Test de Train Simulator 2020 - J'entends siffler le train

Découverte de la licence phare de Dovetail Games, Train Simulator.

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Bon, autant mettre les points sur les i d’entrée : je n’ai jamais joué a un simulateur ferroviaire avant ce Train Simulator 2020. Des simulateurs aériens, oui. Des simulateurs agricoles, de camions, de course automobile, aussi. Mais de trains, jamais. Je n’avais jamais vu l’utilité de ce genre de jeux : suivre des rails et n’avoir aucune liberté… très peu pour moi.

Cependant, je suis d’un naturel très curieux et je ne peux pas dire qu’un jeu est bon ou mauvais sans l'avoir testé. Je dois me faire ma propre expérience pour me faire un avis. Et je suis souvent à contre-courant de ce qui se dit « en général ».

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Du coup, quand on nous a proposé de tester Train Simulator 2020, j’ai dit oui sans savoir dans quoi je m’engageais. Et… je ne m’y attendais vraiment pas ! Mon avis dans ce test est clairement celui d’un gars qui n’a pas d’affinité particulière avec cet univers, donc il pourrait être aux antipodes de ce que les accrocs du jeu en penseront, mais on verra ce que j’en dirai en conclusion.

Avant toute chose, sachez que Train Simulator part du principe d’acheter une licence de base et que chaque année vous avez une mise à jour de celle-ci. Aussi, a priori, l’année prochaine j’aurai droit aux amélioration de Train Simulator 2021 et son contenu. Néanmoins, le souci est qu’en comparant ce que j’ai pu lire chez des collègues concernant les éditions précédentes et la version 2020 du titre, les différences ne sautent pas aux yeux. Il y a eu des améliorations comme l’arrivée de l’académie il y a quelques années (heureusement), mais ça ne va pas beaucoup plus loin.

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Découvrir le jeu, c’est découvrir la douleur. Déjà, on ne conduit pas un train comme on conduit une voiture ou un camion. L’apprentissage se fait dans la difficulté. Il faut passer par l’Académie, un mode tutoriel plus ou moins bien présenté. Certaines missions, très faciles, sont compréhensibles. D’autres, par contre… La traduction est moins évidente et/ou les gars qui l’ont réalisée sont tellement à fond sur ce genre de jeu qu’ils n’ont pas vu qu’ils ont omis ce qui pour eux est peut-être basique, mais qui pour un néophyte ne coule vraiment pas de source.

Bref, on apprend comment conduire, freiner et toutes les variances de freinage possible, atteler, charger, les différents moteurs et locomotives, faire le plein, etc. Vous apprenez aussi la signalétique, légèrement différente d’un pays à l’autre, mais pas tant que ça. Pas vraiment plus que le Code de la route d’un pays à l’autre, en fait. Vous apprenez à anticiper les panneaux, etc. Une fois que vous vous sentez prêt, vous pouvez partir à l’aventure en mode carrière.

Trois environnements s’offrent à vous : les USA, l’Angleterre et l’Allemagne pour un total de 26 itinéraires allant de 10 minutes à 135 minutes pour le plus long. Et c’est tout.

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Bon, ok, le jeu ne coûte que 30 euros, ce qui explique que le contenu ne soit pas énorme ; c’est déjà pas mal pour ce prix-là, car n’espérez pas arriver à faire un trajet, même simple, du premier coup sans avoir des pénalités d’excès de vitesse, de freinage ou d'accélération trop brutaux. Mon souci est plutôt de ce qu'il y a derrière. Ce genre de jeu est vraiment fait pour attirer le fan de simulation et/ou de trains. Et ça, ce n’est pas rare (il y a tout de même des raisons pour le fait que je sois là à écrire ces lignes). Or, le fan sera vite frustré par le contenu assez limitédu jeu de base. Cest là qu’intervient la politique de DLC du titre. En effet, Train Simulator est une mine d’or de contenus si on s’intéresse à ce qu’il y a derrière.

Imaginez que vous êtes accroc de manière très violente et que vous voulez absolument tout ce qui existe, votre compte-épargne (oui, ça va au-delà du portefeuille, à ce niveau) sera débité de plus de 7600 euros. Paf, comme ça !

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Toutefois, parlons du jeu un peu plus convenablement.

Comme je le disais plus haut, le niveau de difficulté du jeu est assez important et il faut obligatoirement passer par l’académie pour maîtriser les différents véhicules. Par contre, l’Académie donne des bases de conduites avec des catégories d’engins, mais les véhicules que vous découvrez en carrière sont certes de la même catégorie, mais offrent d'importantes différences : leur habitacle est différent, les outils aussi. Là encore, on apprend à la dure et c’est sur ce point qu’intervient un truc vraiment sympa : les manuels qui accompagnent le jeu et/ou les DLC.

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En effet, ces manuels donnent des descriptions beaucoup plus intéressantes que ce qu’on peut trouver dans l’académie, car les manuels sont vraiment destinés aux différents véhicules et/ou aux routes que vous empruntez. Si les manuels qui accompagnent le jeu de base sont bien réalisés et complets, ceux du DLC que j’ai pu tester sont encore mieux. En effet, ces manuels-là ne se contentent pas d’être des manuels d’utilisation. Ils donnent l’historique des locomotives, leur histoire, celle de la ligne sur laquells elles circulent, la signalétique particulière des régions que vous traversez, etc.

C’est vraiment très intéressant et très instructif. Excellent point pour moi.

Bizarrement, après avoir acquis les bases du jeu, passé ces moments difficiles de l’apprentissage, on découvre un jeu vraiment exigeant et intéressant.

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Le moteur de jeu est basé sur l’Unreal Engine. Malheureusement ça ne se voit pas trop. Ce n'est pas que le jeu soit moche, mais on voit qu'il est assez vieillot. Le fait de ne pas renouveler le jeu d’une édition à l’autre, ce qui permet évidemment d’avoir une compatibilité de tous les DLC existants, se fait cruellement sentir si on compare le jeu à ce qui se fait de nos jours. La profondeur de vue est vraiment très limitée, l’animation des personnes à quai est assez ridicule, mais au niveau de la conduite, le visuel est très clair. On voit les signalétiques arriver de loin, comme en vrai, la vitesse est très bien rendue dans le jeu (je n’ai malheureusement pas les DLC débloquant les TGV, qui m’intriguaient, pour voir comment gérer un train à plus de 300km/h) et les sons d’ambiance sont parfaits. Du coup, l’immersion est vraiment très bonne malgré les déboires des graphismes en général. Il faut dire qu’on n’a de toute façon pas trop le temps de regarder les paysages…

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La modélisation des cabines de trains est, elle aussi, vraiment bien rendue. Tout y est : tous les boutons, tous les écrans réels de la locomotive. Si on ne peut pas interagir avec tous (certains sont destinés à de la sécurité IRL ou au contact avec le dispatch), on peut gérer le train avec les boutons réels.

Je dis ça parce qu’en bas, il y a aussi une interface identique quel que soit le train qu’on manipule qui reprend les fonctions de conduite du train. Alors, solution de facilité, on peut gérer le train comme ça, mais pour l’immersion, il est drôlement plus fun de gérer avec les boutons réels. Dommage qu’il n’y ait pas de compatibilité VR, ça serait un jeu parfait pour ça !

De plus, il est plus prudent de jouer en cabine avec les boutons, car l'interface n’est pas l’outil ultime. Je me suis souvent pris des pénalités d’excès de vitesse que l’interface n’indiquait pas, mais qui étaient bien affichées sur les panneaux latéraux à la ligne.

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Durant l’écriture de ce test, j’ai eu l’occasion de me trouver dans une vraie cabine de pilotage de train (sacrée expérience, d’ailleurs) et j’ai pu constater en direct le réalisme et le soin que les développeurs ont donné à leur environnement de jeu. Le fait d’avoir pu jouer à Train Simulator m’a permis de comprendre la quasi-totalité des boutons sur le tableau de bord que j’ai vus dans la cabine, alors que c’était la première fois que je voyais ça.

Outre l’académie, vous avez aussi d’autres modes de jeu.

  • Le mode quick drive qui vous permet de personnaliser un trajet avec les véhicules / trajets à votre disposition, donc avec les environnements de base et ceux des DLC que vous possédez.
  • Le mode carrière qui donne des missions réelles.
  • Le mode standard (je n'en ai pas trop compris l’intérêt… il faut peut-être d’autres DLC).
  • Le mode parcours libre (probablement la même réponse qu'en-dessus, vu qu’ici le seul parcours que j’ai est celui du DLC que j’ai en plus)
  • Le workshop, qui vous permet de voir tout ce qui existe sur le Steam Workshop.

En plus de cela, vous avez donc une page de profil pour suivre votre progression et la comparer avec vos amis Steam et ainsi qu'au niveau mondial (chez moi ça buggait souvent, mais je ne sais pas si c’est normal).

Enfin, un morceau de choix : la construction.

En effet, ce jeu permet de créer beaucoup, beaucoup de choses. Des trains, des lignes complètes, des animations (il faut passer par des outils de modélisation pour les intégrer aux bons formats) : bref, pour les amateurs de modding, il y a de quoi se régaler.

L’outil semble très puissant. Pour la création des lignes, par exemple, il est possible de juxtaposer des photos satellites pour créer un environnement au plus près possible de la réalité.

Je n’ai pas de notion de modding, donc je ne serais pas à même de vous donner un avis personnel dessus, mais, pour avoir été voir des discussions sur les forums communautaires, cet outil est fortement apprécié.

Le soucis que j'ai par contre avec les mods vient (encore) de la boutique, car la plupart des moddeurs étant des grands fans du jeu, ils utilisent des outils pour leurs mods provenant d'extensions, de DLC, et donc pour utiliser le mod en question... il faut posséder le DLC concerné.

Au niveau de la carrière de base, vous avez accès :

  • Pour les USA, aux EMD GP38-2 et EMD GP40-2.
  • Pour l’Allemagne, aux BR185, DB BR 440 et DB BR 442 Talent 2.
  • Pour l’Angleterre, Class 444, Class 450 et LNER A2 Engine “Blue Peter”.

Pour les trajets, ça donne

  • USA : Norfolk Southern N-Line.
  • Allemagne : Nuremberg & Regensburg Bahn.
  • Angleterre : South Western Main Line – Southampton à Bournemouth.
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Au niveau de la conduite, le jeu offre une dizaine de caméras différentes, toujours avec l’interface du jeu qui vous permet de gérer un minimum en dehors de la cabine de pilotage. Des caméras latérales, dans les cabines des passagers, par hélicoptère, caméra libre, satellite, etc.

Plus le temps passe, plus ce jeu me plaît, bizarrement. Les efforts réalisés pour rouler dans les trains commencent à s’avérer payants et c’est gratifiant d’y arriver, au final. C’est peut-être l’intérêt du jeu. Mon expérience se termine donc sur une note positive.

Sans cette politique de DLC payants trop abusive, ce jeu pourrait valoir le détour pour le commun des mortels. Cependant, avec ce système, je pense qu’il sera toujours réservé aux fans de trains et de simulation pur et dur. C’est un public assez large, suffisamment apparemment pour faire un suivi depuis des années du titre. Je me demande quand ils passeront à l’amélioration graphique du titre. Il faudra peut-être un autre jeu, à l’instar des Flight Simulator et autres simulateurs aériens qui se reposent aussi sur leurs acquis (et eux aussi intègrent des contenus payants très onéreux), mais qui voient, enfin, une relève incroyable arriver l’année prochaine.

Peut-être que les simulations de train suivront le même exemple.

- Jeu testé par Seiei sur PC avec une licence fournie par l'éditeur.

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