Test de Dead Cells - Du sang, des morts et des pixels
Vous n'êtes qu'une masse informe, un parasite tout juste bon à être jeté dans les égouts... Attendez, ne partez pas si vite ! Je ne parle pas de vous, évidemment, mais de celui qui vous incarnerez bientôt dans vos innombrables morts. Dead Cells, sorti le 7 août 2018, est un jeu de plateforme du genre Rogue-like, prenant place dans un univers médiéval. Digne héritier du style Metroidvania, il vous permet d'incarner un personnage mystérieux, revenu d'entre les morts ; pour s'engager sur des chemins tortueux où pléthore de monstres l'attendent.
La vengeance est un plat qui se mange sans attendre ?
Tout juste abandonné à votre sort, la tête en moins, pas le temps de tergiverser ; Dead Cells ne s'embarrasse pas de long discours.
Inspirée du titre Dark Souls, la narration s'étoffe au compte goutte, permettant au joueur d'en apprendre plus sur l'histoire, au fil de ses péripéties.
Rapidement, il est question d'une pandémie, "le mal-être", ayant transformé les habitants du royaume en monstres. Dès lors, on apprend que le Roi, après avoir tenté – sans résultats – d'éradiquer la maladie, a contribué à répandre l'infection. Ce dernier s'est alors reclus dans son château ; éliminant toutes menaces qui souhaiteraient voir sa tête tomber.
À l'instar des jeux de sa catégorie, ce dernier se base sur un modèle de "No checkpoints. Kill, die, learn, repeat".
Le titre de Motion Twin vous prendra aux tripes, faisant régner, en permanence, le frisson d'une mort définitive au-dessus de votre tête ; obligeant le parasite immortel que vous êtes à vous améliorer à chaque run.
Une direction artistique réussite
Le monde des jeux indés est fait de pépites nées de contraintes et de la créativité des artistes qui en sont à l'origine. Dead Cells en est le parfait exemple.
Thomas Vasseur, à la direction artistique, explique être passé par des procédés visant à "pixeliser" des modèles 3D, mais également les animations dans le but de gagner du temps. Force est de constater que le résultat est convaincant, car le titre remplit à merveille son cahier des charges.
Avec ses décors lumineux, variés et vivants, on ressent clairement l'influence du projet source "ScarKrow" ; un platformer beat’em up, faisant appel aux réflexes et à la précision du joueur.
Cet aspect beat'em up, on le retrouve d'ailleurs dans Dead Cells, avec ses animations à la fois dynamiques et nerveuses. Rien d'étonnant qu'il tienne ses inspirations de jeux tels que Blazblue ou encore King of Fighters.
Générés en partie aléatoirement, les différents donjons ou "biomes" offrent une expérience sans cesse renouvelée au joueur. En partie, car le studio à adopté une approche hybride entre la génération procédurale et les niveaux artisanaux ; leur donnant ce sentiment cohérent tout en conservant une grande diversité.
Ainsi, comme le dit Sébastien Ménard, Lead Designer chez Motion Twin "ce procédé modifie fondamentalement la sensation de combat du jeu, mettant l’accent sur les instincts et les réflexes du joueur plutôt que de s’appuyer sur l’apprentissage par cœur d'un niveau pour progresser".
Toutefois, vous pourrez tout de même "sélectionner" le trajet que vous souhaitez effectuer ; les chemins étant prédéfinis.
Prendrez-vous le chemin des égouts toxiques, où règnent les rats et la puanteur ou le passage des prisonniers, avec ses nombreux pièges ?
Dead Cells, un beat'em up au gameplay exigeant
Bien décidé à faire tomber des têtes (un peu d'humour), votre périple est sur le point de commencer.
Votre aventure démarre dans le quartier des prisonniers. Différentes options s'offrent à vous, comme vérifier vos stats de progression ou effectuer des défis quotidiens en échange de récompenses. Il est également possible de changer votre tenue, afin d'être le plus "stylé" lors de vos "runs".
Cependant, le plus important reste le choix de votre équipement de départ.
En fonction du gameplay que vous souhaitez adopter, il vous faudra sélectionner 2 pièces parmi les 3 disponibles.
De la simple épée, à la masse à deux mains, en passant par la torche – Dead Cells dispose de tout un arsenal d'objets.
Classés par couleur : rouge (brutal), violet (tactique), vert (survie), ils offrent de multiples possibilités face aux situations qui se présentent à vous ; tout en vous permettant de jouer selon vos envies.
Étourdir vos ennemis après une parade, enflammer le sol, libérer un nuage toxique, sont une infime partie de ses possibilités. Il s'agira alors de venir à bout de monstres qui gagnent en puissance au fur et à mesure de votre progression.
Si Dead Cells s'avère être simple à prendre en main (une touche d'attaque, une parade, un saut, une esquive), le titre est plus compliqué à maîtriser.
La moindre erreur pouvant vous mener à votre perte, il est important d'aiguiser vos réflexes, ainsi que votre connaissance des patterns de vos ennemis.
Quant au bestiaire, assez varié, il laisse place à des monstres d'élites, et des boss, disposant de compétences spéciales. Plus puissants que la normale et proposant un vrai challenge, ils vous récompensent à la hauteur de vos efforts.
Bientôt vous serez un parangon de la mort
Si votre voyage est loin d'être un long fleuve tranquille, rassurez-vous : le jeu regorge de bonus vous permettant de gagner en puissance et perfectionner vos runs.
Partout, disséminés dans les zones, vous trouvez des parchemins de puissance. Indispensables grâce aux bonus qu'ils confèrent, ils suivent la logique du système de couleur (brutal, tactique et survie).
Ainsi, en permettant au joueur de devenir plus puissant – en fonction de l'équipement porté et du style de jeu qu'il adopte – Dead Cells joue la carte de la synergie et de la diversité dans son gameplay.
Parmi les améliorations, les mutations sont quant à elles de puissants passifs. Disponibles uniquement entre chaque biome et limitées à 3 par runs, il vous faut les choisir avec minutie. Il est cependant, possible de les modifier moyennant finance. Il s'agit de "buffs" de circonstance, comme une augmentation de % des dégâts ou une vie supplémentaire.
En plus du système d'évolution du personnage évoqué, le joueur peut compter sur l'aide de plusieurs PNJ.
Tout d'abord, les marchands. Ces derniers vous proposent des armes et objets spéciaux – grenades et pièges, par exemple – trouvables également dans des coffres spéciaux et autres lieux secrets de la map.
Par ailleurs, le forgeron vous propose d'améliorer votre équipement en échange de quelques pièces d'or. Outre un bonus de dégât, ces améliorations permettent à vos armes de disposer de nouvelles capacités et passifs.
Le collecteur, principal axe de progression, vous permet de débloquer des améliorations (armes, mutations et tenues), contre des globules à récupérer sur les monstres. Pour cela, il vous faut récupérer les plans éparpillés dans les différentes zones du jeu.
Dans Dead Cells, la persévérance est la clé du succès
Pour les fans de Speedrun, Dead Cells devrait s'avérer être un régal.
Avec de belles récompenses à la clé, ce dernier encourage les joueurs à faire preuve de rapidité et de dextérité ; d'où l'importance d'avoir un bon équipement, ainsi qu'un bon build.
Mais comme dans tout bon Rogue-Like qui se respecte, la patience est de mise.
Il vous faut environ 14 heures pour parvenir à bout du premier boss uniquement.
Cependant, accrochez-vous, car c'est uniquement après avoir battu ce dernier que la véritable difficulté prend place.
Notez également que Dead Cells propose un « Mode personnalisé ». Ce mode vous permet de modifier tout un ensemble d'aspects du jeu, pour des runs sur mesure. Retirer des objets, réduire le nombre de potions, augmenter la difficulté, jouer uniquement avec des épées, etc...
Les possibilités sont infiniment grandes.
Un moyen, pour le joueur aguerri, que vous êtes, de corser le challenge et d'augmenter une durée de vie déjà importante.
Fatal Falls, un DLC pour les challengers
Sorti le 26 janvier 2021, Fatal Falls est la deuxième extension payante de Dead Cells.
Fatal Falls propose deux nouveaux biomes qui étendent les chemins possibles. Contrairement à Bad Seeds, premier DLC payant, ces derniers sont accessibles uniquement après avoir battu le premier boss du jeu.
Le premier des deux nouveaux domaines (les Temples Brisés) – nous emmène dans une série de petites îles flottant dans le ciel. Il s'agit probablement du biome proposant le plus grand challenge en termes de plateforme. Avec des sols qui se dérobent sous vos pieds, des oiseaux qui traversent la carte pour vous tuer, ou encore des pièges rotatifs qui vous feront basculer dans le vide, il vous faut vous accrocher.
Quant à la seconde carte (Les Rivages Eternels), cette dernière s'avère être plus proche des autres cartes de Dead Cells. Bien moins axée sur les mécaniques de plateforme, elle vous met au défi face à un grand nombre d'ennemis.
De type nécromants, ils sont à l'image de cette carte lugubre, où règne une sensation de mort dans l'atmosphère. Particulièrement réussie sur le plan artistique, elle est le théâtre de monstruosités ; qui ne sont pas sans rapport avec votre condition de "mort-vivant".
Évidemment, en plus d'un bestiaire élargi, Fatal Falls apporte son lot de nouvelles armes, ainsi qu'un nouveau boss mid-game : l'Épouvantail
Il faut compter 7 nouvelles armes, apportant des compétences inédites et donc davantage de variétés de builds.
Parmi ces armes, mention spéciale pour le bâton de fer, permettant d'effectuer une parade avec le premier coup du combo, et donc de vous dispenser de bouclier.
Sérénade, une épée volante qui frappe vos ennemis à proximité, s'avère également, être bien utile et agréable à jouer.
Pour les amoureux du lore, le second biome réserve également quelques histoires à découvrir ; toujours appréciable pour frimer en société.
En conclusion, Fatal Falls est à mettre entre les mains des challengers s'étant déjà frottés à la difficulté du jeu de base et de l'extension Bad Seeds.
Motion Twin apporte, ici, une véritable plus-value à son titre. Avec deux nouvelles cartes réussies, plus de monstres, de mécaniques et de mini-boss, le jeu en vaut la chandelle
Bien qu'il soit possible que vous n'appréciiez pas le défis que représente le biome "les Temples Brisés" ; la persévérance sera la clé de votre réussite.
Après tout, n'est-ce pas le propre de tout bon Rogue-Like ?
Jeu et DLC testé par Jabberwonky avec un jeu fourni par le développeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Linux, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Action, action-aventure, aventure, indépendant, plateformes, survie, fantasy |
Sortie |
7 août 2018 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (3)
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