Test de The Suicide of Rachel Foster - Quand un drame humain croise The Shining ; MÀJ du 23.11 : test de la version Switch
Un vieil hôtel perdu dans le Montana, une jeune femme isolée par une tempête de neige et un suicide bien mystérieux qui a détruit la vie de deux familles, voilà le cadre que nous propose The Suicide of Rachel Foster. Suffisant pour nous offrir un bon petit thriller ? C'est ce que nous allons voir ensemble.
Mise à jour du 23.11.2021 : Test de la version Switch par Aragnis
Suite à son portage sur Switch, j'ai pu jouer à The Suicide of Rachel Foster.
Sur le fond, je suis en total accord avec le bilan de Grim : c'est avant tout un jeu narratif auquel vous accrocherez ou pas avec son ambiance d'hôtel au milieu de la neige qui forcément rappelle Shining de Stephen King et peut être encore plus le film de Kubrick.
Sur la forme, on pouvait craindre le résultat sur Switch, car pour que l'ambiance fonctionne, il faut que le visuel suive et dans ce domaine, la Switch réserve régulièrement des mauvaises surprises qu'on pouvait d'autant plus craindre que le jeu sur PC cherchait un certain photoréalisme.
Fort heureusement, on a ici droit à un portage de qualité avec un jeu qui tourne sans heurts tout en gardant des visuels de qualité que ce soit en mode nomade ou docké pour un rendu sur grand écran.
Le seul petit bémol technique se situe dans les moments où l'on voit les mains de notre personnage, car elles sont pauvrement modélisées et animées, mais ça n'est pas rédhibitoire d'autant que c'est assez rare.The Suicide of Rachel Foster est donc une bonne pioche du côté de la Switch si l'on aime ce style de jeu, d'autant que son prix n'est guère différent de la version PC.
Histoire de famille(s)
Suite au décès de sa mère, Nicole retourne dans l’hôtel appartenant à son père. Un endroit perdu dans les montagnes du Montana que la jeune femme a quitté il y a 10 ans, suite au suicide de Rachel Foster, une jeune adolescente avec laquelle son père entretenait une relation. Un suicide qui a détruit les deux familles et que Nicole espère mettre derrière elle en vendant l’hôtel. Cependant, une tempête de neige isole la jeune femme, la laissant seule dans le vieux bâtiment avec un jeune agent d’une agence fédérale de secours comme unique soutien au travers d’un radio-téléphone. D’étranges phénomènes conduisent rapidement Nicole à s’interroger sur les circonstances réelles de la mort de Rachel au travers d’un jeu essentiellement narratif.
Une ambiance à faire (un peu) peur
Le premier élément qui frappe lorsqu’on joue à ce Suicide of Rachel Foster est l’ambiance qui règne dans notre terrain de jeu. La tempête de neige qui fait rage dehors vous empêche de sortir de l’hôtel et on sent vite étouffé par l’endroit. Les couloirs sont étroits et les nombreux coins sombres renforcent encore ce sentiment. J’ai presque eu l’impression de visiter une version fauchée de l’Overlook du Shining de Stephen King et les nombreux bruits que l’on entend en parcourant les couloirs déserts m’ont fait sursauter plus d’une fois, les développeurs ayant apporté beaucoup de soin à l’ambiance sonore de leur jeu. Ne vous attendez toutefois pas à un jeu d’épouvante, nous sommes ici plus devant un thriller à l’ambiance travaillée, même si le jeu n'évite pas l'une ou l'autre ficelle un peu facile pour vous angoisser. Je vous laisse imaginer ce que l’on ressent lorsqu’on se promène dans un hôtel plongé dans le noir par une panne de courant avec comme seule source de lumière le pauvre flash d’un vieux polaroid. Ça peut être particulièrement flippant.
Des jours et des jours
Comme je l’ai dit plus haut, The Suicide of Rachel Foster est un titre essentiellement narratif dont la proposition en termes de gameplay est assez limitée. Le jeu découpe le séjour de Nicole en journées singulièrement peu remplies, rythmées par les très nombreuses communications téléphoniques entre Nicole et Irving, l’agent de la FEMA. Chaque journée a son objectif (rallumer la chaudière pour avoir de l’eau chaude, se rendre à la cuisine pour trouver de quoi se nourrir) et se termine un peu abruptement par un écran noir et un panneau vous indiquant que vous passez au jour suivant. Pire, le jeu ne reprend pas toujours la journée au réveil de Nicole, ce qui m’a laissé plus d’une fois devant un sentiment d’étrangeté lors des débuts de journée, comme si Nicole vivait en fait sa vie lorsque le joueur a le dos tourné. Un choix qui se révèle même une contrainte pour le joueur puisque le jeu n’est doté que d’une sauvegarde automatique en début de journée. Notez que le jeu n’est pas bien long puisqu’il faut compter aux alentours de 4 heures pour en voir la fin, selon votre capacité à comprendre rapidement ce que le jeu attend de vous. Il faut dire que, sans doute dans une volonté de garder le joueur hors de sa zone de confort, le jeu ne vous propose pour retrouver votre chemin que les plans de l’hôtel et une liste de choses à faire que Nicole actualise au fur et à mesure. Une liste à laquelle vous vous référez souvent.
Une histoire prise dans les congères
Comme souvent dans ce genre de jeu narratif à la première personne, vous pouvez observer sous toutes les coutures un certain nombre d’objets, mais sans que ça apporte un véritable plus au gameplay ou à l'histoire. J’ai ainsi arrêté de compter le nombre de paquets de cigarette découverts dans l’hôtel. On notera que si le jeu est sous-titré en français pour l’audio, les textes des réponses que vous pouvez choisir lors des dialogues avec Irving ainsi que les commentaires de Nicole sur sa liste de tâches sont eux traduits en français. Pourtant, difficile de nier que le jeu ne propose que peu de gameplay et que son intérêt dépend donc fortement de la manière dont le joueur adhère (ou non) à l’histoire. C’est un point très subjectif, mais je l’ai trouvée assez convenue, même si les thèmes abordés sont assez sombres. Je ne peux d’ailleurs que vous conseillez d’éviter au maximum les informations sur l’histoire, même la page Steam du jeu en dit trop à mon sens.
Tombe la neige
The Suicide of Rachel Foster me laisse finalement un goût d’inachevé. L’ambiance fonctionne, on s’imagine sans mal constamment sur le qui-vive dans ce genre de vieil hôtel isolé et j’aurais voulu que le jeu en fasse un meilleur usage en laissant le joueur plus libre dans son exploration. Au final, on se retrouve avec un titre qui souffre d’une histoire qu’on a l’impression d’avoir déjà vue bien trop souvent dans une série policière.
Test réalisé par Grim sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One |
---|---|
Genres | Aventure, réaliste |
Sortie |
2020 (Xbox One) 2020 (PlayStation 4) 19 février 2020 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte