Test de Shady Part of Me – Marche à l’ombre

Les petits studios indépendants continuent à fleurir un peu partout dans le monde pour tenter de se lancer dans l’aventure du jeu-vidéo. En cette fin d’année, ce sont les Parisiens de Douze Dixièmes qui nous proposent leur premier titre. Et comme souvent, la Switch se fait un plaisir de l'accueillir aussi.

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Please stand up

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C’est d’abord une jeune fille en ombre chinoise que nous déplaçons. Après quelques phases de plateforme conventionnelles, son univers semble déborder sur un autre monde, d’apparence plus réelle, celui-là. Nous comprenons alors que nous contrôlons une ombre et que cette dernière évolue sur les murs de ce qui semble au premier abord être un lugubre hôpital. Et nous rencontrons très vite notre second protagoniste, une autre petite fille, cheveux en bataille et vêtue d’une camisole de force défaite. Les deux personnages doivent progresser ensemble pour atteindre la sortie d’un enchevêtrement de lieux entre la réalité et le rêve.

Dans chaque segment, le joueur doit amener les deux personnages à la sortie. S’il peut arriver que les deux suivent des parcours indépendants, c’est surtout la coopération qui est de mise. L’ombre ne peut se déplacer que dans la lumière et se sert de l’obscurité comme support. Cantonnée aux parois, sa progression suit les principes d’un jeu de plateforme en 2D. L’autre jeune fille est son opposé : elle ne supporte pas la lumière et ne peut se déplacer que dans la pénombre. Elle se déplace dans un environnement 3D ; elle est incapable de sauter, mais elle peut déplacer certains objets. Les deux personnages sont capables d’activer des leviers dans leurs univers respectifs. Le tout ajoute donc un aspect puzzle au tout.

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Tout le principe de la progression repose sur la dualité entre ombre et lumière. La petite fille peut activer des sources de lumières ou déplacer certains objets, ce qui impacte l’environnement de l’ombre et l’aide donc à progresser. L’inverse est également vrai.

Le jeu use beaucoup des perspectives et de la manière dont est dirigé l’éclairage : par exemple, plus une caisse est éloignée de la source de lumière et plus elle semble petite, et donc facile à escalader. Attention cependant de ne pas piéger l’autre personnage en bougeant quelque chose : l’obscurité peut engloutir l’ombre et l’autre fille se prostre si elle est plongée dans la lumière. Heureusement, le jeu propose un système de retour en arrière : d’une pression de la gâchette, toutes les actions effectuées jusque-là repartent à l’envers jusqu’au moment choisi (comme dans les Sables du Temps, par exemple). Ce mécanisme permet d’ailleurs de recommencer une manœuvre pour atteindre un des oiseaux optionnels qui sont dispersés dans ce monde (98 en tout).

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It wasn’t me

Si la relation entre les deux personnages peut parfois rappeler celle entre Madeline et Badeline (Celeste), le système de jeu rappelle quant à lui énormément Contrast, un jeu de 2013 également édité par Focus Home Interactive. Certains passages sont d’ailleurs identiques, comme par exemple se servir d’une ombre de mailloche foraine pour atteindre des hauteurs.

Ici, l’aventure prend place dans un asile qui semble avoir été déformé par l’irruption de mondes oniriques peuplés de personnages en bois. Cela permet quelques fantaisies bienvenues pendant la progression. Rien d’extraordinaire sur la modélisation, mais un effet aquarelle parvient à donner au tout un certain charme. Le seul reproche serait peut-être un peu de monotonie dans les nuances de couleur utilisées. C’est par contre le choix des polices de caractère qui laisse vraiment à désirer : en effet, du texte s’affiche parfois en surimpression sur le décor et leur aspect basique jure souvent avec le reste.

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Shady Part of Me s’en sort très bien pour son côté sonore. Certaines musiques sont très belles, dont certaines accompagnées d’un murmure mélancolique. Un réel effort a été fourni pour les doublages. Tout est intégralement traduit en français et la performance est de qualité. Néanmoins, c’est surtout sa version anglaise que l’éditeur a mis en avant dans ses communications : en effet, c’est alors Hannah Murray qui se charge de la narration (Vère dans le Trône de Fer et Cassandra Ainsworth dans Skins). Si vous voulez profiter de cette version, pas d’inquiétude : voix et sous-titres peuvent être modifiés à volonté dans le menu.

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Le jeu se contrôle de manière assez classique. Après tout, le fait de sauter ou de pousser des caisses n’est pas nouveau dans le paysage vidéoludique. L’aspect technique est en tout cas très propre et il fonctionne comme un charme sur la console de Nintendo.

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Shady Part of Me propose une belle aventure entre plateforme et réflexion. La progression est gratifiante et en apprendre davantage sur ses personnages est intéressant. Sa partie obscure serait peut-être le classicisme de ses mécanismes ou parfois son petit air de déjà-vu. Mais pour un premier titre, le studio nous offre assurément un produit bien léché.

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Test réalisé sur Nintendo Switch par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.

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