Test de Shadow Corridor - Horrible horreur
Si l'horreur est un sentiment commun à tous les être humains, on peut noter que culturellement des différences existent et particulièrement en Asie où les fantômes et esprits ont une importance particulière. Cela ne veut pas dire qu'on est insensible aux horreurs d'ailleurs, ça peut même être un facteur supplémentaire jouant sur un mal être devant des choses inhabituelles et Shadow Corridor arrive sur Switch auréolé de commentaires élogieux sur Steam.
C'est horrible !
Shadow Corridor se présente sous la forme d'un FPS dans lequel on démarre dans une ville tout ce qu'il y a de plus normale dans un style japonais et une ambiance semi bucolique avant, au détour d'une petite ruelle inquiétante, de se retrouver dans des environnements invitant bien plus à la claustrophobie.
Cependant, avant l'horreur, le premier sentiment qui frappe le joueur Switch, c'est ... Mais que c'est laid !
Je pense avoir joué à des jeux PlayStation 2 plus beaux que ça, et mieux animés, car même à ce niveau c'est souffreteux.
Pour certains types de jeux, ça n'aurait pas trop d'importance, mais ici, pour mettre en place une ambiance stressante, ça part mal. Notons quand même qu'en mode portable, ça passe un peu mieux.
Dans la série de ces premières minutes catastrophiques, je subis mon premier game over, car j'ai fait trop de bruit dans le jardin d'un habitant qui sort me crier dessus. Enfin, quand j'écris "habitant", je devrais dire "sprite à peine digne des animations de cours de code dans les années 90".
Ce début de jeu, destiné à être un tutorial pour diriger son personnage, met le jeu sur de bien mauvais rails.
C'est horrible !!
Dès le deuxième niveau de jeu, on rentre dans le vif du sujet. Il fait noir et armé d'un simple briquet, on doit se déplacer dans un environnement fermé comportant bon nombre de porte et shojis.
Très rapidement, on commence à trouver des objets dont on apprend l'utilité dans un sous menu (pas de traduction française) et on avance dans un niveau labyrinthique en allumant des bougies pour savoir où on est passé et mieux éclairer les lieux.
Tout à coup, des tintements de clochettes, les lumières se mettent à vaciller, l'ambiance sonore devient oppressante et un humanoïde avec un masque No nous fonce dessus : game over et redémarrage du niveau.
C'est au gré des erreurs et des morts qu'on apprend à éviter ces monstres avec un arsenal d'objets variés comme des pétards pour faire du bruit ailleurs que où l'on est ou encore un ancien appareil photo dont le flash permet d'aveugler les ennemis.
Des clés permettent d'ouvrir des portes et progresser à la recherche de magatamas pour débloquer la sortie finale des lieux. On passe donc énormément de temps à fouiller les tiroirs en restant attentif aux bruits pour fuir (avec une endurance limitée) ou se camoufler si nécessaire.
Il existe par défaut deux niveaux de difficulté. Dans celui considéré comme "normal", il faut trouver plus de magatama, il n'y a pas de carte automatique et les monstres sont plus nombreux et violents. Ce ne serait pas un problème si chaque mort entraînant de devoir redémarrer le niveau n'allait pas de pair avec une régénération aléatoire du niveau et de son contenu (à part quelques zones spécifiques) : quand on a passé 20 minutes dans la quasi pénombre à échapper à plein de monstres et qu'une simple erreur fait tout recommencer dans un niveau différent, le découragement peut être normal.
Un très bon point du jeu par contre est son ambiance sonore irréprochable. Les musiques parfois douces et rêveuses laissant place à des sons stressants dans une fluidité et une adéquation parfaite avec l'ambiance que le jeu souhaite nous faire vivre.
C'est horrible...
Shadow Corridor n'est pas un mauvais jeu. Il contient des bonnes idées et surtout est capable de mettre en place son ambiance horrifique via ses monstres malaisants et ses clochettes qui peuvent continuer à résonner dans les oreilles bien après avoir éteint le jeu.
Néanmoins, sa partie graphique (sur Switch) et ses animations font très mal à voir et il faut s'armer d'une bonne dose de mansuétude pour arriver à passer au dessus, le style de jeu se voulant immersif.
La génération des niveaux est là pour donner de la rejouabilité, mais j'ai trouvé ça surtout agaçant de devoir recommencer trop souvent à zéro (même si les magatamas peuvent sauver de temps en temps).
Une fois le jeu terminé, il est possible de jouer à un mode Apparition Defenders où l'on incarne un monstre pour empêcher des joueurs (bots et moches) de ramasser les magatamas. J'ai du mal à croire que quelqu'un puisse s'y amuser plus de quelques minutes devant la réalisation et l'absence de pvp ou alors juste pour se venger des multiples échecs en jouant humain.
Shadow Corridor plaira beaucoup à des fans de jeux d'horreur qui sauront lui pardonner ses défauts de réalisation, car il est capable de créer une réelle tension et de vrais sursauts de peur mais pour ma part je préfère me relancer un Amnesia.
Testé sur Switch par Aragnis avec une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows |
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Genres | Action-aventure, survie, survival-horror, asie, japon contemporain |
Sortie |
8 mars 2019 (Monde) (Windows) 8 mars 2019 (Monde) (PlayStation 4) 26 octobre 2021 (Monde) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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