Test de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 - Cours Sonic, cours
C'est désormais une tradition. Depuis Pékin en 2008, toutes les olympiades (été comme hiver, à l'exception de Pyeongchang en 2018) ont eu leur Mario & Sonic aux Jeux Olympiques. Des party games souvent sympathiques, mais qui ne parviennent jamais vraiment à réinventer la roue, s'installant dans un certain confort. Pour son édition 2020 aux Jeux Olympiques de Tokyo, on espérait évidemment quelque chose de fort et de grandiose, mais force est de constater que malgré ses innombrables qualités, le jeu reste encore trop classique pour se détacher de ses prédécesseurs.
Ramenez la médaille à la maison
Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 semblent marquer un tournant important pour Nintendo et Sega. Depuis qu'ils ont allié leurs mascottes, ils ont traversé le monde dans des jeux dédiés aux Jeux Olympiques qui peinent à évoluer. Avec des olympiades d'été dans leur pays natal, on aurait pu espérer que cette édition de la licence fasse les choses en grand. Manque de bol, on assiste surtout à une redite avec une poignée de nouveautés ici et là qui donnent une bonne excuse pour amener la saga sur Switch. Mario et Sonic nous proposent avant tout de nous balader dans leur mode histoire, une sorte de course à la médaille contre Dr. Eggman et Bowser. Les deux ennemis jurés se sont alliés et tout le monde se retrouve piégé à l'intérieur d'une borne d'arcade d'un ancien temps, censée symboliser Tokyo 64, la première olympiade que la capitale japonaise a accueillie. De l'autre côté de la borne, leurs amis menés par Luigi et Tail tentent de trouver une solution pour les délivrer alors qu'ils se baladent aux quatre coins de Tokyo en découvrant un à un les sites olympiques pour 2020. Anecdotes en tout genre sur les Jeux Olympiques et épreuves officielles ou plus loufoques (à l'image de cette course de Sonic contre le shinkansen, le train à grande vitesse japonais), le mode histoire est surtout une bonne excuse pour découvrir chaque épreuve une à une. Problème : très verbeux, avec des dialogues pas bien intéressants à suivre, ce mode propose un rythme terriblement haché où cinq minutes de dialogues s'installent entre deux épreuves de quinze secondes chacune. Un rythme compliqué qui, avouons-le, nous a rapidement fait décrocher. Heureusement, le cœur du jeu réside plutôt dans la diversité de ses épreuves, de l'athlétisme le plus classique comme le 100m ou le 110m haie à des sports de combats, en passant par le rugby, le foot, l'escalade ou encore le skateboard. Enchaîner les épreuves est toujours un plaisir et rappelle les bons souvenirs de l'époque des Track & Field où on martyrisait nos manettes pour en arriver à bout. Néanmoins, pour celles et ceux qui ont peur d'abîmer les touches A et B de leur Switch, le jeu propose aussi d'autres modes de contrôle à base de détection de mouvement. Le tout marche plutôt bien, peu importe le mode de contrôle choisi, et chacun devrait pouvoir s'y amuser. En effet, comme un Mario Party, Mario & Sonic aux Jeux Olympiques vise avant tout un public familial en proposant un jeu très accessible. La plupart des épreuves se jouent avec deux ou trois touches au maximum, tandis que celles qui peuvent paraître les plus techniques (skate, surf, rugby...) sont facilitées au maximum pour que chacun y trouve son compte. Toutes les épreuves ne se valent pas cependant, il serait bien hypocrite de dire qu'on a trouvé le moindre plaisir sur l'épreuve de skate ou de surf qui nécessitent uniquement de connaître la touche de saut, mais d'autres comme l'escrime, l'escalade, la nage ou encore le tennis de table nécessitent une certaine maîtrise du timing qui rend les épreuves plus disputées en multijoueur. À cela, on ajoute une poignée d'épreuves plus originales à base de course et de jeu de tir qui peuvent se disputer en multijoueur ou contre l'IA histoire de faire une pause sur les sports olympiques. Un multijoueur local ou en ligne qui nous a toutefois déçu : si le fun est omniprésent et fait de Mario & Sonic aux JO un excellent compagnon pour nos soirées entre amis, l'absence d'un mode de compétition avec tableau général rend ces affrontements assez vains. Le multijoueur consiste en effet seulement à enchaîner les parties rapides en sélectionnant à chaque fois notre épreuve, sans que l'on puisse créer une compétition avec un tableau général des médailles ou même sélectionner un lot d'épreuves qui se lanceraient aléatoirement. Certes, cela n'empêche pas de nous amuser, mais notre esprit de compétition en prend un coup. C'est pourtant une fonctionnalité assez basique et attendue pour un jeu du genre, alors on a du mal à comprendre ce choix. Au rang des décisions étonnantes, on peut y ajouter la liste des personnages disponibles. Très large, cette liste comporte de nombreux personnages plus ou moins connus des deux univers, mais là encore un choix nous interroge : certains personnages déblocables en mode histoire ne sont disponibles que pour certains épreuves, mais pas pour d'autres. C'est le cas par exemple de Eggman Nega qui n'est accessible que dans l'épreuve du karaté.Tokyo 64 pour les nuls
Dans l'ensemble, Mario & Sonic aux JO de Tokyo 2020 est assez joli : relativement fin graphiquement, avec une ambiance sympathique dans les stades et des animations bien senties du côté des athlètes qui viennent d'un peu partout dans l'univers de Mario et Sonic, le jeu est plaisant à l'oeil et on n'a pas grand chose à lui reprocher de ce côté-là. On peut toutefois s'interroger sur la direction artistique du mode bonus, le "Tokyo 64". Reprenant une poignée d'épreuves en 2D, comme si le jeu se déroulait pendant la première olympiade tokyoïte, on y voit les personnages avec des sprites qui datent de leurs premières versions respectives. Problème : le Mario choisi date de l'époque 8 bit, tandis que Sonic est de l'époque 16 bit. On voit donc une claire différence entre les personnages des deux univers et l'ensemble ne se marie pas toujours très bien. D'autant plus que ce bonus de Tokyo 64 est quand même assez peu intéressant, avec trop peu d'épreuves différentes pour que ce soit autre chose qu'un petit bonus sympathique sur lequel on passe trente minutes avant de l'oublier. Enfin, et curieusement, malgré l'accessibilité du titre, certaines épreuves nous ont parfois posé problème. Non pas à cause de leur difficulté puisque l'IA est assez peu exigeante, mais à cause des explications données en début d'épreuve pour apprendre à les jouer. Chaque épreuve ayant son lot de touches à connaître, son timing et sa manière d'activer la compétence spéciale du héros choisi, il faut à chaque fois s'adapter. Le problème est que ces explications sont parfois confuses ou carrément incomplètes, ce qui rend la première approche toujours compliquée. Rien de très problématique de notre côté puisqu'il suffit d'essayer les épreuves pour voir comment ça se joue réellement avant de la recommencer, mais c'est tout de même surprenant que les indications qui précèdent les épreuves n'aient pas été plus soignées et précises.Conclusion
Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 est un très bon party game. Le genre de jeu qu'on peut sortir pour s'amuser avec des amis qui n'y avaient jamais touché. Accessible malgré ses informations parfois incomplètes ou confuses sur la marche à suivre de chaque épreuve, le jeu offre de très bons moments de fun, qui sont même décuplés dans les épreuves par équipe. On regrette malgré tout l'absence de compétitions qui auraient pu permettre de mettre plus de piment en multijoueur et le choix de proposer le strict minimum encore une fois, empêchant cette édition Tokyo 2020 de faire beaucoup plus que ses prédécesseurs.
Test réalisé par Hachim0n sur Nintendo Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch |
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Genres | Sport, contemporain, fantasy |
Sortie |
8 novembre 2019 (Monde) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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