Test de Days Gone - Sons of Zombiland

Connu pour avoir fait ses armes sur la série Syphon Filter, le studio SIE Bend revient sur le devant de la scène avec un triple A exclusif à la dernière console de Sony : Days Gone. On y suit les aventures de Deacon St. John, un motard qui survit dans un Oregon post-apocalyptique infesté de zombies. Si le pitch semblait intéressant à la base, l'ingestion fût douloureuse.

The Last War of the Walking Z

On aurait déjà pu le dire après avoir vu les nombreuses heures de promotions du jeu : Days Gone pioche énormément dans de nombreuses oeuvres telles que The Last of US, World War Z ou encore Sons of Anarchy.

Dès les premières minutes, nous sommes, à l'instar de The Last of Us, plongés dans un véritable chaos. Nous retrouvons trois des principaux protagonistes, Deacon, Boozer et Sarah (la femme de Deacon) tentant d'échapper à de nombreux zombies. La dame du groupe étant blessée, Deacon veut la mettre dans un hélico évacuant les civils. N'ayant que deux places à bord, il décide de rester avec son frère Boozer et de faire évacuer Sarah.

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L'histoire principale débute deux ans après ces événements. On retrouve Boozer et Deacon enfourchant leurs motos de bikers à travers un Oregon dévasté et quasiment vide de toute population. La population restante est divisée en plusieurs clans. On retrouve ainsi des civils retranchés dans des campements où ils vivent maintenant en autarcie à l'abri des zombies. D'autres sont devenus des Maraudeurs, des pilleurs arpentant les routes d'Oregon. Finalement, on retrouve aussi les Rippeurs, des fanatiques adeptes des scarifications et voulant ressembler en tout point aux mutants.

Deacon et Boozer sont des drifters, des chasseurs de primes essayant de survivre dans l'Oregon tout en gardant leur liberté. Sarah étant certainement morte depuis deux ans maintenant, Deacon a quelques tendances à se mettre en danger face à n'importe quelle situation et sans forcément prendre en compte les conséquences de ses actes.

Vous voici donc plongés dans un monde ouvert post-apocalyptique qui possède une réelle identité sombre. Charnier, zone désertique et ravagée, se promener dans l'Oregon n'est pas une partie de plaisir, mais se révèle néanmoins agréable en matière d'immersion. D'ailleurs, la majeure partie de vos déplacements se font au guidon de votre bolide à travers ces différentes zones toutes aussi ravagées les unes que les autres.

S'il y a bien un élément que Days Gone maîtrise, c'est son univers ; on aurait aimé que ce soit également le cas sur bien d'autres points.

Virée en roue libre

Quand on commence à goûter plus en détail au gameplay du titre, on commence doucement à comprendre qu'il n'est pas le titre si incroyable que l'on nous a promis durant les longues promotions. Aucun élément nouveau n'est apporté par Days Gone au monde ouvert. Il ne fait ici que reprendre des éléments déjà rencontrés dans d'autres titres et les répète à de nombreuses reprises pour finalement créer une certaine lassitude chez le joueur.

On se contente de suivre les différentes quêtes offertes par les camps, d'augmenter sa confiance avec l'un ou l'autre sans pour autant avoir de réels choix et d'augmenter son nombre de crédits. Ces derniers servent à acheter des armes, à réparer la bécane et à améliorer celle-ci. On se retrouve donc sur une autoroute toute tracée, bien qu'elle reste solide dans son fonctionnement.

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Trois arbres de compétences sont présents pour vous faire vivre une évolution au niveau du gameplay de votre personnage. Vous pouvez ainsi dépenser chaque point acquis (1 point est obtenu à chaque montée de niveau) dans un arbre de survie, d'armes à distances ou d'armes au corps à corps. En se concentrant rapidement sur ce dernier arbre, on devient vite une machine à tuer du zombie, ce qui a au final pour effet de rendre le combat au corps à corps assez décevant.

Il vous est aussi possible d'améliorer votre moto dans les différents camps parsemés sur la carte. Pour cela, il vous faudra gagner en confiance (principalement via les quêtes) et atteindre un niveau requis pour certaines pièces. Ainsi, votre moto peut gagner en résistance, en vitesse, etc. Ces différentes évolutions, de personnages ou de véhicule, sont intéressantes sur le papier, mais restent assez générique.

En matière d'activités, on reste là aussi très limité comparativement à d'autres titres comme les séries des Assassin's Creed ou des Far Cry. Il est possible de détruire des nids d'infestés ou encore de résoudre des petites enquêtes sur des événements pour libérer des otages, mais rien de bien nouveau sous le soleil du monde ouvert, rien qui restera gravé dans nos mémoires. Néanmoins, on peut souligner les efforts d'immersion dans l'ambiance de l'univers via une météo dynamique plutôt réussie, de telle sorte que vous avez ainsi droit à du brouillard ou encore à de la neige de manière parfois assez soudaine.

Autre point fort du titre, son univers musical, qui se révèle extrêmement impressionnant. Derrière celui-ci, on trouve Nathan Withehead, un compositeur de musique de films et de jeux vidéo. On le retrouve notamment sur des projets comme InFamous ou encore sur la série de films American Nightmare. Voici un exemple que vous pouvez écouter sans soucis : Nathan Whitehead. Il y aussi ce titre, de Zander Reese, qui m'a clairement rappelé mes heures passées devant la série Sons of Anarchy. Tout cela pour vous dire que cette ambiance musicale constitue certainement une des choses les mieux réussies dans ce titre.

Pour revenir un peu sur le gameplay, on retrouve tout un système de craft et de survie plutôt réussi dans le jeu. On dispose d'une roue assez classique, mais diaboliquement efficace pour réaliser rapidement des objets de soin ou des cocktails molotov par exemple. On ressent ici toute l'inspiration de The Last of US, mais bon, quand ça fonctionne, pourquoi s'en priver ?

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Pour ce qui est de la survie, vous devez notamment apprendre à réparer vos armes de mêlées avec des pièces de ferraille récupérées sur les corps ou les voitures abandonnées. Cette ferraille permet aussi de réparer votre moto, qui a aussi besoin d'essence pour fonctionner et vous conduire à bon port. S'il existe des stations un peu partout sur la carte, il est également possible de vous ravitailler dans les camps contre quelques crédits.

I'm a poor lonesome biker

Au niveau de l'évolution de son histoire, il faudra attendre de longues heures avant que celle-ci ne décolle vraiment et ne permette d'avoir en tête les tenants et aboutissants de cette pandémie. Toutefois, les échanges entre les personnages donnent une véritable force au titre, notamment via la motion capture des visages. Aucun personnage n'est réellement stéréotypé : ils sont tous à la fois attachants et énervants. 

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La relation entre Deacon et Sarah, que l'on découvre via des flashbacks, apporte une dimension supplémentaire à la personnalité du personnage principal. Derrière le biker hargneux et un tantinet suicidaire se cachent d'autres éléments de caractère. Au final, si l'écriture du titre paraît de prime abord quelque peu limitée, elle finit par se développer de manière étonnante et plutôt intéressante. Le seul problème au tableau, c'est que pour suivre cette trame principale, il faut passer par une série de trames secondaires pas forcément aussi intéressantes.

D'ailleurs, durant vos événements ou les quêtes principales, vous êtes confrontés au pire ennemi qui puisse être pour un joueur : l'IA. Celle-ci est certainement une des pires sorties ces dernières années sur un jeu. Les ennemis ne vous repèrent quasiment jamais même si vous courrez vers eux et si quelqu'un voit un cadavre, il ne réagit pas. Les phases de tir sont ridicules au possible, car les ennemis font une pause après avoir tiré quelques balles. De plus, depuis des titres comme Gears of Wars ou The Division, on est toujours surpris de ne pas avoir un système de couverture digne de ce nom dans un jeu à la troisième personne.

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C'est d'ailleurs cet élément qui rend totalement ridicule les fameuses hordes de zombies. Si vous êtes pris en chasse, il vous suffit de courir rapidement et la horde s'arrête subitement pour reprendre son chemin tout tracé. De ce fait, on finit par ne pas avoir vraiment peur des hordes, qui deviennent presque anecdotiques.

Un jeu qui fera vrombir votre PS4

Autre point très fâcheux du titre, et ce malgré plusieurs patchs correctifs, son framerate. Celui-ci n'arrive pas à maintenir 30 images par seconde de manière stable. Des chutes violentes sont donc à envisager durant vos sessions que vous soyez sur PlayStation 4 classique ou Pro. Cela nuit clairement à l'expérience de jeu et on espère que cela sera prochainement corrigé.

À côté de cela, le jeu, qui peut pourtant se montrer très beau par moments, notamment sur les visages des personnages, devient parfois ridicule à cause d'un clipping de textures dégueulasse. Ce dernier apparaît autant dans les phases de gameplay que dans certaines cinématiques.

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Or, le titre n'étant déjà pas parfait dans son contenu, ces éléments techniques fâcheux risquent bien de faire regretter l'achat au prix fort. Une fois encore, on espère que le studio travaille à quelques patchs correctifs.

Finalement, on se retrouve à demi enjoué quand il s'agit de jouer à Days Gone. Si son univers et sa mise en scène sont assez plaisants, il manque clairement de finition pour apprécier son gameplay et son exploration à leur juste valeur. Ces faiblesses rendent le jeu beaucoup moins attrayant et risquent fort de décevoir les joueurs qui l'attendaient depuis longtemps.

Si vous désirez vous lancer dans l'aventure, nous ne pouvons que vous conseiller d'attendre quelques patchs et une baisse du prix (il avoisine actuellement les 60 euros). Le jeu n'est actuellement disponible que sur PlayStation 4.

Ce test a été réalisé sur PlayStation 4 par Glaystal avec une copie offerte par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, Windows
Genres Action, aventure, survie, post-apocalyptique

Sortie 22 février 2019 (PlayStation 4)
18 mai 2021 (Windows)

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