Nos impressions sur Oblivion Remastered - Un Remaster entre modernité et nostalgie

Leaké dés l'été 2023, la sortie d'un remaster d'Oblivion était devenu une rumeur qui ressurgissait régulièrement ces derniers mois. Ce qui n'a pas empêché Bethesda et Virtuos de surprendre tout le monde ce 22 avril avec le lancement immédiat de ce The Elder Scrolls IV: Oblivion Remastered.

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Est-il vraiment nécessaire de présenter Oblivion ? Sorti initialement en 2006, Oblivion avait fait de Bethesda l’une des références dans le monde des jeux en monde ouvert, confirmant ainsi la réussite qu’avait été Morrowind quelques années plus tôt. Le jeu reprend la formule classique des Elders Scrolls. Notre personnage est un prisonnier qui se retrouve par la force d'un choix de cellule opportun chargé d’une mission capitale : retrouvez le dernier fils de l’empereur pour empêcher l’invasion de Cyrodiil par des hordes de Daedras issus des portes d’Oblivion qui apparaissent un peu partout. Mais plus tard. D'abord, on a un monde à découvrir, des dizaines de donjons à explorer, des guildes à rejoindre, des couverts à ramasser, bref, le quotidien habituel du joueur de la franchise.

L'original
L'original
Le Remaster
Le Remaster

Coupons court aux éventuelles polémiques : le nom de cette nouvelle édition ne ment pas sur ce qu’est cette nouvelle version d’Oblivion. Il s’agit bien d’un remaster, enrichi de quelques petites améliorations de gameplay ici et là, mais en aucun cas d’un remake. Si vous n’aviez pas aimé le gameplay de la version 2006 du jeu, il n’y a aucune raison que vous accrochiez soudainement à celui de ce remaster : c’est le même. La partie la plus visible du travail effectué par Virtuos concerne donc bien sûr l’aspect visuel. Si le moteur Gamebryo de l’original est toujours de la partie pour tout ce qui concerne le gameplay, l’IA ou la physique du monde, c’est maintenant l’Unreal Engine 5 qui s’occupe de la partie graphique. Les textures, animations et autres effets lumineux ont été refaits et le résultat est appréciable pour l'œil. Les promenades champêtres dans la région de Cyrodiil n’ont jamais été aussi belles. Toutefois, et c’est une opinion très personnelle, je trouve que le jeu a perdu quelque chose dans l’aventure. C’est clairement plus beau, mais moins lumineux que l'original. Ce Oblivion sauce 2025 paraît plus terne.

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Il y a également quelque chose d’assez troublant de parcourir ce monde rendu moderne par sa refonte graphique… et de se heurter constamment dans le même temps aux contraintes techniques de l’époque. Que ce soit la construction du monde du jeu et ses nombreux écrans de chargement, l’exploration dont les donjons finissent vite par se ressembler ou encore son gameplay, le jeu accuse toujours son grand âge. Les ajouts de gameplay de Virtuos sont pourtant les bienvenus, comme le sprint ou la refonte du système de progression, qui ne fait désormais plus de distinguo entre les compétences primaires et secondaires, mais ça reste daté. Pire, malgré les annonces, rien n’a été fait sur certaines des aberrations du jeu de l’époque. Le level-scaling qui adapte les ennemis à votre niveau, sûrement la pire idée qu'ait eu Bethesda sur Oblivion, est malheureusement toujours bien présent. La difficulté s'en retrouve également mal réglée, avec autant de possibilités de casser le jeu que de se faire exploser par des ennemis beaucoup trop bien équipés. Notez que l’interface a également été revue, mais qu'elle ne perd pas totalement son côté lourd, du moins à la souris.

Image officielle
Image officielle
Mais la refonte graphique du jeu a également un prix. L’Unreal Engine 5 n’est pas un moteur adapté pour les mondes ouverts, ce remaster le confirme un peu plus. C’est un festival de stuttering constant et vos fps dégringoleront de manière significative entre les intérieurs et les extérieurs, même sur des machines dépassant la configuration recommandée. Le jeu intègre des technologies d’upscaling modernes, avec l'habituel trio DLSS/FSR/XeSS, qui peuvent aider les machines les plus modestes, mais pas qui n'effaceront pas la lourdeur du moteur. Sur le plan visuel, Oblivion Remastered nous donne donc peut-être un avant-goût de ce que pourrait être le futur Elders Scrolls 6. En espérant des optimisations d’ici là.

Image officielle
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Mais le plus exaspérant dans ce remaster, c’est peut-être de constater que rien n’a été fait pour corriger le jeu. Bethesda fait du Bughesda. Encore. De nouveaux bugs ont également fait leur apparition sur des éléments retravaillés dans ce remaster telles que des animations qui restent figées ou des effets visuels de sorts qui persistent après la fin du sort. Mais ce sont les bugs d'époque qui exaspèrent vraiment. Les quêtes impossibles à terminer, la faute à des scripts cassés, les délires du moteur physique, les problèmes de collision et j'en oublie sûrement. Il n’a d’ailleurs pas fallu longtemps pour que le patch non-officiel du « vieux » Oblivion soit porté sur ce remaster par la communauté et ce alors que les mods ne sont officiellement pas supportés sur le jeu. Comment aussi ne pas être déçu de l’absence d’une version française, pourtant bien présente dans l’original ? Il faudra se contenter d’une version anglaise sous-titrée.

Alors, ça vaut le coût ?

C’est donc un bilan qui oscille entre deux pôles qui conclut ces impressions. D’un côté, la mise à jour graphique dépasse le simple portage en haute résolution des textures du jeu, faisant d’Oblivion Remastered un jeu de 2025, du moins visuellement, mais elle en fait aussi un jeu bien plus gourmand. De l’autre, et malgré les quelques modernisations du gameplay, le jeu accuse le poids des années. Les nostalgiques apprécieront sans aucun doute, mais le prix élevé risque d’être un frein pour beaucoup. Finalement, le meilleur conseil que je puisse donner à ceux qui hésitent est d’essayer le jeu grâce au Game Pass.

Test réalisé par Grim sur une version PC fournie par l'éditeur

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