Test de There is no game : Wrong dimension – Épopée à travers des dimensions vidéoludiques parallèles

Les game jams sont une bonne occasion de concrétiser un concept de jeu vidéo, une idée de gameplay. Et si le résultat s’avère prometteur, il n’est pas rare que l’essai soit transformé en un projet bien plus complet. Les exemples ne sont pas rares : Superhot, Snake Pass, Goat Simulator… Pour There is no game, tout a commencé en remportant la première place lors de la Newgrounds Construct Deception Jam de 2015. Le studio de développement fut ensuite fondé en 2017 et voici donc leur premier titre, déclinaison du concept original.

À se rendre chèvre

There is no game : Wrong dimension fait partie de ces jeux dont il est difficile de parler sans trop en dire. Expliquer ce qui fait la qualité du titre reviendrait à gâcher la découverte des aspects qui le rendent intéressant. Et vu que sa durée est assez courte (environ 4 heures), ça réduit un peu plus le champ des choses à présenter. Essayons, toutefois.

Lorsque vous lancez une partie, vous êtes accueilli par un narrateur au ton bourru et à l’accent russe, le jeu lui-même. Son objectif est vite clair : il veut que ce joueur déguerpisse au plus vite. Il vous faut insister et déjouer ses tentatives en venant à bout des petites épreuves qui entravent votre progression. Mais à force d’insister, le jeu et vous êtes entraînés bien plus loin qu’espéré.

Quand tu viens, c'est la magie !

À première vue, on pourrait penser avoir affaire à un Stanley Parable décliné à la sauce jeu d’énigmes. Le premier chapitre présente en effet une série de situations dans lesquelles il faut cliquer où il faut et utiliser des objets aux bons endroits, le tout sous les invectives du programme. Cependant, dès le second chapitre, les choses prennent une tournure différente en vous envoyant dans un jeu d’aventure point’n clic ou encore dans un jeu de rôle japonais. Quelle que soit la situation, la maniabilité reste sur le même principe : un curseur à manier à la souris et un seul bouton pour provoquer une action.

Durant toute la progression, vous êtes donc accompagné du jeu et ce dernier n’arrête pas de jacasser. Les anglophones ne tarderont d’ailleurs pas à délaisser les sous-titres afin de rester concentré sur les mini-jeux et les énigmes. Le bonhomme commente et râle, il lui arrive souvent de citer ou de référencer l’industrie du jeu-vidéo, si ce n’est pas de carrément lancer quelques tacles à ce sujet. Néanmoins, il aiguille aussi le déroulement et donne régulièrement des indices sur la marche à suivre pour venir à bout des problèmes rencontrés. L’aide n’est pas toujours superflue, car quelques passages peuvent s’avérer tordus ; au pire, il existe aussi un système d’indices accessible via un gros bouton “Help”.

C’est dans les vieux pots…

Le jeu est en 2D et habillé d’un joli style en pixel art. Les musiques sont sympas avec quelques moments… épiques. Le doublage est de très bonne qualité et porte à merveille un texte écrit avec beaucoup d’humour. Le jeu embarque aussi succès et cartes à collectionner Steam.

Si vous hésitez toujours, une bonne solution est d’essayer la version Jam Edition 2015, disponible gratuitement sur Steam. Wrong Dimension est bien entendu plus soigné et surtout va plus loin dans le délire, mais c’est un bon moyen de se faire une opinion. L’esprit et l’humour sont du même cru dans la version finale, et certains éléments se retrouvent aussi dans le premier chapitre.

Jam Edition 2015

Original, plein de surprises, très drôle et plaisant à jouer, on aimerait retrouver ces éléments plus souvent. Il n’y a en effet pas de jeu ici, mais un vrai petit coup de cœur. Peut-être un peu court, mais c’est le défaut de tous les titres sur lesquels on passe un excellent moment.

Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.