Test de RiMS Racing - Les bonnes intentions et la réalité

On découvrait fin juin dans un aperçu un certain RiMS Racing, curieuse licence proposée par Nacon où la course de moto était presque reléguée au second plan, faisant la part belle à la mécanique en insistant sur la préparation et l'amélioration des motos en notre possession. Un concept intéressant qui semblait apporter une certaine fraîcheur au milieu des autres jeux de moto, mais il est maintenant l'heure de confronter le jeu final et découvrir si les belles ambitions aperçues à l'époque se confirment enfin.

RimsRacing.jpg

Course au ralenti

RiMSRacing_20210826201023.png
Le cœur du jeu est dans la mécanique, une bonne excuse pour mettre en vue d'entrée un contenu pléthorique avec un magasin de pièces détachées où l'on se perd facilement. Toutes sous licence, ces pièces permettent d'améliorer différents aspects de la moto pour la rendre plus performante ou simplement remplacer des pièces usées. Il est évidemment extrêmement difficile d'accéder aux pièces les plus performantes, celles-ci coûtant une fortune, mais le jeu tente de s'appuyer sur une progression douce où l'on s'amuse autant que possible à modifier les pièces une par une, comme si l'on tentait de rénover une vieille moto dans notre garage le dimanche. Un choix sympathique, qui tente de montrer les dessous de la mécanique avec des séquences de démontage et de remontage de la moto qui se veulent relativement réalistes. Il faut en effet parfois démonter la quasi-intégralité de la moto pour simplement changer une pièce bien planquée à l'intérieur et cela passe par une succession de QTE où l'on démonte les pièces une par une. Rigolote la première fois puis la deuxième, la manœuvre devient toutefois vite fastidieuse avec de longues minutes à répéter des combinaisons de touche pour voir les pièces s'envoler une par une. Sans aucun challenge, ces séquences consistent simplement à montrer visuellement l'impact des modifications. Mais outre la répétitivité des actions, cette amélioration de la moto comporte un véritable problème : on gagne peu d'argent, ou du moins très lentement, ce qui oblige à économiser durement pour véritablement pouvoir améliorer les performances des motos. Le souci, c'est que les pièces déjà installées s'usent plutôt vite, encore plus lorsque l'on chute en course, ce qui force à réinvestir dans des pièces bas de gamme pour simplement pouvoir courir. L'équilibrage mérite certainement d'être revu pour éviter les frustrations, mais il est clair que les développeurs avaient envie de nous mettre dans la peau d'un pilote fauché aux sponsors avares.

RiMSRacing_20210826201322.png
Et les pièces s'usent d'autant plus que les chutes ne sont pas rares. Outre nos compétences qu'il est légitime de remettre en cause face à des bolides à la puissance relativement importante, on s'aperçoit vite que la physique pose également question. Les glissades interviennent de manière difficilement explicables, ce qui provoque souvent l'éjection de notre pilote, à la suite de petites pertes d'adhérence qui ne paraissent pourtant pas si graves. Cela pose d'autant plus questions que l'on n'a jamais eu le sentiment de pouvoir progresser sur le jeu, comme si la moindre prise de risque, la moindre tentative de conserver de la vitesse en virage se traduisait irrémédiablement par une chute. Cela donne aux courses un goût assez douteux et ce peu importe la moto utilisée. Puisque si le mode carrière ne donne accès au départ qu'à une seule moto, celle choisie au début en attendant de terminer sur le podium des différents championnats, on peut participer à divers événements qui donnent l'occasion de s'essayer à d'autres motos prêtées par les constructeurs. Et le constat est sans appel : peu importe le bolide, la physique reste relativement identique, à tel point que l'on n'a jamais vraiment eu l'impression de pouvoir découvrir de nouvelles sensations. C'est d'autant plus dommage pour un jeu qui insiste autant sur la mécanique et qui veut par ce biais en appeler aux amateurs de motos. 

Une mécanique enrayée

RiMSRacing_20210826201307.png
Les courses sont d'autant plus pénibles que l'intelligence artificielle ne cesse de mettre des bâtons dans les roues. Il y a d'abord l'observation du comportement de l'IA, où il n'est pas rare de voir les pilotes tous chuter au même virage d'une manière assez improbable (à croire que l'IA elle-même ne maîtrise pas la physique du jeu) et il y a ensuite cette douloureuse impression qu'ils ne sont là que pour saboter notre course. L'IA est en effet condamnée à suivre sa trajectoire, aussi improbable soit-elle, sans chercher à la corriger ni à faire attention à ce qui se trouve devant elle. Cela se traduit par des séquences où l'on a l'impression d'être victime, dans un virage, d'une partie de bowling (où l'on joue le rôle d'une quille) à cause de pilotes lancés à pleine vitesse et qui nous explosent joyeusement. D'autres fois, on voit l'IA se battre un peu n'importe comment pour garder sa place, les rares fois où elle ne se contente pas tout simplement de nous ouvrir la trajectoire la plus évidente. Heureusement, le jeu s'en tire avec les honneurs sur les pistes proposées, que ce soit sur route ou sur circuit, avec une modélisation somme toute correcte, à l'image des motos auxquelles on n'a pas grand chose à reprocher sur le plan visuel.

RiMSRacing_20210826184743.png
Cependant, la technique est elle aussi très faillible. Si les pistes sont relativement agréables à pratiquer, des bugs graphiques se multiplient. Flickering et clipping sont légion, avec une distance d'affichage ridicule qui provoque l'apparition d'éléments visuels beaucoup trop tard, à tel point que l'on a l'impression d'être revenu quelques générations en arrière. Pourtant, il y a un bon boulot effectué sur les effets de lumière et sur la modélisation des motos, mais tout le reste est bien en deçà des standards posés par d'autres jeux de motos il y a déjà de nombreuses années. À cela, on ajoute des baisses de framerate inexplicables pour un jeu qui tourne constamment à 60 images par seconde, à l'exception de portions précises de certains circuits où le framerate tombe subitement. À noter d'ailleurs que l'un des circuits sur lequel on avait identifié une baisse de framerate sur un secteur précis lors de la bêta sur P, rame encore au même endroit, cette fois-ci sur PlayStation 5 (sans que l'on sache si c'est toujours la même chose sur PC). 

Conclusion

On a envie d'aimer RiMS Racing, saluer ses intentions, féliciter sa prise de risque et espérer un futur plus radieux, mais le jeu nous ramène bien trop souvent à la dure réalité. Son IA sabre tout plaisir de jouer en solo, son système de progression et d'amélioration des motos est trop imparfait et pénible à utiliser à cause d'une multitude de sous-menus), l'ergonomie pas toujours évidente tandis l'aspect technique est d'une faiblesse difficilement admissible avec ses baisses de framerate inexplicables. Alors oui, le concept est séduisant, le jeu parvient même à avoir quelques moments de grâce ici et là, mais arrivé au 20ème QTE pour démonter les plaquettes de freins puis en installer de nouvelles, on se dit que le concept mérite quand même d'être peaufiné avant d'y revenir.

Critique réalisée par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Réactions (2)

Afficher sur le forum