Test de Attack on Titan 2: Final Battle - Je ne suis pas la nourriture, mais le chasseur
Si vous appréciez les mangas et animes et que vous ne connaissez pas l'Attaque des Titans (shingeki no kyojin dans la langue de Naruto), il faut tout d'abord que vous rattrapiez ce scandaleux retard. Une fois à jour, ce test peut être lu et mieux compris. Attention : je vais un peu divulgâcher en essayant de me limiter au contenu de la saison 1 de l'anime, soit environ le tome 8 du manga, lors de ce test réalisé sur Switch.
Le gameplay tridimensionnel
Au premier abord, l'histoire de l'Attaque des Titans n'apparaît pas très originale : les restes de l'humanité sont protégés du monde extérieur par trois grandes murailles concentriques et à l'extérieur règnent les titans, gigantesques humanoïdes à qui les humains servent d'apéricube et qui semblent n'avoir pour seul but que de se remplir la panse.
On suit les aventures d'Eren Jäger, qui veut venger sa mère tuée par un titan alors qu'il n'était qu'un enfant et qui rejoint l'armée des humains pour je cite "tuer tous les titans".
Évidemment, si ce manga a eu autant de succès, c'est parce que de ce postulat de départ se développe une intrigue bien plus complexe et tordue (certains diront trop) qu'on pouvait le penser et surtout dans une ambiance pessimiste au possible et avec des héros qui meurent par paquet.
Une des originalités de l'histoire est que pour tuer un titan, il faut lui trancher un point précis derrière la nuque et que pour ce faire, les humains utilisent la manoeuvre tridimensionnelle : à l'aide de propulseurs et de câbles munis de crochets, ils peuvent se propulser et se mouvoir afin d'arriver à attaquer ce point faible situé bien évidemment plusieurs mètres en hauteur.
La grande force des développeurs est d'avoir réussi à faire un gameplay amusant et surtout véritablement contrôlable alors qu'en regardant l'anime, j'avais du mal à croire que c'était possible.
On verrouille sa cible, on choisit le point d'ancrage, on lance le grappin, on accélère, on change de direction et on tranche en appuyant au bon moment. On peut tout à fait commencer par attaquer ailleurs que sur la nuque afin d'affaiblir le titan ou de sauver un coéquipier ; c'est d'ailleurs obligatoire avec certains déviants dont il faut tout d'abord éliminer une barre d'endurance en s'attaquant aux points secondaires avant de pouvoir réellement le blesser.
Les premières heures de jeu sont difficiles : on a tendance à s'emmêler et à se louper, car le décor et les réactions des titans sont autant d'obstacles au déplacement tridimensionnel, mais avec la pratique, on virevolte au point de ne plus toucher le sol pendant des dizaines de secondes, un vrai plaisir d'autant que pendant tout ce temps, il faut garder un oeil sur le gaz de propulsion et les lames restantes. On peut se ravitailler, mais si ça arrive alors qu'on doit protéger une cible, c'est vite la panique.
On peut également tenter une attaque à distance, très consommatrice en gaz, mais qui permet de oneshot à peu près tous les titans classiques. Sur le papier, c'est très sympa, dans les faits si le titan vous repère en train de le viser, il passe dans un mode rage qui le rend très mobile et dangereux. À utiliser avec parcimonie, donc.
Les titans sont extrêmement agressifs et si l'on n'est pas attentif, on se retrouve vite attrapé. Il faut alors appuyer rapidement sur un bouton pour se libérer avant d'être avalé. Heureusement, un système d'escouade permet de demander de l'aide à un de vos compagnons que vous pouvez recruter sur le champ de bataille. Ça va du soldat de base qui n'apporte qu'un peu de dégâts à Livaï, qui tue en un seul coup une cible standard ou ravage un titan un peu plus costaud. Les interactions sont variées et amusantes d'autant que celles avec les personnages importants du manga vous gratifient d'une séquence animée du plus bel effet.
Un gros contenu... par contre, c'est du musô
Si le gameplay est original et efficace, il faut savoir que tous les modes de jeu se ressemblent et sont du style musô : sur une carte grande, mais avec des bords, on se déplace plus ou moins librement pour réaliser différents objectifs obligatoires ou facultatifs. C'est du Dynasty Warriors, sauf que l'on est en supériorité numérique et que le compteur de kills évolue par dizaines plutôt que par milliers. Il ne faut donc pas être rebuté par la répétitivité de ce genre de jeu pour pleinement apprécier.
Le premier mode de jeu est le mode Histoire, qui permet de (re)vivre l'équivalent des trois saisons de l'anime. On incarne alors un personnage créé de toute pièces qui se retrouve intégré de façon plutôt habile au scénario, car s'il reste spectateur des événements importants, il joue quand même son rôle de petit soldat utile. Aussi, ne vous attendez pas à soloter le titan féminin et à sauver l'escouade tactique.
Les grands moments sont d'ailleurs mis en scène de belle façon via le moteur du jeu avec les voix officielles (le jeu est traduit au niveau des textes, mais tous les dialogues sont en Japonais).
Notre personnage relate ses aventures dans son journal, qui nous sert de fil rouge et contient des informations sur les autres humains avec lesquels il dialogue. Il est aussi possible de monter une jauge d'amitié avec ces derniers, qui permet d'apprendre de nouvelles caractéristiques que notre héros peut ensuite équiper dans la limite de ce que son niveau lui permet. On peut ainsi améliorer sa force, sa dextérité, mais aussi réduire sa consommation de gaz ou de lames. Ces phases se déroulent principalement au campement entre deux missions et, heureusement, un système de déplacement rapide permet d'aller directement aux endroits intéressants plutôt que de se promener au hasard. On doit également gérer ses finances et ses matériaux pour fabriquer de nouveaux équipements qui deviennent vite indispensables étant donné que les titans deviennent de plus en plus forts avec l'histoire.
Citons les trois autres modes de jeu :
- mode Bonus : possibilité d'incarner le personnage qu'on veut (à partir du moment où il a été débloqué dans l'histoire) avec accès à différents modes de jeux et aux options multijoueur.
- mode Épisode de personnage : des histoires spécifiques à différents personnages qui complètent l'histoire principale.
- mode Reconquête de territoire : dans ce mode, on réécrit l'histoire en conquérant de plus en plus de terrain, on améliore ses troupes, son équipement, ses défenses, etc.
Bien que ces modes proposent du multijoueur (comme dans Monster Hunter World, on peut par exemple appeler à l'aide), je n'ai jamais eu de session disponible au cours de ce test et personne n'est venu m'aider.
Malgré des défauts, une adaptation de qualité
On peut regretter qu'au niveau technique, certains ralentissements se produisent quand l'écran est rempli ou encore que les titans soient soumis à du clipping et n'apparaissent que lorsqu'on est relativement proche. D'autant que graphiquement, ça ne foule pas la rétine.
Par ailleurs, même si le combat tridimensionnel est très bon, il n'échappe pas à des problèmes de caméra dans les endroits exigus.
S'il est possible de fabriquer des armes autres que des épées, j'avoue avoir moins apprécié de chasser le titan avec des armes à feu par rapport au stress de devoir aller au contact pour les découper.
Si on peut penser que l'absence des thèmes principaux de l'anime est dommageable, force est de constater que les musiques du jeu sont quand même excellentes et participent au souffle épique des combats.
Attack on Titan 2: Final Battle est une version améliorée en contenu de Attack on Titan 2 sorti en mars 2018. Pour ceux qui auraient déjà le jeu de base, le nouveau contenu est achetable en tant que DLC et est composé des éléments suivants :
- le mode histoire pour la saison 3 de l'anime.
- de nouveaux personnages jouables (Nifa, Zeke, Kenny, Caven et Floch).
- l'équipement lance de foudre.
- le mode Reconquête de territoire.
Est-ce que ce DLC peut être conseillé à ceux qui ont retourné le contenu du jeu de base ? Difficile à dire, ça dépendra probablement de leur intérêt pour la licence et de leur plaisir de jeu devant le style musô, l'extension n'apportant rien de révolutionnaire. Le mode reconquête de territoire ne saura occuper que les plus fanatiques.
Sinon, pour ceux qui aiment l'Attaque des titans, ce Attack on Titan 2: Final Battle est une superbe adaptation avec un énorme contenu que je recommande chaudement.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Google Stadia, Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Action-RPG, fantasy |
Sortie |
5 juillet 2019 (France) (Windows) 5 juillet 2019 (France) (Xbox One) 5 juillet 2019 (France) (PlayStation 4) 5 juillet 2019 (France) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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