Test de Root Double - Before Crime * After Days - Xtend Edition - Visual novel atomique
Sorti initialement en 2012 sur Windows et Xbox 360, ce jeu que j'appellerai par la suite simplement "Root Double" est arrivé en cette fin d'année sur la Switch pour un portage propre (avec plus de contenu, d'où le "Xtend") - mais évidemment probablement pas parmi les plus complexe qui soit - réservé à un public averti qui saura l'apprécier.
Raconte moi une histoire
Root Double est un jeu de type visual novel c'est à dire hautement, pour ne pas dire quasi exclusivement dans son cas, porté sur la narration à travers des écrans fixes et des dialogues.
Le jeu se distingue par le fait que dès le départ on a le choix entre deux histoires : une "After" et une "Before". La façon dont c'est présenté incite plutôt à démarrer par l'After qui comporte plus de fins différentes et laisse penser que la Before est construite comme un prequel. Sachez que je n'ai à l'heure actuelle pas encore terminé le jeu, car il est très long et que le style visual novel se prête mal pour moi à de longues sessions, mais j'y reviendrai.
Graphiquement, on est dans un style anime assez classique avec des personnages aux grands yeux et certains personnages féminins qui ne manqueront pas de souffrir plus tard dans leur vie de mal de dos.
De légères animations ou des écrans en full art cassent de temps en temps la monotonie du trio personnage/décors/texte de façon assez réussie.
Dans l'histoire After, on incarne Watase Kasagi, capitaine d'une escouade de sauvetage, frappé dès le début d'amnésie au point d'en avoir oublié son identité. Il retrouve très rapidement Kazami Tachibana, sa lieutenant calme et professionnelle ainsi que Jun Moribe, une jeune enseigne très optimiste.
Ils font tous partie d'une équipe de sauvetage envoyée au Laboratory of Atomic and Biological Organization (oui oui, le LABO) et se retrouvent alors enfermés dans le complexe avec un taux de radioactivité qui augmente suite à une catastrophe nucléaire.
Je ne souhaite rien révéler de l'histoire, car c'est le gros point fort du jeu : la situation, déjà catastrophique de base, passe son temps à empirer avec des rebondissements bien trouvés.
Actions limitées dans leur passivité
Le style visual novel est assez varié dans ses représentants, et alors qu'un Ace Attorney nous fait beaucoup agir et réagir, Root Double fait dans le minimalisme : il n'y a aucun objet à chercher sur l'écran, aucun chemin à choisir et aucune réponse à donner. La seule chose qui en fait un jeu interactif c'est le "SSS" : le Senses Sympathy System.
Derrière ce nom se cache l'ennéagramme des personnalités. Si classiquement ce système est fait pour une personne, ce sont ici les 9 protagonistes qui incarnent les 9 points de l'ennéagramme selon la confiance qu'on leur porte.
Régulièrement au cours du jeu, cette figure géométrique apparaît ce qui signifie qu'on peut décider de la modifier.
Si elle est bleu, c'est un choix peu important, mais qui, cumulé à d'autres décisions, peut influer sur vos relations avec les personnages. Si elle est jaune, ou même rouge, c'est un choix autrement plus critique pour les événements à venir.
Ce système est original, mais régulièrement assez confus, car on ne sait pas forcément concrètement ce que veut dire cette confiance qu'on accorde ou non, sachant qu'un des points représente notre personnage.
D'autres fois, c'est plus parlant : par exemple, quand pour une action dangereuse à venir on s'accorde plus de confiance qu'on en accorde à Kazami, c'est notre personnage qui prend le risque plutôt que Kazami, pour le meilleur ou pour le pire.
Mais on peut s'agacer quand ce qu'on pensait être un bon choix n'est pas la façon dont les créateurs du jeu on pensé l'effet de cette confiance. Heureusement, les game over ponctuent l'aventure indiquent où on s'est trompé, ce qui permet de repartir de ce moment pour changer les choses. C'est d'ailleurs un bon point du jeu : les scènes sont très fragmentées et permettent depuis un menu d'être reprises à peu près n'importe où, en plus de pouvoir également sauvegarder à n'importe quel moment.
Un autre problème du SSS est que quand il apparaît, on ne sait pas d'avance combien de dialogues précédent sa disparition. Donc il arrive qu'on le clique trop tôt, avec impossibilité de revenir en arrière, et on se rend alors compte qu'un ou plusieurs des personnages pour lesquels on doit fixer un score ne se sont pas encore exprimés sur le sujet en cours, ce qui peut changer notre approche.
Le visual novel pur
L'essentiel du jeu consiste à cliquer pour faire avancer les dialogues (entièrement doublés en japonais) et à modifier de temps en temps le score de confiance pour essayer de donner une direction aux personnages.
C'est alors un temps de jeu principalement dédié à la lecture et j'en reviens au fait que je trouve que ce n'est pas adapté à de longues sessions de jeu, en tout cas pour moi, surtout que les décors sont (logiquement vue l'histoire) extrêmement répétitifs. Mais d'un autre côté c'est très adapté à la Switch en mode nomade, on est typiquement devant le genre de jeu auquel on peut jouer par session de 30 minutes, un peu à la façon de suivre une série télévisée.
Heureusement, l'histoire se laisse bien suivre et sait placer ses moments forts pour relancer l'intrigue. Autre bon point, les personnages sont très bien joués par leurs doubleurs, même si on ne comprend pas le japonais, l'ambiance est bien en place et les caractères des personnages très bien joués. Par contre, le jeu n'est pas traduit, il faudra un niveau d'anglais très correct pour en profiter pleinement, car c'est très (parfois trop) bavard. Les musiques sont quand à elles assez répétitives, mais j'ai trouvé que ça profitait au décalage pour quand des événements plus stressants démarrent et que la bande sonore devient alors plus sombre.
Encore plus que d'autres jeux, Root Double n'est pas à conseiller à tout le monde. Pour l'apprécier, il faut adhérer au style visual novel dans ce qu'il a de quasiment le plus épuré, on profite alors d'une histoire mystérieuse dont on a envie de connaître le fin mot.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 3, PlayStation Vita, Windows, Xbox 360 |
---|---|
Genres | Visual novel, contemporain, fantasy |
Sortie |
14 juin 2012 (Xbox 360) 28 septembre 2012 (Windows) 26 novembre 2020 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (4)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte