Test de Healer's Quest - Mais heal, heeeeal , noob
Près de trois ans après sa sortie sur ordinateur, Healer's Quest est porté sur Switch. Et c'est une très bonne chose pour ceux qui auraient loupé cette petite pépite indépendante et surtout bien marrante.
La frustration du soigneur
Dès le départ le ton du jeu est donné : la création du personnage dispose de divers choix, pas tous sérieux, mais dans tous les cas il est impossible d'avoir un personnage stylé. Quand au nom, il doit impérativement se terminer par la lettre Y. Et évidemment, aucun choix de classe, on ne peut jouer qu'un soigneur.
On rentre ensuite dans le vif du sujet c'est-à-dire quelques batailles qui vont faire office d'introduction à l'histoire et de tutoriel au cours duquel on découvre nos quatre compagnons de route :
- Tanky le chevalier qui tank et qui n'est pas très chevaleresque
- Grumpy le nain barbare qui encaisse autant qu'il est aimable
- Beauty l'elfe archer qui ne pense qu'à l'XP
- Darky le mage lubrique
Le style graphique est très particulier, un genre de dessin au pastel, enfantin, mais réussi.
Les animations sont simples, mais s'adaptent très bien au visuel. Même chose pour les effets sonores et les musiques même si on peut reprocher à ces dernières d'être répétitives.
En tant que soigneur, on est régulièrement la risée du reste du groupe, considéré comme un élément inutile, car ne faisant aucun dégât et étant bien sûr insulté si un allié meurt. Je pense que le développeur du jeu a utilisé son expérience et son traumatisme de soigneur en MMORPG comme modèle.
Ce groupe de bras cassés est amené à parcourir une carte du monde et à visiter ses donjons pour noobs. Une bonne idée du titre est que les combats ne sont pas tous aléatoires : même si le monde est un peu ouvert, le chemin permettant d'aller à la fin du jeu est unique et des combats sont disposés sur ce trajet obligatoire, systématiquement avec un dialogue qui fait avancer l'histoire et les relations dysfonctionnelles des personnages. Du coup, on ne se retrouve jamais devant un combat totalement infranchissable vu que le développeur sait à quel niveau minimum on arrive sur le combat. Des affrontements aléatoires existent néanmoins et se déclenchent quand on revient sur ses pas ou qu'on explore un peu en dehors du chemin principal. Ils sont plus utiles pour récolter de l'or que de l'expérience.
Toutes les rencontres et tous les événements sont l'occasion d'une blague et ça fait pratiquement tout le temps mouche ; en tout cas pour un joueur de RPG et encore plus MMORPG on sent l'expérience du créateur.
De la déconne au vrai jeu
Rigoler c'est bien, mais en plus de ça Healer's Quest est aussi un vrai jeu avec un système de combat exigeant (rien qu'en "normal" c'est parfois compliqué) et bien pensé.
On ne joue que le personnage du soigneur qui ne dispose que de sorts de soin, buff et protection. Donc attention, si dans les MMORPG vous n'avez jamais aimé jouer un healer, vous risquez de vous ennuyer sur ce jeu. On peut juste déclencher l'attaque spéciale des personnages qui nous accompagnent.
Démarrant au level 1, on gagne de nouveau sorts régulièrement qui sont améliorables via un arbre de talent qui nécessite de dépenser de plus en plus de points quand on monte un sort. Sachant qu'on peut équiper 4 sorts en même temps (5 si on accepte que le jeu soit plus difficile) on peut choisir d'un peu tous les monter ou comme moi d'en monter surtout deux à fond. Des sorts ultimes peuvent être trouvés, ils ne peuvent être améliorés, mais sont de base très efficaces.
Les sorts sont sélectionnés via les gâchettes gauche et droite et le sort est lancé sur un personnage en utilisant celle des quatre touches principales qui lui est affecté.
Dit comme ça, ça a l'air simple, mais au cœur du combat quand les barres de vie baissent partout et que vos personnages sont sous l'emprise de diverses malédictions ça devient rapidement un enfer - amusant - à gérer, surtout quand la surchauffe et/ou le manque de mana tapent à la porte.
Les personnages morts en fin de combat ne gagnent ni expérience ni or et leur jauge d'énervement envers le soigneur monte ce qui peut les rendre grognons et les incite à ne plus participer temporairement au combat.
Les échecs ne sont pas très pénalisants, car on recommence alors le combat avec la possibilité de changer les sorts ou de remonter la vie des personnages avec des potions (entre chaque combat la vie ne remonte qu'un peu).
Évidemment, les aventuriers ne partagent pas l'or et seul le fait de donner un coup fatal permet d'en gagner ce qui peut poser problème si un personnage manque un peu d'or pour s'acheter une nouvelle arme.
Concernant les équipements, ils se gagnent plus ou moins aléatoirement lors des combats ou en ouvrant des coffres.
Pratiquement toutes les armes ont une qualité et un défaut à bien évaluer avant d'utiliser.
Les anneaux pour les combattants ont des effets très variés tout comme les amulettes pour le soigneur.
Ces équipements peuvent également être changés avant chaque combat et c'est parfois nécessaire car certaines situations sont comme une petite énigme à résoudre et obligent à agir d'une certaine façon pour être franchies.
Bravo l'indé
Quand on pense que le jeu avait réussi de justesse son kickstarter ... ouf, il aurait été dommage de ne pas pouvoir en profiter.
Doté d'une durée de vie honnête (environ 8 heures en explorant un peu) la motivation principale pour avancer est de découvrir le prochain trait d'humour qui nous attend. Et il ne faut pas hésiter à regarder ce qui se passe en arrière plan, même si ça n'est pas toujours simple vu l'attention nécessaire pour passer les combats.
Une fois qu'on a trouvé son style de soigneur on peut trouver les combats répétitifs, mais ils ne sont généralement pas très longs et on est récompensé par des bonnes blagues.
Par contre, rejouer au jeu en choisissant un mode de difficulté supérieur (dont un qui se déverrouille en finissant une première fois le jeu) n'intéressera qu'un public limité vu que les blagues restent les mêmes (prendre un soigneur du sexe opposé ne change pas grand chose).
Notons que la version française a été faite avec soin et aucune blague ne tombe à plat.
Si vous appréciez l'humour sur les RPG (façon Naheulbeuk) et que jouer un rôle exclusivement de soigneur ne vous rebute pas totalement, Healer's Quest vous fera passer un très bon moment.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, Windows |
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Genres | Action-RPG, indépendant, fantasy, médiéval |
Sortie |
18 avril 2018 (Monde) (Windows) 11 février 2021 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (2)
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