Test de Poison Control - Remettez m'en une dose
Quand on m'a proposé Poison Control en me disant que ça venait de la même équipe que celle qui a commis The Princess Guide que j'avais testé, je ne peux pas dire que j'avais une folle envie d'enchaîner. Les jeux se suivent, se ressemblent de loin, mais sont loin d'être identiques et tant mieux pour Poison Control qui se trouve être plus intéressant que son prédécesseur.
Pas une, mais des histoires
Poison Control nous permet de contrôler le "Soul Mate", personnage qu'il revient au joueur de nommer et de définir le sexe ainsi que la voix. Il se retrouve dans ce qui semble être l'enfer, n'a aucun souvenir de comment il est arrivé là et se fait directement dégommer par une espèce basique de monstre de l'enfer nommé Klesha. De là, il est accompagné par une poison-maiden répondant au doux nom de Poisonette et tout deux forment un duo pour parcourir l'enfer afin d'en sortir pour aller au paradis.
Pour cela, il faut récupérer cinq tickets vers le paradis en nettoyant le poison des zones tout en flinguant les ennemis et en écoutant les histoires de diverses âmes perdues (les "Belles") pendant que Higan, la radio de l'enfer, et ses deux animatrices sous cocaïne vous vocifèrent des conseils plus ou moins utiles.
Je ne sais pas si j'ai tout juste, l'histoire étant plus balancée à la face du joueur que racontée, et visiblement les concepteurs du jeu n'ont pas consommé que de l'eau claire pour accoucher d'un tel bazar. Bazar renforcé par les visuels débordant de rouge, rose et pourpre qui peuvent filer mal au yeux. Les musiques sont également en mode bien énervé, mais restent sympathiques à l'oreille et heureusement vu qu'elles se répètent.
Pourtant, toutes ces choses qui pourraient être insupportables individuellement s'avèrent se mélanger de façon harmonieuse pour donner un tout cohérent d'autant que les graphismes des personnages sont sympathiques et que la réalisation tient la route malgré quelques ralentissement et un peu de clipping sur la Switch.
On retrouve également un certain contraste dans les histoires des différentes Belles : un peu difficiles à appréhender au début et malgré tout l'emballage acidulé du jeu, elles se révèlent souvent tragiques et intéressantes.
Les autres personnages que l'on rencontre au cours de l'aventure ne sont pas en reste, souvent caricaturaux, mais bien amenés, représentés et doublés ; ils sont une force du titre.
Des séquences de dialogue avec Poisonette permettent de faire des choix qui n'influent pas sur l'histoire, mais augmentent les statistiques de votre alliée. Un peu dommage, car on en arrive plus à faire un choix basé sur l'amélioration souhaitée que sur une affinité avec la réponse donnée.
Notons également que le jeu est doublé en japonais et que les textes ne sont disponibles qu'en anglais, les histoires étant un des points les plus intéressant du titre, difficile d'en profiter si l'on ne parle que français.
C'est Cobraaaa ... ah non le Soul Mate
Du point de vue gameplay, on doit contrôler le Soul Mate et Poisonette de façon alternative : en mode Soul Mate, une Poisonette miniature est sur votre épaule et en mode Poisonette, le Soul Mate se transforme en squelette et tombe au sol.
Le Soul Mate est armé d'un fusil sur le bras gauche qui lui permet de tirer sur les ennemis via les gâchettes et un classique mode visée-tir et il dispose de munitions associées à diverses formes de tirs. On gagne de nouvelles armes nommées les Toxicants en récupérant les 3 emblèmes de chaque niveau. On trouve généralement un ou deux emblèmes sans trop chercher, mais tous les avoir passe souvent par une exploration détaillée de chaque niveau. Et il est très important de faire cette recherche, sinon vous êtes bloqués comme moi un moment avec le tir de base qui n'est pas mauvais, mais on se retrouve dépourvu quand il doit se recharger.
Le système de recharge est très particulier, d'ailleurs :
- soit on vide le chargeur et l'arme se retrouve en cooldown pendant quelques secondes.
- soit on a encore des munitions et certains bonus qui tombent permettent de récupérer quelques tirs.
Du coup, au départ on se retrouve souvent à envoyer quelques tirs dans le vide pour démarrer la recharge totale en croisant les doigts pour ne pas être attaqué, mais heureusement les armes supplémentaires règlent le problème même si la gestion doit rester fine, car chaque arme a sa spécificité (tir de loin, de près, rapide, lent, etc ...). On dispose également d'une explosion en zone centrée sur notre personnage représentée par une radio qui s'active une fois à fond et se recharge petit à petit.
On dispose également d'un tir secondaire, un Deliriant, qui a ses spécificités propres. Les armes ne manquent donc pas et c'est parfois la panique quand il faut en changer en plein combat d'autant qu'on ne peut les faire défiler que dans un sens.
Ajoutons à ça les Antidots et les Catalysts qui dont des formes d'amélioration qu'on peut changer, ça fait beaucoup de motivation pour récupérer tous les emblèmes de chaque niveau. Motivation nécessaire, car sans cela le jeu est beaucoup plus compliqué.
Enfin, tous ces objets peuvent être améliorés contre des crédits qu'on récupère en jouant. Coût modique au départ, les sommes deviennent vite élevée, il faut donc éviter de faire n'importe quoi même si dans l'absolu on peut se dire qu'on peut farmer en boucle un niveau déjà fait.
La fée du logis
Poisonette, quant à elle, s'occupe de nettoyer le sol des flaques de poison qui sont néfastes pour son compagnon. Pour cela, on la maintient hors du corps du Soul Mate en appuyant sur un bouton et on lui fait traverser les flaques. Quand on relâche le bouton, tous les emplacements qu'elle a parcourus sont nettoyés et les ennemis qui seraient dessus à ce moment là prennent de gros dégâts. Le hic, c'est que Poisonette ne peut rester indéfiniment comme ça et un chronomètre symbolise sont retour au Soul Mate : si l'on a pas relâché le bouton avant, aucun poison ne disparaît. Par contre, si on prend le temps de revenir au squelette du Soul Mate avant expiration du délai, la zone comprise à l'intérieur de la zone qu'on a délimitée est également nettoyée. Dit comme ça, ça a l'air simple, mais arriver à gérer dans le feu de l'action les déplacements de Poisonette en esquivant les ennemis et les tirs tout en parcourant une zone précise avec retour au point de départ dans le temps imparti peut vite être complexe.
Le jeu se décompose en plusieurs zones qu'on doit parcourir les unes après les autres et en cas d'échec, c'est un retour à la carte des enfers qui nous attend. Les missions sont plus variées que ce que je pensais au premier abord : si dans la première zone il est nécessaire de nettoyer un certain pourcentage de flaques de poison, par la suite ce critère peut ne pas exister et être remplacé par un nombre d'ennemis à tuer ou encore des objets à ramasser. Le nettoyage des zones reste important par ce qu'il amène de bonus et d'aide au combat bien évidemment.
Dans tous les cas, c'est le personnage actif qui est la cible des ennemis, la barre de vie est commune et les ennemis font très mal. Des icônes de papillon symbolisent les vies restantes et se rechargent avec l'absorption de poison. En cas de mort définitive, un retour à la carte globale attend le joueur. Les niveaux ne sont généralement pas trop longs bien que leur exploration en détail puisse facilement doubler ou tripler le temps qu'on y passe.
Encore une fois un jeu singulier
Poison Control ne plaira clairement pas à tout le monde et d'ailleurs il est tellement bourré de partis pris forts en terme de réalisation et de narration que le consensus n'est sûrement pas un but des créateurs.
Le gameplay répétitif passe plutôt bien grâce aux munitions qui changent, aux objectifs qui varient et incitent à ne pas aborder toutes les situations de la même façon et surtout aux développements des histoires qui nous prennent souvent à contrepied. Le nettoyage du poison en lui-même peut s'appuyer sur les tocs des gens qui veulent que tout soit parfait.
On peut regretter que comme pour The Princess Guide, les mécanismes du jeu peuvent parfois paraître obscurs. Peut-être sont-ils tous expliqués dans un des nombreux dialogues, mais entre la frénésie du jeu et celle des personnages, on peut vite se laisser déborder. D'un autre côté, cela donne au titre un effet "découverte permanente" quand on a une nouvelle arme ou qu'on tente une nouvelle interaction jamais tentée.
Poison Control n'est donc pas un achat automatique ; dans l'idéal, il faudra bien s'être renseigné et même mieux, l'avoir essayé, pour s'assurer que l'on accroche à cette ambiance folle et survoltée. Si c'est le cas, l'amusement sera à coup sûr au rendez-vous.
Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4 |
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Genres | Action, beat them all, asie, japon contemporain |
Sortie |
13 avril 2021 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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