Test de NBA 2K26 - Le parquet a ses préférences

Les années se suivent et se ressemblent pour NBA 2K. Seule au monde sur le segment des simulations de basket, la licence a tout le loisir de faire ce qu'elle veut sans craindre la concurrence de qui que ce soit. Si sa suprématie et les qualités de son gameplay ne font aucun doute, son modèle économique et ses très légères améliorations année après année posent parfois question. C'est ainsi fébrile et avec l'espoir d'être surpris que l'on se lance dans NBA 2K26.

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Du pareil au même ? Pas tout à fait

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Les premiers pas sur le parquet de NBA 2K26 marquent de suite un (léger) bouleversement dans l'approche des matchs, et plus particulièrement celle des mouvements. Si ce n'est pas non plus la révolution annoncée par 2K et Visual Concepts, qui promettait des mouvements plus réalistes que jamais, le focus mis sur le bas du corps des joueurs apporte une fluidité assez inattendue. Le nouveau système de déplacement insiste en effet sur l'ancrage des joueurs sur le parquet, limitant l'effet flottant qu'il pouvait y avoir par le passé en augmentant l'impact des pas, ainsi que leur rapidité. Si l'on garde une certaine lourdeur qui caractérise le gameplay des NBA 2K où chaque mouvement est décomposé pour en apprécier l'élégance et les dribbles, on remarque que cela a pour impact immédiat des déplacements plus rapides, avec des joueurs qui gèrent beaucoup mieux les changements de direction et de rythme, tout en limitant les interruptions d'animation en passant d'un geste à l'autre. Idem pour les shoot qui reposent toujours sur un système de timing, mais qui s'avèrent un poil plus permissifs que l'année dernière, notamment à mi-distance. Le mélange des deux mécaniques permet de renforcer par exemple les step back shots avec des joueurs plus vifs, capables de se détacher du défenseur et de prendre le shoot sans toujours rester collés aux défenseurs à cause d'animations trop lentes. Les shoots aux trois points profitent aussi d'une nouvelle amélioration, avec un système permettant d'anticiper le shoot avant l'arrivée d'une passe : dès la passe effectuée, il convient d'appuyer sur la gâchette gauche pour se mettre de suite dans l'axe du panier et entamer le mouvement pour le shoot. Si cela rend Stephen Curry encore plus injouable face à un adversaire qui sait utiliser la mécanique, ça a tout de même le mérite de rapprocher un peu plus le jeu de la réalité. Heureusement, ce n'est pas non plus toujours la fête à l'attaque, puisque la défense reste possible, même si NBA 2K copie entièrement le basket américain, celui du spectacle et de la défense en option. Les fautes sont d'ailleurs sifflées moins aléatoirement, avec une vraie possibilité de jouer physique et de contester les shoots sans nécessairement aller à la faute. Ce qui a pour conséquence de réduire considérablement le nombre de lancers francs, pas un mal, tant ces dernières années il devenait compliqué de défendre sans que l'arbitre mette le sifflet à la bouche. Enfin, divers nouveaux dribbles viennent agrémenter un système déjà complexe.

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Les choses sont plus figées côté contenu. Le mode MyCareer s'agrémente d'une histoire intitulée "Out of Bounds" qui nous place dans la peau d'un joueur visant la NBA, des matchs de lycée à son draft, en passant par une escapade dans une équipe européenne. Cela a le mérite de proposer des objectifs plus cohérents pour la progression de notre joueur, tandis que la ville reste accessible pour réaliser des quêtes diverses et variées comme les années précédentes. Mais comme toujours avec ce type de mode narratif dans les jeux de sport, on en voit vite les limites. L'écriture ras des pâquerettes n'offre jamais grand chose d'intéressant, les quelques choix à réaliser (équipes, conférences) ont un impact limité et la mise en scène des cinématiques fait le strict minimum. Quant aux objectifs de matchs, ils consistent à peu près tout le temps à marquer plus de points que le rival du jour, la facilité de réaliser les objectifs étant vite dépendante du temps de jeu qui nous est alloué par l'entraîneur. Ça se laisse jouer, mais cette histoire ne corrige en rien les défauts d'un mode carrière qui repose encore et toujours sur l'utilisation des points VC pour faire progresser notre joueur, des points qu'on gagne très lentement, jusqu'à frustration poussant à sortir la carte bancaire pour les acheter directement. Quant au mode MyTeam, l'espèce de Ultimate Team de 2K où l'on crée notre équipe à base de cartes obtenues dans des packs, on peut pour la première fois obtenir des joueurs de WNBA afin de créer des équipes mélangeant hommes et femmes. L'autre nouveauté du mode, c'est la possibilité de jouer en 2vs2, une bonne idée. Enfin, les modes MyNBA permettant de contrôler une franchise, et The W où l'on joue une joueuse féminine, restent très similaires à l'année passée. Si cela est compréhensible pour MyNBA qui est déjà très complet, on est plutôt déçus de l'absence de réelle amélioration pour The W qui offre une carrière beaucoup plus limitée que pour les hommes. Néanmoins, ce mode a le mérite d'être beaucoup moins gangrené par l'utilisation de points VC. 

Un jeu pour les habitués

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Le mode MyNBA, qui permet de gérer une franchise à une période prédéfinie (ère actuelle, ère de Kobe, de Jordan, de Magic vs Bird...), reste notre mode préféré tant il permet d'esquiver le modèle économique propre aux points VC. Néanmoins, année après année, celui-ci s'est complexifié jusqu'à devenir un gigantesque amas de systèmes, de conditions et de situations qui peuvent avoir un impact sur la saison et sur l'avenir de la franchise. Les menus s'étalent dans tous les sens et on a vite fait de s'y perdre. Difficile d'imaginer qu'un néophyte s'y lance soudainement sans être complètement paumé tant Visual Concepts échoue à accompagner le joueur dans la découverte de ce mode. Profond et franchement satisfaisant quand on finit par en comprendre les subtilités, il souffrent vraiment d'un manque de clarté et d'aide aux nouveaux venus. Même pour votre testeur, qui joue aux NBA 2K depuis quinze ans, c'est parfois complexe d'y aller franchement sans être découragé par la multitude d'options que l'on finit par zapper soit par oubli, soit parce que c'est fastidieux d'y aller dans les menus labyrinthiques du titre. Et c'est probablement la plus grosse critique que l'on peut faire aux NBA 2K, qui oublient bien trop souvent que le basket peut attirer du monde et pas seulement des gens qui se butent à la licence depuis toujours. Assez peu accueillant pour les néophytes, le titre, dont MyTeam est le meilleur exemple, semble tout faire pour rejeter les nouveaux venus en parlant à ses joueurs comme s'ils étaient censés en connaître parfaitement tous les systèmes. Et cela se vérifie même du côté des nouveautés, comme les nouveaux dribbles ou la nouvelle gestion des tirs et mouvements, que le jeu nous laisse découvrir par nous-mêmes dans de gigantesques listes de dribbles jusqu'à ce que l'on trouve celui qui nous semble tout nouveau.

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Heureusement, le jeu attire l'œil grâce à un moteur toujours efficace. La modélisation de tous les joueurs n'est pas forcément heureuse, certains sont moins reconnaissables, tandis que d'autres sont des copies parfaites, mais dans l'ensemble le moteur de jeu de Visual Concepts reste extrêmement solide. Qu'il s'agisse des visages, des corps dont les animations sont très réalistes, ou la qualité des terrains et des éclairages, on a souvent l'impression d'être devant une diffusion de NBA à la télé. Avec pour critique récurrente, toutefois, un public toujours trop sombre, trop discret, peu impliqué dans les matchs, même si le studio a fait l'effort cette année de revoir le design des arènes pour mieux coller à la réalité, et surtout la présence du public lors des lancers francs qui tentent de distraire l'adversaire. Idem pour les animations lors des temps morts et entre deux quarts-temps qui ont été revues afin d'insister un peu plus sur ce côté spectacle propre à la NBA. En fait, NBA 2K26 cherche surtout à simuler un match de NBA dans son entièreté, avec le spectacle destiné aux supporters et à la télé, plus qu'à simuler un match de basket. Qu'on aime ou pas ce choix, ça reste efficace et visuellement on n'a pas grand chose de mal à en dire. 

Conclusion

Dans l'ensemble, on reste sur un jeu qui se repose sur ses acquis et qui ne cherche pas à bouleverser un système déjà bien huilé. Une qualité pour certains, qui y retrouvent leurs habitudes en profitant des quelques petites améliorations, et un défaut pour d'autres, qui y voient sûrement le symptôme d'une situation ultra-dominante où NBA 2K26 n'a aucun concurrent. On ne boude pas notre plaisir néanmoins, car la nouvelle fluidité du gameplay et le rythme plus élevé (grâce à des joueurs plus agiles et dynamiques) rappelle une autre époque, il y a une dizaine d'années, pendant laquelle NBA 2K avait une autre philosophie de jeu. Le titre conserve toutefois ses tares, comme son modèle économique qui rend la progression du mode carrière extrêmement pénible et pousse à la consommation de points VC, idem pour le mode MyTeam, tandis que la WNBA et le mode carrière MyNBA restent quasi-identiques à l'année dernière. Un bon cru côté gameplay, mais rien de bien surprenant côté contenu.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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