionnaires, mais ils ont assez de patate pour être plaisants et demandent quand même un minimum d'attention pour ne pas mourir. Il n’y a rien de plus frustrant que de se prendre une mort idiote et de constater qu’il faut recommencer toute sa journée de travail puisque le jeu ne sauvegarde que la nuit.
Conclusion
Je n’ai que peu de choses à reprocher à My Time at Portia. On pointera juste un aspect social pénible, car trop répétitif et un petit regret concernant l’absence d’un mode multi qui aurait pu être franchement sympa vu la philosophie du jeu. À côté de ces points mineurs, on prend un véritable plaisir à parcourir le monde de Portia. Le rythme de jeu pousse à prendre son temps et à se relaxer, à profiter de son monde coloré et du passage des saisons. Avec la possibilité de fabriquer des objets, de pratiquer l'élevage d'animaux ou encore la culture de plantes, le jeu propose des possibilités variées et un contenu assez impressionnant. Un bon jeu qui vous occupera de nombreuses heures, sans stress ni contraintes. Ça fait du bien.
Ce test a été réalisé sur une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Jeu de rôle (RPG), post-apocalyptique |
Sortie |
15 janvier 2019 (Windows) 16 avril 2019 (Xbox One) 16 avril 2019 (PlayStation 4) 16 avril 2019 (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (8)
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