Test de The Legend of Zelda: Skyward Sword HD - Le retour de l'épisode céleste
Pour les 35 ans de la licence phare The Legend of Zelda, Nintendo propose de (re)découvrir un épisode initialement sorti sur la console Wii en 2011 : Skyward Sword. Cette nouvelle version pour la Nintendo Switch s'est penchée -- un peu -- sur les graphismes, mais aussi sur le confort de jeu.
Avant de se jeter dans cette aventure, on se penche un peu sur le contexte de The Legend of Zelda: Skyward Sword. Chaque console Nintendo dispose d'au moins un épisode de The Legend of Zelda, une licence de référence dont les épisodes se suivent, mais ne ressemblent pas toujours. Si les codes de la série sont toujours bien présents, certains choix des développeurs ont parfois déconcerté les joueurs. À titre d'exemple, l'épisode The Wind Waker (2003) sur GameCube avait fait basculé les graphismes sur le registre du cel-shading, pour un rendu proche du dessin animé, alors que sa suite Twillight Princess (2006) avait rebasculé sur des graphismes réalistes. Pour le coup, Skyward Sword (2011) se situe entre les deux, coloré avec des légères touches d’impressionnisme.
Sans entrer dans les polémiques et débats pour établir une chronologie dans la licence ou désigner le meilleur épisode -- car chacun sait qu'il s'agit d'Ocarina of Time --, l'épisode Skyward Sword synthétise un savoir-faire tout en posant les jalons du futur Breath of the Wild. L'exploration des trois régions pour dénicher la suite au fil des équipements obtenus en prémices du monde ouvert, les énigmes et puzzles pour arriver jusqu'au donjon qui n'en contient pas moins, un boss qui fait toujours son petit effet, une mise en scène efficace, mais aussi une relation touchante avec Zelda marquent cet épisode.
La principale caractéristique de Skyward Sword reste cependant son exploitation des capacités de la console Wii et plus particulièrement de ses contrôles, la révolution qui a amené les joueurs à se bouger devant leur télévision. Si cette innovation s'est essoufflée avec le temps, cet épisode a bel et bien été conçu pour contrôler l'épée de Link en agitant la manette. Le gameplay repose ainsi sur la dextérité du joueur, pour attaquer dans la bonne direction sans essuyer une parade de son adversaire. Si la manette de la Wii était perfectible pour retranscrire les mouvements, celle de la Switch montre une certaine amélioration sur ce registre, sans échapper à un effet marionnette quand le bras de Link part dans une direction improbable par rapport à son corps. Ce gameplay a le mérite de changer nos habitudes, tout en étant particulièrement frustrant quand on ne parvient pas à taper comme on veut. Toutefois, un bouton est dédié au recalibrage de la manette histoire de pointer dans le bon sens.
Atterrissage presque contrôlé
Pour Skyward Sword, on prend donc la direction du ciel pour se réveiller dans une école de chevalier, où après quelques taquineries bien légères, on s'envole enfin sur son fidèle destrier. La partie aérienne est somme toute assez surfaite, car elle est focalisée sur de courts trajets et le jeu se situe sous les nuages, au niveau du sol. On part à la poursuite Zelda, emportée par une tornade qui n'avait rien de naturel. Le décors est planté, bénéficiant d'une très belle patte artistique, mais affichant tout de même des graphismes d'un autre temps.
Tout l'enjeu de la version HD est de ne pas trop piquer les yeux aujourd'hui, par un travail au niveau des textures et de l'aliasing donnant un rendu finalement assez agréable voire parfois enchanteur. En aucun cas Skyward Sword HD ne fait illusion, mais il s'affiche déjà mieux qu'à l'époque (2011) où il était déjà daté techniquement. Alors certes, les arrêtes tranchent par rapport à nos habitudes. Et je ne parle pas des coups d'épée, mais bien des décors avec des angles comme on n'en fait plus.
Toutefois, ce qui frappe le plus au niveau du monde, ce sont tous les détails révélant qu'il faudra revenir une fois l'équipement nécessaire obtenu, un modèle de level design. Linéaire, le jeu n'en demande pas moins des allers-retours comme un certain Metroid. Cette réutilisation des environnements n'est pourtant pas lassante, d'autant que l'on débloque définitivement certains accès en poussant par exemple un rondin de bois, tout simplement. On bascule carrément dans une autre dimension quand on joue à travers deux temporalités pour progresser, une idée géniale parmi d'autres sur ce jeu. Tailler sa route demande de maîtriser l'usage de l'épée, ce qui avait généré le plus de frustration à la sortie de la version Wii.
L'une des nouveautés de la version HD se situe au niveau des contrôles, le stick droit pouvant remplacer -- via les options -- la capture de mouvement pour un maniement plus classique. C'est jouable, mais on sent bien qu'on tient entre ses mains un jeu qui n'était pas conçu pour cela. La principale difficulté vient toutefois du contrôle de la caméra, qui est initialement gérée par ce même stick droit dans la configuration de base. Il faut donc choisir entre la capture de mouvement et une caméra contrôlable facilement, car il faudra appuyer sur une gâchette en plus dans cette configuration. On peut également bouger la caméra façon gyroscopique avec la console en mains, respect à celui qui gère ça correctement.
En terme de confort de jeu, le bridage -- par rapport à la version Wii -- de notre bonne Fay prodiguant aides et consignes reste un idéal que les anciens joueurs envieront. C'est peu dire à quel point elle était insupportable, coupant constamment une aventure qui avait d'ailleurs bien du mal à décoller. Certes, les premières heures restent particulièrement poussives, environ pendant dix heures, mais on a bien du grand Zelda par la suite jusqu'à une fin de haute volée. Sur la fin, on irait presque trop vite parfois pour pleinement profiter de certaines phases de jeu ou équipements.
Conclusion
Toute la question est donc de savoir si The Legend of Zelda: Skyward Sword HD est pertinent aujourd'hui. Entre deux épisodes Breath of Wild bien ancrés dans leur temps, on en revient ici à un classique parfois perfectible et parfois savamment perché. Une touche de nostalgie, une touche d'archéologie et quelques mouvements du poignet pour manier avec Link une épée comme jamais. La capture de mouvement a été une piste pour faire évoluer le jeu vidéo, pour le moment révolue.
Si l'on sait faire abstraction du temps qui passe et des standards actuels, The Legend of Zelda: Skyward Sword HD peut être une expérience intéressante mais perfectible, même si le prix à payer est une plume trop lourd. Ce n'est pas le meilleur épisode de la licence, tout en restant un grand jeu permettant de vivre une belle aventure.
Test réalisé par Agahnon sur Nintendo Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch |
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Genres | Action-aventure, fantasy |
Sortie |
16 juillet 2021 (France) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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