Test d'Eastshade - Un monde à explorer et à peindre
Vivre la vie d’un peintre itinérant sur une île aux magnifiques paysages sans risquer de servir de casse-croute au premier animal sauvage venu, ça vous tente ? C’est en gros ce que vous propose Eastshade.
La mémoire de ma mère
Le jeu débute alors que le joueur entreprend un voyage en bateau le conduisant sur l’île d’Eastshade. Ce n’est pas la soif d’aventure qui le pousse à se rendre en ce lieu sauvage, mais le souhait d’honorer les dernières volontés de sa mère récemment défunte : peindre quelques endroits qui étaient importants pour elle lorsqu’elle vivait sur l’île. Un naufrage plus tard, voilà le joueur sans ressources, à l’exception de son matériel de peinture. C’est fou ce que ce métier de peintre itinérant peut vous ouvrir comme portes dans cette région.
L’aventure en peinture
Même si les images et les vidéos qui accompagnent la sortie du jeu peuvent laisser penser qu’on se trouve face à un simulateur de marche, Eastshade tient en fait plus du jeu d’aventure et d’exploration. Effectivement, si l’objectif global du jeu consiste à trouver les endroits que votre mère vous a demandé de peindre, le jeu pousse à sortir des sentiers battus et à explorer le monde d’Eastshade. Une occasion de vous frotter à la grosse trentaine de quêtes qu’offre le jeu. Des quêtes dont la qualité d’écriture est très variable. On tombe ici ou là sur quelques passages plus réussis où les quêtes s'imbriquent, mais on a quand même l’impression que ces quêtes peinent à nous vendre le monde du jeu. Des quêtes qui ne nous donnent d’ailleurs pas d’indications sur l’endroit où se rendre, l’exploration restant le maître mot. On avait presque perdu l’habitude dans les mondes ouverts modernes.
Je me dois aussi de préciser que si le jeu est parfaitement non-violent, il est tout à fait possible de mourir de froid la nuit. C’est même particulièrement rapide, au point que je me suis déjà retrouvé coincé dans un bâtiment d’une ville durant toute une nuit faute de pouvoir atteindre l’auberge locale sans mourir. Un choix de gameplay d’autant plus bizarre qu’on peut s’en affranchir assez rapidement avec des habits plus chauds. Plus globalement, on regrette parfois de ne pas avoir d’autres moyens pour passer le temps rapidement que de dormir dans une auberge ou dans notre tente personnelle.
Puisqu’on parle d’exploration, arrêtons-nous deux secondes sur la manière dont le monde est construit. Bien que l’île d’Eastshade soit sur papier un monde ouvert, le monde est tout de même découpé en plusieurs petites zones par des obstacles plus ou moins naturels, comme un pont à péage ou une rivière trop profonde pour la traverser à pieds par exemple. Il vous faudra donc trouver le moyen de franchir l’obstacle, soit au détour d’une quête ou en utilisant l’artisanat (très limité) pour construire la solution. Au fur et à mesure du jeu, on débloque donc différents moyens de transport pour simplifier un peu les déplacements. C’est ainsi qu’on croise entre autres une tyrolienne ou un vélo très tout terrain dans la conduite. Pourquoi pas après tout.
L’art de peindre
Si le jeu vous donne la possibilité de peindre un peu n’importe quoi dans le monde, vous vous rendrez vite compte que quelques éléments sont nécessaires pour pouvoir vous mettre à l’œuvre. Une toile d’abord, que vous pouvez fabriquer à partir d’éléments collectés dans le monde, mais aussi de l’inspiration, une ressource dont le fonctionnement ressemble à une barre d’expérience. Elle augmente lorsque vous découvrez de nouveaux lieux, lorsque vous lisez certains livres ou lorsque vous accomplissez certaines quêtes. Chaque tableau peint consomme un niveau d’inspiration et une toile. En passant, il est dommage que la peinture, élément central du jeu, soit en pratique si peu interactive. On choisit le cadrage et il suffit d’une simple pression sur une touche pour réaliser le tableau. Il faut juste ne pas oublier de reprendre le tableau avec soi une fois celui-ci terminé. Ne rigolez pas : ça m’est arrivé plus d’une fois.
Un peu de technique
Puisqu’on passe beaucoup de temps à le parcourir, il était important d’apporter beaucoup de soin à la création du monde d’Eastshade. De ce côté, rien à dire : les promenades dans la nature donnent un résultat très convaincant visuellement parlant même si le moteur a parfois un peu de mal à suivre. En ville, on note des compromis sur la distance d’affichage, mais les zones forestières plus chargées souffrent de plusieurs ralentissements côté framerate. C’est le prix à payer pour des transitions entre les intérieurs et les extérieurs sans temps de chargement. Des temps de chargement qui sont par ailleurs très courts, c’est à signaler.
Si le rendu du monde est assez positif, on se prend une grosse douche froide dès qu’on s’intéresse aux êtres vivants du jeu. Sur ce point, le jeu prend un coup de vieux et on comprend le choix de donner une forme animale aux PNJ. Reste que les animations sont parfois d’une rigidité qui fait peur. Toujours sur le plan technique, on doit saluer le doublage anglais des dialogues qui est de qualité. Petit aparté, le test a été réalisé sur la version anglaise du jeu. Une version française (au moins pour les sous-titres) est bien prévue, mais n’était pas encore finalisée au moment où j’écris ce texte et souffrait donc encore de quelques bugs bloquants, comme des menus de dialogue totalement absents. Le genre de détails qui devrait facilement être corrigé d'ici la sortie. Enfin, le jeu n’est pour l’heure disponible que sous Windows ; les versions Mac et Linux devraient arriver plus tard en février tandis que des versions consoles sont prévues, mais sans date pour le moment.
Un brouillon pour le futur ?
Eastshade aura donc été un jeu de paradoxes durant les 8 heures qu’il m’aura fallu pour le finir. Un jeu à la fois plaisant dans l’exploration de sa nature et vieillot dans les animations de ses personnages. Un jeu qui vous perd parfois avec des mécaniques à l’ancienne et d’autres qu’on aurait voulu plus complexes. Pourtant, malgré ses défauts, j’ai passé un bon moment sur Eastshade. On peut espérer que le studio soignera la qualité d’écriture dans le futur pour en faire plus qu’une coquille un peu trop vide, parce que l’objectif consistant à créer un monde visuellement plaisant à parcourir est déjà atteint.
Test réalisé par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, indépendant, fantasy |
Sortie |
13 février 2019 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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