Test de Kaze and the Wild Masks - Donkey Boom ou Sonic Kong ?
Ce qui est sympa avec l’industrie du jeu vidéo, c’est qu’il fut un temps ou on était jeunes, beau… et tout aussi accroc aux jeux vidéo qu’aujourd’hui (ce n’est pas pour rien que j’écris ces lignes). Cette génération de joueurs a vieilli… et certains se sont trouvé de l’autre côté de la barrière, du côté créatif ; c'est ainsi que sont nés des projets qui parlent aux nostalgiques que nous sommes.
Je ne suis pas adepte du « c’était mieux avant », le côté hardcore de certains jeux me laissant à présent indifférent à côté du plaisir de jouer et progresser. Néanmoins, parfois, t’as des titres comme ça, qui titillent notre curiosité… c’est le cas de Kaze and the Wild Mask.
Kaze and the Wild Mask est un jeu de plateforme en 2D scroll, un genre tellement emblématique des anciennes plates formes 16 bits, développé par Pixel Hive. Le jeu est clairement un hommage à ses illustres précurseurs, que ce soit au niveau gameplay ou game design. Je l’ai d’ailleurs pris pour un « sonic-like » au début, visuellement, mais il s’avère qu’il s’oriente plus quelque part vers du Donkey Kong que du Sonic, au niveau de son gameplay. Mais n’allons pas trop vite.
Nous incarnons Kaze, une lapine au pelage bleu avec une écharpe rouge (je vous laisse chercher la référence :p) qui s’est mis en tête que c’est sa responsabilité de lever une malédiction qui s’est abattue sur son île. Les différents niveaux sont assez variés, passants par divers biomes / saisons tout au long de l’aventure ou vous affrontez toute une panoplie de … légumes !
Le level design du jeu rappelle lui aussi au bon souvenir de ce qui se faisait de mieux, il y a 20 ans : la découverte du bon timing est nécessaire pour avancer dans le titre, assez punitif. Pour avancer dans certains niveaux, nous pouvons compter sur certains pouvoirs, octroyés par les « Masks » (d’où le titre) qui permettent à notre héroïne de nager, de se transformer, de voler… bref, d'explorer ces fameux niveaux que je citais un peu plus haut. À chaque niveau, il faut récupérer des cristaux pour débloquer un « niveau bonus » via la jonction de deux demi-cristaux. Au contraire d’autres titres, ces niveaux bonus sont répétables, en cas d’échec, et vous en aurez besoin si vous souhaitez finir le titre à 100%.
En cas d’échec, les niveaux comptent des checkpoints à l’ancienne pour reprendre votre partie à des moments clefs après une mort.
Un jeu de passionnés
On ressent vraiment la passion dans le développement du jeu. À côté de ce gameplay qui reprend tout ce qui s’est fait de mieux auparavant, il y a un souci du détail assez dingue au niveau audio et visuel avec le travail en amont réalisé par des artistes, bien retranscrits par les équipes de développement. Les expressions faciales de Kaze sont vraiment réussies, la musique est d’une qualité rare pour ce genre de titre.
Bref, un gameplay soigné aux petits oignons, un game design de qualité, une difficulté qui va crescendo… mais pour autant, je ne trouve pas que le jeu fasse un sans-faute.
À force de vouloir ressembler à ses prédécesseurs, le jeu manque cruellement d’identité. Il fait tout ce qu’il se fait de mieux… mais il se contente de le faire, justement. Il n’apporte rien au joueur comme sensation supplémentaire. Le jeu est assez court (comptez une petite dizaine d’heures, pour un joueur comme moi pas super doué) malgré sa trentaine de niveaux et même l’idée des « Masks » est une repompe de gameplay de Donkey Kong. Surtout que le process (jeu de plateforme 2D en mode nostalgie) n’est pas unique, actuellement. On a droit à divers jeux de ce genre qui sortent ces derniers temps et qui jouent assurément dans la même cour. Certains moins bons, d’autres plus innovants, mais force est de constater qu’après réflexion, Kaze ne s’installe pas comme une référence. Un bon jeu, qui fait tout bien, oui… mais sans plus.
Prenons par exemple l’utilisation des masques. Ceux-ci sont « bloqués » dans leur utilisation à certains niveaux. Dommage qu’on ne puisse pas exploiter leur pouvoir selon nos envies. Évidemment, ça demande beaucoup plus de travail de profondeur qu’un scrolling horizontal, mais c’est une prise de risque qui aurait pu donner une certaine identité au titre de Pixel Hive. Par contre, pour les adeptes de speedruns, ce jeu est parfait, la gestion du timing, le scrolling… tous les composants sont là pour que le jeu soit exploité dans le moindre de ses pixels par les speedrunners.
Toutefois, n’oublions pas un détail : c’est le premier jeu développé par la jeune équipe de Pixel Hive. Le soin apporté au jeu mérite absolument toutes les louanges et j’aimerais tellement que les jeunes studios prennent exemple sur cette équipe pour se lancer : donner de la qualité, poser des fondations solides pour pouvoir, ultérieurement, se dépasser et proposer plus, et pas des jeux à moitié finis sortis précipitamment d’un accès anticipé avant de passer à autre chose. J’ai joué au titre sur Nintendo Switch et je n’ai reporté aucun glitch, aucun ralentissement ; le jeu est propre et soigné.
Bref, Kaze and the wild mask est un jeu qui mérite d’être découvert. Le petit goût de « trop peu » est synonyme de jeu de qualité, on aurait aimé en avoir plus et je le conseille vivement à tout amoureux du genre. N’hésitez pas.
Jeu testé par Seiei sur Nintendo Switch avec une version offerte par l’éditeur.
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Plateformes | Google Stadia, Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Action, plateformes, humoristique |
Sortie |
26 mars 2021 (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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