Test de Vanquish – Le renouveau du TPS existe depuis déjà dix ans
Le Studio Japonais PlatinumGames, connu pour ses jeux d’actions au corps-à-corps, frénétiques et parfois déjantés, s’est aventuré en 2010 sur le terrain du cover/shooter, par essence lent. Au lieu d’avancer à couvert, étapes par étapes, le studio a foncé dans le tas, transcendant le genre pour en faire un jeu d’action agile et frénétique. Vanquish a su donner des perspectives à la formule mollassonne du TPS, en proposant de la nouveauté, de l'action et du gameplay. C’est donc une excellente nouvelle pour tous de le voir réapparaître sur nos consoles, dans un écrin technique à la hauteur de ses qualités.
Une Belle tête de Vanquish
Tout commence dans une cinématique qui dévoile un scénario brillamment nanardesque. On y incarne donc Sam Gideon, scientifique du DARPA, qui affronte aux cotés des space marines et particulièrement du Lt. Colonel Burns – cliché du vieux briscard porté sur la bouteille - une menace typique de destruction du monde par de non-moins stéréotypés Communisto-Russes venus de l’espace - qui ont quand même le bon goût de cybernétiser un max. On est dans un grand bol de guerre froide des années 80s arrosé à la sauce SF-Manga, le tout relevé avec une grosse pointe Wasabi qui a le bon gout de ne pas renier ses origines japonaises, saupoudré d’un sens de l’auto-dérision qui fait mouche.
L’action se déroule dans une colonie spatiale, totalement repompée sur celles de Gundam pour notre plus grand plaisir. Ce terrain de jeu original s’inspire d’univers futuro-post-apocalyptiques tels celui d'Akira, remplis de béton, de métal, d’ascenseurs gigantesques, de turbo-trains, d’usines démesurées et de robots géants à dézinguer. Visuellement, on est dès l’écran titre plongé sur cet excellent terrain connu de la SF Japonaise, pour une plongée palpitante pendant près de 7H. Le plus paradoxal dans tout cela, c’est qu’on se rend compte une fois au générique que l’écriture est en partie faite par un Français.
Vanne Quiche, ce n’est pas de la tarte
Contrairement aux TPS lourdauds à l’américaine, Vanquish est un jeu d’action particulièrement agile à l’action frénétique. Sam est équipé d’une armure ARS, qui lui permet de faire des glissades à grande vitesse et de déclencher des bullet time pour des réactions plus précises. Une fois l’habitude prise, on se retrouve donc à foncer à grande vitesse au milieu des ennemis pour enclencher le ralenti et les abattre à bout portant, faisant des sauts entre les balles tout en faisant des tirs de précision permettant par exemple d’exploser une grenade en plein vol.
Tout cela prend encore plus de sens quand on commence à voltiger au milieu de robots géants titanesques pour leur envoyer une décharge dans le dos ou un gros punch particulièrement dévastateur – tout en esquivant les tonnes de missiles qu’ils nous balancent. Vanquish transcende les routines du cover/shooter classique : s’il est bien sur possible d’arroser ses adversaires tranquillou depuis un endroit sûr, il est aussi possible, et même recommandé, de plonger dans la mêlée pour atteindre un autre niveau de gameplay, à la limite du run and gun. Le comportement des ennemis, y compris de base, va d’ailleurs dans ce sens : selon leur type, ils foncent dans le tas pour achever nos alliés à terre ou s’organisent pour nous acculer et inciter le joueur à ne pas rester caché dans son coin.
Chaque escarmouche et chaque affrontement majeur sont pensés, dans leur mise en place comme dans leurs objectifs, pour proposer des solutions plus créatives que de se cacher et tirer, permettant à chacun de choisir son style et de s’adapter. Si les environnements sont linéaires par concept, les situations sont bien renouvelées pour donner un sentiment de progression. Les boss, qui sont tous recyclés, participent à cet objectif : chaque nouvel affrontement se corse, soit par contexte soit par mécaniques, et cette répétition apporte un sentiment de progression : c’est très appréciable de connaître les points faibles de ses ennemis pour se débarrasser rapidement d’un adversaire qui nous avait fait galérer auparavant. Le jeu est résolument orienté arcade comme en témoigne la grosse interface présente à l’écran, allant jusqu’à nous afficher un score pour chaque cible dégommée. Mais c'est bien dans le gameplay que transpire le plus cette démarche : on peut mourir très rapidement, mais sans aucune pénalité ni temps de chargement, et on apprend dans chaque situation à améliorer son jeu. Statistiquement, le personnage ne progresse pas, c’est uniquement le joueur qui progresse et si celui qui s’investit pour maîtriser toutes les mécaniques du jeu et connaître les zones pourra réaliser des prouesses, le débutant aura lui aussi une expérience incroyable, grâce à des solutions de gameplay variées.
Les armes sont proposées dans un cocktail qui, à défaut d’être Molotov, offre un florilège d’options assez classiques. Seule petite ombre au tableau, leur progression se fait en récupérant des munitions au-delà du stock maximal, c’est-à-dire en n’utilisant pas lesdites armes, ce qui va à l’encontre de tout le reste du jeu, mais peut aussi permettre aux joueurs les plus aguerris de mettre en place des stratégies de progression à l’échelle d’une partie pour devenir vraiment puissants.
Vainqueur sur Vingt
Il est intéressant de souligner que ce jeu qui a 10 ans ne fait pas tache à côté de productions actuelles, bien au contraire. Les visuels sont sublimes, la construction en tube de la colonie permet d’avoir des gratte-ciels qui nous surplombent en permanence, créant des panoramas originaux qui donnent envie de lever les yeux entre deux phases d’action. Le personnage, avec son armure neuve qui s’use, ses armes qui se transforment au lieu de bêtement se dégainer et ses cigarettes de frimeur, est plaisant à suivre et à incarner tout au long de l’aventure. Le jeu tourne en 1080p/60fps sur PlayStation 4, gagnant ainsi de la netteté, de la fluidité, et donc de la précision, qui pouvaient lui faire défaut sur PlayStation 3. Même quand le premier boss nous envoie des centaines de missiles dans la tronche et des rayons lasers, tout apparaît à l’écran sans le moindre hoquet.
L’environnement sonore n’est pas non plus en reste : les musiques nous plongent dans l’action et tous les tirs explosent bien dans nos oreilles. Seules ombres au tableau, les cinématiques sont en 720p/30fps avec un peu d’aliasing voire du lag et les voix françaises ont un volume irrégulier, parfois trop bas pour être audible. Rien toutefois qui n’entache le gameplay. Ce portage est une brillante réussite. J’insiste bien sur le mot "portage", car ce n’est pas sur un remake ni un remaster : tout est d’origine et c'est parfait comme ça. C'est un plaisir de voir Vanquish libéré des restrictions matérielles de la PlayStation 3. On est ici sur l’une des meilleures déclinaisons du jeu, et ce serait dommage de passer à côté.
Vanquish prend à contre-pied le cover/shooter planplan en enrichissant le gameplay : on sort de sa cachette pour se jeter dans la mêlée, en profitant de la glissade rapide pour foncer au cœur de l’action et du bullet time pour aligner précisément ses cibles dans des positions acrobatiques incroyables. Platinum nous offre là un jeu de haute volée, extrêmement bien calibré pour tous. C'est un TPS solide avec des interactions bien plus riches que les ténors du genre. Pensé pour s’adapter à tous, y compris aux allergiques du gunfight, Vanquish fait partie de ces jeux qui font avancer le jeu vidéo dans la bonne direction.
Test réalisé par Oulanbator sur PlayStation 4 à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 3, Windows, Xbox 360 |
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Genres | Tir, futuriste / science-fiction |
Sortie |
22 octobre 2010 (Xbox 360) 22 octobre 2010 (PlayStation 3) 25 mai 2017 (Windows) |
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