Test de Re:Turn - One Way Trip - Et j'entends crier le train
En cette période d'Halloween, un petit paquet de jeu tentent leur chance avec pour fond de commerce l'horreur. Re:Turn - One Way Trip est l'un d'entre eux et s'en sort plutôt pas mal en ce qui concerne l'histoire angoissante, pour le reste ...
De la première classe...
Re-Turn démarre comme un slasher movie : cinq amis font du camping en forêt et discutent autour d'un feu de camp quand des événements les amènent à explorer et à se séparer. On incarne l'une des deux filles du groupe nommée Saki et retrouver ses compagnons est l'objet d'une partie de l'histoire.
Les graphismes de type pixel art sont réussis et passent même sur la télé, même si évidemment en nomade c'est encore mieux. Loin de fatiguer l’œil, tout est facilement reconnaissable et donne un côté mignon en décalage avec l'horreur des événements qui se produisent. Et ça fonctionne bien. Je n'irais pas jusqu'à dire que l'on se fait de grosses frayeurs, mais l'angoisse monte au fur et à mesure qu'on progresse, en cela bien accompagnée de la bande sonore qui sait se montrer discrète puis surgir pour accompagner certains événements.
Lors des phases de dialogue, les personnages apparaissent de façon dessinée dans un style assez passe-partout, mais efficace pour caractériser leur version pixel art.
En terme de gameplay, on a affaire à un genre de point & click en 2D. Vraiment en 2D : il n'y a aucune profondeur de champ, l'aventure se déroule sur des lignes droites, ce qui est très cohérent avec le fait que quasi tout le jeu se déroule dans un train.
On passe donc d'un wagon à l'autre en interagissant avec les objets et personnages rencontrés et c'est là que ça se complique.
... à la troisième
Toutes les interactions possibles sont indiquées par une icône de loupe ou de dialogue selon les cas, donc on échappe au syndrome des vieux point & click qui demandaient de cliquer un peu partout au hasard.
Le problème est que le jeu est très scripté : un élément cliquable qui ne donnait aucun effet précédemment laisse tout à coup échapper un objet, apparu grâce à l'action précédente. Et si parfois ça peut avoir un sens, très souvent on est plutôt dans le domaine de l'apparition spontanée.
Du coup, quand on bloque, on se met à parcourir le train d'avant en arrière en cliquant sur tout ce qu'il est possible de cliquer, même si on a déjà cliqué dessus plusieurs fois, pour voir si une nouvelle interaction n'est pas apparue.
En parlant de parcourir le train, c'est un euphémisme. Le jeu nous oblige à passer de wagon en wagon en permanence : je découvre un indice qui m'envoie 3 wagons en tête, j'y trouve un objet que je dois utiliser sur l'indice précédent qui ensuite me renvoie 3 wagons en tête, etc.
Alors oui, il y a une logique et une obligation quand on situe son histoire dans un train, mais on ne voyage pas dans le Transperceneige et ses 10000 wagons, à peine 10 en étant généreux et en comptant les doublons visuels. La lassitude gagne vite du terrain et arriver au bout de l'histoire après environ 4 heures de jeu est ressenti comme une délivrance. Les "succès" du jeu incitent à rejouer, mais personnellement j'avais plus envie de déchirer ma carte SNCF que de remettre les pieds dans un wagon virtuel ou réel prochainement.
Bref, ça déraille
L'histoire, qui est plutôt sympathique dans les deux premiers tiers du jeu, passe au second plan dans son dénouement final pour être remplacée par des puzzles pénibles et répétitifs, comme si le jeu n'avait plus rien à nous raconter et jouait la montre sur la fin. La conclusion est d'ailleurs bâclée, lâchée en quelques dialogues avant de passer au générique.
On peut rajouter à ça les problèmes de gameplay incompréhensibles tant ils pourraient être facilement corrigés, à croire que personne n'a testé le jeu.
Par exemple, il est impossible de courir pendant la moitié du jeu sans qu'on sache pourquoi et pire, Saki stoppe tout mouvement après chaque interaction. C'est agaçant quand on sait qu'on doit traverser trois wagons, mais ça devient carrément horripilant quand on doit fuir un démon et qu'on n'a qu'une fraction de seconde pour activer la direction entre la fin d'un dialogue et se faire bouffer.
On peut citer également les sauvegardes qui, quand on relance le jeu, n'affichent pas leur date. On se retrouve régulièrement à lancer une partie plus ancienne que prévu.
Re:Turn - One Way Trip n'arrive donc pas à tenir les promesses de son démarrage et c'est bien dommage, car il y a quelques visions d'horreur qui fonctionnent bien ainsi qu'une ambiance et une angoisse qui se mettent en place avant que les commandes se mettent à lasser le joueur et que l'intrigue se liquéfie dans des développements peu inspirés.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Aventure, survival-horror, asie, contemporain, historique |
Sortie |
16 juin 2020 (Monde) (Xbox One) 16 juin 2020 (Monde) (PlayStation 4) 14 octobre 2020 (Monde) (Windows) 7 novembre 2020 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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