Test de GT Manager : Du tactile au clavier, la paresse à grande vitesse

Après un passage en Early Access, GT Manager débarque dans sa version complète. 

Un portage du mobile vers le PC à l’origine, voilà qui donne le ton… Je ne pense pas que cette édition soit issue directement d’une version mobile, mais la précédente était une sensible amélioration de GT Manager mobile. Du coup, d’emblée, côté graphismes, inutile d’en attendre trop : c’est simple, épuré, presque spartiate, mais ce n’est pas un point faible pour un jeu de gestion, même si ca reste agréable à l’instar d’un F1 Manager. Ce qui m’interpelle surtout, c’est qu’on sent en permanence cette origine mobile : interface simpliste, écrans et menus clairement pensés pour le tactile, graphismes terriblement orientés mobile… mais soit. 

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Mais en matière de gestion, le jeu est franchement fainéant. J’ai l’habitude des titres de gestion sportive – Football Manager reste la référence absolue pour moi. Même les autres jeux, souvent moins profonds, cherchent à surprendre avec quelques idées originales, ou s’approchent du mieux qu’ils peuvent de cette profondeur. Or, ici, on fonce tête baissée dans la linéarité : tu cliques, tu améliores un bâtiment, tu développes une pièce, tu tapes des tableaux de stats à la chaîne... Il y a bien un semblant de progression : on commence en GT4, on avance jusqu’aux Hypercars à mesure que les saisons passent, chaque palier apporte des nouveautés (nouvelles options de développement, circuits supplémentaires, courses d’endurance plus longues)... mais dans le fond, tout se ressemble et s’enchaine mécaniquement. Tu gères un budget, tu répartis tes investissements (améliorations de la voiture, entraînement des pilotes, staff technique, nouvelles pièces…) et la recette ne varie quasiment jamais. C’est plat, linéaire, sans surprise.

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Quant aux courses, elles me laissent un vrai goût de déception. Voir son équipe évoluer automatiquement en 2D ou 3D, pourquoi pas, c’est dans l’esprit management… Mais toutes les “petites” actions que tu peux tenter – booster un pilote, choisir une stratégie de pitstop, parier sur la météo – semblent agir de façon totalement aléatoire. Le boost ? Ça finit juste par faire flamber la jauge de fatigue, faire surchauffer le moteur et, bien souvent, rien d’autre. Il n’y a aucun vrai retour direct sur ton action : tu espérais influencer un moment clé, tu as juste perdu de l’énergie pour rien ! C’est frustrant de ne jamais comprendre l’impact de ses choix. D’autant plus agaçant qu’il arrive parfois que le pilote, solidement accroché dans le top 3, s’effondre en quelques tours sans aucune raison apparente (baisse de moral ? Aléas mal expliqués ?) tandis que la logique sportive et la lisibilité disparaissent complètement.

Un truc que j’apprécie davantage, c’est la gestion des essais et réglages pendant les qualifications. Il faut jongler entre les données de la piste, les capacités du pilote, la météo… Les différentes séances apportent des infos à traiter pour régler ta voiture au mieux avec des jauges qui s’influencent entre elles et trouver le bon équilibre dans une fourchette qui devient de plus en plus précise au fur et à mesure des essais effectués. Mais même là, c’est rapidement gâché : le mode “auto” fait parfois de meilleurs choix que soi sans qu'on comprenne pourquoi, puisqu’on n’a aucune visibilité sur les décisions de l’IA.

Pour les sponsors, c’est aussi du classique. Ils sont classés par catégories : certains sont inintéressants, d’autres totalement abusés. Leurs objectifs oscillent entre le très simple (podium, pilote dans le top 5) et le franchement difficile, en fonction de la saison. Ils apportent un peu d’enjeu, mais là aussi, rien de transcendant.

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En résumé, GT Manager, c’est un jeu avec des curseurs et marqueurs qui font semblant d’apporter de la complexité, alors que tout reste superficiel. L’interface mobile mal camouflée aggrave encore ce sentiment qu’on joue à un jeu pensé presque exclusivement pour smartphone, “collé” sur PC sans la moindre ambition d’aller plus loin.

En ce qui me concerne, j’attends toujours “LE” jeu de gestion auto qui me permettra de bâtir une carrière complète, de l’amateur à l’élite, sans cloisonnement par catégorie ou gameplay aseptisé… GT Manager, aussi accessible soit-il, n’est clairement pas ce jeu-là.

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Plateformes Windows
Genres Gestion, gestion sportive, simulation, contemporain

Sortie 2 juin 2025 (Windows)

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