Test d'Ancestors : The Humankind Odyssey
Ancestors : The Humankind Odyssey est un jeu vraiment très difficile à tester… je l’avais pris en me disant que j’aurais le temps de m’en occuper, mais que nenni… c’est un jeu qui m’a demandé beaucoup d’efforts, de temps (et je suis encore très loin d’avoir pu faire tout ce que je voulais) et d’investissement, voire de travail sur soi, pour l’apprécier.
Oui, le jeu est bien. Frustrant, mais bien ! Quand je regarde les échos que j’ai du jeu, soit on adore, soit on le déteste. Et bien, figurez-vous que je suis passé par ces deux stades moi aussi, sans juste milieu.
Le début est tellement éprouvant, frustrant, que j’ai failli jeter l’éponge… surtout quand j’ai appris que tout ce que j’avais fait était inutile, car impossible de le transmettre à ma génération suivante (j’y viendrai). Néanmoins, une fois tout ça passé, tous ces moments de rage et de frustration, cette incompréhension et… ce moment où on se dit « ben ouais, en fait ce jeu il est fait à l’ancienne : joue et démerde-toi », ce jeu devient une belle expérience vidéoludique.
Ancestors : The Humankind Odyssey a été créé par le créateur à l’origine des Assassin’s Creed, Patrick Désilets. Bref, un gars qui a du bagage, mais qui a décidé de se lancer dans d’autres projets. Il s’agit d’un jeu d’aventure à la dure dans lequel on incarne une tribu de primates, aux origines de l’homme. Et quand je dis à la dure, c’est vraiment ça. Lorsqu’on démarre le jeu, on en est même averti. On n'aura que très peu d’aide et on nous souhaite bonne chance. Que dire si ce n’est : eeuuuh…. Merci ?
Cela enchaîne direct par une petite présentation de la flore et de la faune locale, se concluant par à un primate qui tient sur son dos un de ses petits avant de subir les dures lois de la chaîne alimentaire. Je vous le dis tout de suite : l’ancêtre de l’homme n’est clairement pas au sommet de celle-ci à l’époque. Le petit en réchappe, terrorisé (à raison, vous aussi probablement) et votre décor devient oppressant, vos sens sont subjugués. Un seul objectif : retrouver votre tribu. Le gameplay est assez simple de prise en main. Vous vous trouvez dans un monde ouvert et vous avez une touche « intelligence » qui vous permet d’analyser la situation autour de vous. Dans un premier temps, ça vous permet de retrouver un lieu (ici, l’emplacement de votre tribu) et de le mémoriser pour avoir une direction à suivre. Une fois arrivé au campement, les autres primates prendront en charge le petit. Vous pouvez passer de l’un à l’autre et l’incarner. Et là, effectivement… il n’y a pas un mode d’emploi à l’évolution. La tribu est composée de plusieurs primates, d’âges et de sexes divers, pour assurer la pérennité de celle-ci. Vous choisissez un adulte, plus équipé qu’un enfant pour affronter les danger qui entourent le camp de votre tribu et vous devez tout, je dis bien tout, analyser à la dure (oui, je sais j’utilise souvent cette expression). Exemple : vous trouvez une plante ? Vous pouvez l’analyser avec la touche intelligence, la sentir et… la manger. Allez-vous tomber malade ? Est-ce de la nourriture ? Vous le saurez très rapidement. Une fois que vous connaissez le résultat, ce primate a assimilé cette connaissance et vous pouvez les reconnaître plus rapidement en analysant votre environnement. C’est valable pour tous les primates d’une même génération ; le mimétisme fait que le savoir est partagé.
Après avoir analysé votre campement, il vous faut visiter les environs. Le but du jeu est de faire évoluer l’espèce, de préférence plus rapidement que l’histoire réelle. Vous découvrez donc d’autres types de végétations, d’autres types d’environnement et d’autres… créatures préhistoriques. Et oui, je vous vois venir : à la dure. Tigres à dents de sabre, phacochères, serpents… voici quelques joyeusetés qui vous attendez dés le début de partie. Vous êtes en dessous d’eux sur la chaîne alimentaire. Les rencontres peuvent aboutir sur un QTE pour esquiver une attaque. Ultérieurement, si vous connaissez votre adversaire, l’analyse de votre environnement par vos sens peut vous permettre de l’identifier avant que lui ne le fasse et, par conséquent, soit de l’éviter, soit de le chasser.
On en est encore au B.A.-BA du jeu… et c’est là que j’ai eu ma grosse grosse frustration. Plusieurs heures de jeu plus tard, je me rends compte que pour que le savoir emmagasiné au cours de votre partie se transmette à la génération suivante il faut… porter un gamin sur le dos TOUT LE TEMPS pour que lui aussi puisse acquérir de nouvelles capacités !
Merdoum de merdoum… bon ben on recommence tout.
Vos connaissances vous permettent de faire évoluer l’espèce. D’abord des analyses primaires de votre environnement (eau, nourriture, danger, etc.), puis peu à peu, avec de l’expérimentation, vous trouvez des utilisations moins primaires, mais non moins essentielles : baume pour les blessures, etc. Encore plus loin, des utilisations par combinaison ; créer des outils, en gros. Pour emmagasiner ces connaissances, il faut donc analyser votre environnement, découvrir de nouvelles choses, vous rendre sur place, les prendre, les toucher, les lécher… Bref, les inspecter sous toutes ses coutures avant d’en deviner l'utilisation. Tout ça vous éloigne de votre tribu. Or, y revenir, après une mauvaise rencontre, en étant blessé est stressant et pas évident du tout. De plus, il ne faut pas oublier que la soif, la faim et le sommeil font aussi partie du jeu et qu’il faudra toujours veiller à ce que vous soyez en bonne santé, sous peine de complications. Par exemple, un primate blessé, mort de fatigue, n’avance plus (ou presque plus) et doit donc trouver un abri où se reposer. Seul, en pleine jungle sans la protection de ses congénères, ce n'est pas évident. L’escalade aussi fatigue votre primate (sur les parois, pas sur les arbres). Si vous êtes à bout de force, vous risquez d’être coincé…
Évidemment, un temps vient où vous commencez à vous aventurer trop loin, mais vous pouvez découvrir d’autres abris, des endroits un peu protégés par la nature qui l’entoure, et y déplacer votre tribu.
Pour l’utiliser le bouton d'intelligence, il faut être immobile. Cela change un peu le visuel qui entoure votre primate. L’ouïe utilise des ondulations pour vous faire comprendre d’où vient un son. L’odorat exploite un peu le même mécanisme, mais davantage par de petits nuages dans le décor. C’est bien fichu. Interagir ensuite avec quelque chose de nouveau débloque d’autres possibilités, comme le mettre en bouche et le manger, si c’est comestible (ou pas, mais que ça en a l’aspect général).
À un moment, vous acquérez la possibilité de faire votre lit vous-même (au début, il est déjà présent). Quand c’est effectué, vous débloquez une nouvelle option, une nouvelle action disponible, et pas des moindres : l’évolution. Ça ouvre une nouvelle interface, montrant tout votre parcours, vos connaissances. Celle-ci se compose de 4 branches : la sociabilité, la menace des prédateurs, l’environnement et surtout la manipulation des objets. Pour avancer dans cet arbre technologique, vous dépensez des points que vous avez au préalable engrangé en découvrant et en analysant des choses nouvelles pour votre espèce. Bref, de génération en génération, vous pouvez faire évoluer la race humaine.
Pour ce faire, vous pouvez sauter une génération. Tuer les plus anciens membres de votre clan, rendre les enfants adultes et obtenir ainsi une nouvelle génération à éduquer. Faites attention toutefois d’avoir assez d’enfants lorsque vous lancez cette possibilité pour conserver vos connaissances d’une génération à l’autre, car chaque enfant ne peut conserver qu’une seule compétence… Il faut donc, avant de penser à faire ce bond dans le temps, faire se reproduire vos primates. Lors de ce bond dans le temps, vous avez un récapitulatif de votre avancée en comparaison avec l’histoire réelle de nos ancêtres, pour savoir où vous vous situez. Bon, évidemment, c’est une petite fonctionnalité rigolote parce qu’en réalité, je ne pense pas qu’on soit capable de juger de l’avancée de l’évolution en un lieu géographique donné, sur un si court laps de temps et si loin dans le passé (autour des 10M d’années tout de même au début du jeu), mais ça donne un peu de challenge et ça peut évidemment rendre le joueur fier de sa performance ou le motiver à faire mieux.
De plus, votre évolution n’est pas non plus synonyme de facilité dans le jeu. Le monde où évoluent vos primates, à savoir l’Afrique, change. Vous passez des jungles aux savanes africaines. Beaucoup de choses que vous avez apprises deviennent totalement inutiles dans ce nouvel environnement. Les développeurs annoncent plus de 50 heures de jeu, à mon avis c’est au-delà de ça. Il est impossible pour moi de finir ce jeu sans repousser la publication de ce test de plusieurs semaines, avec le boulot à côté ainsi que mes chroniques Gamescom… J’avoue que je ne m’attendais pas à un jeu aussi exigeant en temps pour en apprécier ses facettes.
Évidemment, ce genre de gameplay, très répétitif dans sa logique, ne l’est finalement pas du tout dans les faits. Oui, on doit toujours apprendre, analyser et faire progresser la race. Toutefois, le plaisir de voir sa tribu évoluer au niveau manuel et intellectuel, débloquant de nouvelles capacités et de nouvelles interactions entre les membres de celle-ci est tellement gratifiant que ce n’est vraiment pas un souci. Recommencer une partie, par contre, peut s’avérer douloureux quand on a perdu toutes les capacités si durement acquises. Rien que le fait de se déplacer au sol, par exemple. Fini les arbres pour se protéger, ici c’est… bon ok, à la dure, que vous affrontez les prédateurs. À ce stade, votre tribu peut tenir tête ensemble (enfin, j’espère pour vous) à un prédateur. La mécanique n’est pas parfaite, mais l’idée est bonne. Les membres de votre tribu se coordonnent avec vous, si évidemment vous leur avez appris à le faire, pour affronter le danger. Sachez qu’un mort, dans votre évolution, est terriblement douloureux dans votre apprentissage. Plus que l’apport d’une naissance, donc attention.
Le jeu couvre l’évolution allant de 10M d’années dans le passé à 2M. Durant ce laps de temps, votre espèce évolue aussi morphologiquement, s’adaptant à son environnement. Les primates se redressent, utilisent des outils, sont plus manuels avec les mains, etc.
On pourra reprocher quelques problèmes techniques au gameplay, comme la caméra un peu hasardeuse qui a valu la mort de mon mâle principal après quelques heures de jeu (sauter d’arbre en arbre à 30 mètre de hauteur ne pardonne aucune erreur), ou des cinématiques impossibles à passer (la naissance des bébés) (Note : on me signale qu'il suffit de rester appuyer sur "SELECT", merci @Arch-kain). Cependant, si Ancestors n’est pas le jeu du siècle, il a un concept vraiment unique en son genre. Je vous conseille vivement de faire un tour dessus pour vous faire une idée.
Jeu testé par Seiei avec une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Aventure, survie, historique, réaliste |
Sortie |
27 août 2019 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (2)
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