Test de Astro's Playroom - La démo technique qui n'était qu'amour

Forte du succès critique de Astro Bot Rescue Mission, porte-étendard du PlayStation VR, la ASOBI Team menée par Nicolas Doucet au sein de SIE Japan Studio se retrouve à nouveau en première ligne avec une tout autre expérience : offrir aux joueurs de quoi découvrir la manette de la PlayStation 5, la DualSense. Jeu de plateforme proposé au lancement et inclus avec toutes les PlayStation 5, Astro's Playroom nous surprend en se révélant être un peu plus qu'une simple démo technique.

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La recherche d'un gameplay sensoriel

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S'il y a une chose que Sony a mis en avant depuis l'annonce de la PlayStation 5, c'est son fameux SSD. Censé bouleverser l'expérience, ou au moins apporter un confort notable, il est évidemment mis à l'épreuve dans Astro's Playroom. Celui-ci permet d'éliminer tout chargement en ne se limitant qu'à quelques transitions entre les niveaux, tandis que certains écrans noirs de chargement sont ajoutées volontairement par le studio, comme le déclarait Nicolas Doucet dans une interview sur la chaîne YouTube de Julien Chièze en affirmant que les joueurs pouvaient être déstabilisés s'il n'y avait pas un court écran noir après la mort. Et il faut bien avouer que tout cela fonctionne. À aucun moment on ne lâche la manette face à un chargement trop lent, les niveaux s'enchaînent rapidement et les transitions se font avec aisance entre les différents environnements. Mais l'intérêt principal de Astro's Playroom n'est pas là, il est ailleurs, puisque c'est entre nos mains que tout se passe.

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Dans une sorte de quête sensorielle, le jeu nous propose une expérience qui allie la représentation visuelle à l'écran et les sensations offertes par la manette, la DualSense. Et c'est là qu'entre en scène le retour haptique, cette technologie basée sur différents degrés de vibrations qui devrait nous permettre de "ressentir" les surfaces. Un peu à la manière des "vibrations HD" de la Switch, l'objectif est de varier les sensations pour tenter de coller à ce qui se passe à l'écran : courir avec Astro sur le sable n'offre pas les mêmes sensations que de plonger dans l'eau ou de sautiller sur l'herbe. Sans que cela soit révolutionnaire, la technologie nous semble déjà bien plus précise que ce qui était offert dans la console de Nintendo. Ne croyez pas pour autant qu'un courant électrique se matérialisera sous vos mains lorsque notre brave Astro prend une décharge, mais il faut bien avouer que les différents types de vibrations permettent rapidement d'associer telle sensation à tel environnement. Tous les effets ne sont pas réussis, mais certains marchent très bien comme la fois dans un niveau où la grêle tombe sur le parapluie d'Astro, le moment pour la manette de proposer un mélange de vibrations et de son (sortant du haut-parleur central de la DualSense) et de montrer que, flute, ça fonctionne quand même pas mal.

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Si le retour haptique n'est pas parfait et probablement pas révolutionnaire, il y a autre chose sur cette DualSense que Astro's Playroom montre avec talent : les gâchettes adaptatives. Celles-ci peuvent en effet se bloquer, voir leur fermeté s'intensifier ou à l'inverse se relâcher. Cela permet aux développeurs du jeu de proposer des sensations différentes selon l'action. Par exemple, activer un réacteur se fait avec un petit cran à passer sur la fin de la course de la gâchette, comme une sorte de démarreur, bander un arc rend la gâchette plus ferme, tandis qu'on peut imaginer à l'avenir des jeux de tir qui l'utiliseront pour distinguer les armes et leurs propres gâchettes. Astro's Playroom montre déjà assez largement ce que cette technologie peut apporter au gameplay et, comme le reste, il le fait plutôt bien. Même mieux que le retour haptique puisque les gâchettes contribuent beaucoup plus largement au ressenti selon les actions que l'on entreprend avec notre personnage.

Des idées et des références 

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Il serait toutefois dommage de s'arrêter à la simple démo technique : toutes ces fonctionnalités sont mises finalement au service d'un jeu qui s'avère plus complet qu'on ne l'imaginait. Il repose sur des mécaniques de plateforme assez classiques où les mondes s'enchaînent, avec leur lot d'ennemis et de plateformes à franchir, le tout baigné dans une direction artistique franchement séduisante. Il n'est certes pas le plus impressionnant des jeux PS5, mais Astro's Playroom est visuellement très propre et manie plutôt bien les couleurs pour donner vie à univers imaginé dans les entrailles de la console. On navigue depuis la place du CPU avant de rejoindre la RAM, la ventilation ou encore le GPU. Une idée plutôt bien sentie, portée par un gameplay efficace. Manier Astro est un vrai plaisir, d'autant plus que le jeu apporte une belle variété de gameplay. On espère d'ailleurs vite le retrouver dans un jeu un tantinet plus long. En effet, là est le point faible : l'expérience est si bonne qu'on aurait aimé qu'elle dure un peu plus longtemps que les deux petites heures nécessaires pour voir le boss de fin.

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Il ne faut pas oublier enfin que le jeu respire bon l'amour de ses créateurs pour l'univers PlayStation. Les hommages et les références sont nombreuses dans des niveaux qui consistent essentiellement à trouver des collectibles tout droit venus des précédentes générations (consoles et accessoires) pour alimenter notre musée virtuel. On se prend vite au jeu et on s'amuse à tout retrouver, tout en récupérant des centaines de pièces pour les dépenser dans la machine type gashapon pour tirer quelques bonus. Astro's Playroom est plein de douceur et de nostalgie, en faisant une sorte de bilan des quatre générations précédentes avant d'embarquer dans la cinquième.

Conclusion

L'expérience est courte, mais elle est intense. Astro's Playroom n'aurait pu être que la simple démo technique que l'on attendait, on n'aurait d'ailleurs probablement pas passé du temps, dans ce cas, à lui consacrer un test. Mais on ne pouvait finalement pas l'ignorer tant le jeu respire un amour fou de ses créateurs pour l'univers PlayStation. Sorte de friandise à déguster pour lancer cette nouvelle génération, le jeu parvient à mélanger un gameplay efficace à une multitude d'hommages alors que l'on se balade avec Astro dans les entrailles de la console. S'il se termine en deux petites heures, on doit bien avouer avoir envie d'y retourner rapidement pour récupérer les derniers collectibles qu'il nous manque.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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