Test de Les Tuniques Bleues - Nord & Sud - La bonne vieille guerre à l'ancienne
Sorti en 1989 sur certaines plateformes de l'époque, j'avais passé des dizaines d'heures à y jouer sur Amiga contre mon petit frère ou des amis, North and South a été un des grands titres multijoueurs de l'époque, source de fous rires et de disputes amicales. 31 ans plus tard voici qu'arrive un portage sur les supports modernes, mais ravive-t-il les bons souvenirs ou les détruit-il ?
Reprenons depuis le début
Les Tuniques bleues, c'est avant tout une BD humoristique belge créée et publiée dans le magazine Spirou dès 1968 par Cauvin au scénario et Salvérius au dessin, mais ce dernier mourut quatre ans plus tard et c'est Lambil qui dessina le plus d'albums. La série est toujours en cours avec un changement de scénariste et de dessinateur effectué cette année.
Si cette série de BD était un peu en retrait niveau popularité par rapport aux mastodontes qu'étaient Tintin et les Astérix, elle était tout de même appréciée par un public un peu plus âgé : derrière l'humour incarné par le couard Caporal Blutch, il y avait aussi une grosse critique de la guerre ou encore du racisme.
C'est plutôt le côté humoristique qu'on retrouve dans le jeu avec des graphismes en 3D assez ronds qui malgré leur simplicité rendent bien hommage à la source d'inspiration. Les musiques, quant à elles, sont différentes de celles du jeu d'origine, mais restent bien adaptées, dans des sonorités militaires.
Une partie de Nord et Sud consiste à vaincre l'ennemi (Nord ou Sud selon ce qu'on prend) en détruisant toutes ses troupes et en prenant ses forts.
Pour cela, on dispose d'une carte de l'Amérique du Nord découpée en différents états. Plus on a d'états, plus on gagne d'or chaque tour et plus on a d'or, plus on peut recruter d'armée.
Les forts sont des emplacements primordiaux, car dès qu'on en possède au moins deux reliés par un chemin de fer, on récupère cet or transporté en train.
De la tactique en panique
Si on se dirige vers un état non contrôlé par l'ennemi, on le gagne automatiquement. Dans le cas contraire, une bataille a lieu.
Celle-ci est en temps réel et on dispose de 3 types d'unités :
- Fantassins qui se déplacent dans toutes les directions, lentement, et tirent à moyenne portée avec leurs fusils
- Cavalerie qui ne peut aller en arrière, se déplace rapidement et fauche l'ennemi à coups de sabre
- Artillerie représentée par des canons qui ne peuvent se déplacer que latéralement et doivent charger un tir qui va plus ou moins loin et fait des dégâts de zone
Le petit plus du jeu - qui aurait pu être vu comme un défaut, mais qui en vérité lui donne tout son sel - c'est qu'on ne peut contrôler qu'un type d'unité à la fois. Il est donc primordial d'identifier ses priorités : par exemple, vais-je déplacer mon infanterie que le canon d'en face semble viser ou bien vais-je charger pour essayer de faucher la cavalerie ennemie immobile ?
Et dans le feu de l'action, il n'est pas rare de se louper, non pas à cause des commandes du jeu qui répondent très bien, mais à cause de la panique qui peut se produire quand tout semble partir en sucette.
J'ai retrouvé le même amusement que sur mon Amiga, avec des graphismes améliorés et nul doute que le confinement terminé, ça sera pareil avec mon frère.
Si on a deux troupes sur le même état, elles fusionnent et permettent d'avoir plus d'unités en combat sous la forme de renforts ou d'unités de départ plus élevées en nombre.
Du neuf et du vieux
Si l'on essaye de prendre le contrôle d'un fort ou si l'on contrôle un état sur lequel passe le train ennemi, un événement se déclenche que ce soit pour gagner le fort ou récupérer l'or du train.
En 1989, c'était un genre de plateforme-action vu de côté qui était très pénible, presque injouable, car trop rapide et peu contrôlable.
Dans le portage c'est remplacé par un FPS où, armé d'un fusil avec des munitions limitées, on doit se débarrasser de tous les ennemis. Et même si ce FPS est très moyen et basique, il est plus amusant que le mini jeu de l'époque, ne serait-ce que parce qu'il est jouable. Et je pense qu'à deux joueurs, ça peut donner des moments sympas en écran splitté.
Évidemment les Indiens et les Mexicains sont toujours là pour aléatoirement détruire les troupes qui se trouvent dans un état voisin d'eux.
On peut s'en protéger en dépensant de l'or tout comme on peut éviter que l'orage capable de bloquer une troupe pendant un tour ne nous affecte. Mais c'est de l'or qui ne va alors pas dans le recrutement. Tout ça, c'est de la gestion light, mais de la gestion quand même.
Chaaaaaargez ... ?
Le jeu n'est pas exempt de défauts.
En tout premier lieu, son intérêt en solo est très limité : une seule carte, seulement 4 années pour commencer et varier les positions de départ (logique en même temps) et la répétitivité des actions font que jouer contre l'IA n'amuse pas longtemps.
Ensuite, la réalisation est tout juste correcte, ce qui est excusable vu que ça va avec le style de la BD, mais pourquoi ne pas avoir remis les petites vignettes humoristiques du jeu original ? Peut-être parce que ça aurait juré avec la 3D ? Mais dans ce cas, il aurait été bien vu de trouver une idée de remplacement, car on perd en humour. Et pourquoi la cavalerie n'a plus son clairon ?!
Le côté stratégique du jeu est très peu poussé en raison de la petite carte et le résultat d'une partie peut se décider dans les 2 ou 3 premiers tours tant on peut vite prendre ou perdre l'ascendant.
Sur une autre note, il est dommage d'avoir manqué l'occasion de faire de ce jeu un véritable hommage à l'original : aucune galerie d'images ou d'anecdotes qui auraient pu avoir un effet "musée" comme le font certains portages/remakes. On aurait même pu imaginer disposer du jeu de base comme l'a fait Bubble Bobble 4 Friends.
Par contre, le jeu existe en version limitée contenant un joli lenticulaire et une sympathique pièce en métal.
Néanmoins, la plupart de ces défauts existaient dans le jeu d'origine et ils n'avaient pas d'importance, car tout l'amusement du jeu se trouvait dans ses affrontements à deux joueurs. Et dans cette version 2020, je pense qu'il est toujours là, et même un peu plus à travers les phases de FPS.
Donc en conclusion, pour répondre à la question que je posais en introduction, plus que raviver les bons souvenirs, Les Tuniques Bleues - Nord & Sud les faire revivre.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version "Limited" fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch |
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Genres | Action, stratégie, historique |
Sortie |
5 novembre 2020 (Monde) 5 novembre 2020 (Monde) 5 novembre 2020 (Monde) 5 novembre 2020 (Monde) 5 novembre 2020 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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