Test de Jurassic World Evolution 2 - pas vraiment une évolution
Le temps file. Déjà 3 ans que Jurassic World Evolution est venu faire un tour sur nos PC pour qu’on puisse incarner un gestionnaire de parc animalier en mode « dinosaure ». En attendant, Frontier a sorti Planet Zoo, qui est un peu son apothéose en termes de gestion de parc animalier. Et voilà qu'assez soudainement nous arrive Jurassic World Evolution 2.
Mais est-ce que cet "Evolution" est réellement une évolution ?
Jurassic World Evolution 2 (JWE2, ça sera plus simple) débarque donc en reprenant tous les bons côtés de son grand frère et gomme quelques défauts mineurs en passant. J’insiste sur le "mineur", car malheureusement les critiques que j’ai pu faire sur le premier, même si j’ai apprécié le jeu, ne sont pas parties. Cependant, je traiterai d'abord ce test comme il est sensé l’être : un jeu de gestion, on reviendra plus tard sur le côté « fan des dinosaures » et de la licence Jurassic Park.
À l’instar de son prédécesseur, JWE2 est un « jeu de gestion de parc de dinosaure »… du moins, c’est ainsi qu’il se définit. Personnellement, étant assez exigeant dans ce terme et dans la logistique générale, je dirais plutôt qu’il s’agit plus d’un jeu destiné aux amoureux des dinosaures qu’autre chose. Le côté gestion du titre est toujours aussi simpliste… ou presque. Quelques nouvelles notions sont arrivées pour tenter de corser un peu la donne, mais on est encore loin de certains titres du même genre. Surtout que je trouve que Frontier a mal compris le message.
Prenons par exemple les rangers, dans le jeu. Service de surveillance de votre parc, ce sont un peu les hommes à tout faire. Il faut à chaque fois cliquer dessus pour leur donner jusqu’à 5 tâches maximum pour qu’ils agissent. Bah, ce n’est pas très pratique, car il faut le faire très souvent pour maintenir un certain niveau de surveillance de vos enclos. Autre exemple : les centrales électriques tournent au combustible (essence) et se vident régulièrement. Il faut les renflouer manuellement de peur de tomber en panne et que toute votre infrastructure tombe en carafe. Néanmoins, quand on est occupé sur autre chose, comme l’édification d’un enclos par exemple, il y a rien de plus frustrant que d’interrompre son boulot, quand on se casse la tête pour agencer au mieux un terrain, parce qu’un de vos générateurs est sur le point de tomber en panne… et il faut faire la manipulation sur tous vos générateurs, vu que ceux-ci ne couvrent qu’un cercle autour d’eux niveau alimentation électrique. Pénible. Ce n’est pas ce genre de choses qui corsent un jeu. C’est ce genre de choses qui lassent d’un jeu.
En plus, c’est même très mal géré niveau gameplay. Car renflouer vos stations en essence coûte cher. Alors pour peu que vous ne soyez pas très riche au moment où ça tombe en panne… ben vous ne pouvez rien faire pour y remédier. Strictement rien… on ne peut pas contracter d’emprunt pour se renflouer vite fait. On peut gagner quelques dizaines de milliers de dollars en partant à la chasse aux photos ou en vendant des animaux, mais… ce n’est que très rarement suffisant. Cela prend du temps, temps que vous n’avez pas, car votre parc est en panne et donc… en déficit, probablement. De plus, niveau ordre de grandeur, je trouve cela assez mal fichu. Si la construction d’un enclos complet coûte rarement plus de 100 000$, remplir la jauge d’essence dépasse tranquillement 300k $ par station de production… Dans les deux cas, ce n’est pas énorme dans un parc qui tourne, mais l’ordre de grandeur m’étonne un peu…
En ce qui concerne le terrain, une des critiques majeures du premier opus était le fait que les terrains constructibles étaient ridiculement petits. Ici… c’est la même idée, mais dans une moindre mesure. On a une fausse impression de très grand terrain, car on peut se balader sur la carte que ça soit en vue aérienne ou en voiture, à la première personne. Mais la zone constructible, elle, ne prend pas toute la carte. Elle est tout de même un peu plus grande, mais c’est encore insuffisant, surtout en mode bac à sable.
Niveau progression de gameplay, on a affaire ici à un jeu terriblement minimaliste. La campagne se réduit à 5 scénarios très rapidement terminés et qui font office de tutoriel. Ceux-ci présentent quelques infrastructures, montrent bien qu’il y a eu de l’évolution sur la réalisation des constructions d’enclos, optimisent les soins et ce qui tourne autour du bien-être des animaux, etc., mais à part ça… De fait, heureusement que le jeu n’est pas exigeant, car il n’y a pas grand-chose à comprendre pour que ça tourne. Toutefois, cette partie ne comprend que la satisfaction des dinosaures. Ça aussi, ça m’interpelle.
Car avec les autres modes de jeux, le public est beaucoup plus important à gérer. Il faut le satisfaire aussi pour avoir des rentrées financières. Celui-ci possède moins de valeurs que les dinosaures pour être satisfait (2), mais il est plus difficile à combler. Le premier besoin, basique, est l’accès aux besoins primaires (boissons, nourriture, etc.) tandis que le second varie d’un individu à l’autre et est divisé en quatre catégories qui ne se satisfont pas de la même façon. Par exemple, un visiteur « luxe » veut des attractions chères, où il en a pour son argent. Malheureusement, dans la pratique… encore une fois, le mécanisme est totalement biaisé. Si on se contente de satisfaire le premier besoin, le second trouvera bien satisfaction quelque part dans votre parc et n’aura que peu de conséquences…
Une des avancées majeures (sigh…) est la gestion des employés. Ceux-ci possèdent 3 capacités qui permettent de réaliser diverses tâches dans votre parc : recherches, expéditions, etc. Il faut placer vos scientifiques selon leurs capacités pour remplir des objectifs. Par exemple, s'il vous faut 6 points de logistique pour réussir telle tâche, vous pouvez y placer un scientifique qui a 4 et un autre ayant 2.
Bref, vous l’aurez compris, niveau gestion, ce n’est vraiment pas top. On peut s’y amuser, toutefois, mais on en fait très vite le tour alors que niveau durée de vie, un jeu de gestion est censé être un genre qui perdure beaucoup dans le temps.
Prenons maintenant ce jeu comme un jeu d’amoureux des dinosaures et de la licence Jurassic Park.
JWE2, tout comme le premier opus, est une ode aux dinosaures et à la licence. Le jeu est très beau graphiquement, très instructif au niveau de son encyclopédie sur les différentes bêtes.
Pour les aficionados de la licence de films, le mode « théorie du chaos » vous intéressera. Il reprend, pour chaque mission, un passage de tous les films de la licence en changeant le sujet, en donnant un scénario alternatif à ce qui s’est passé dans le film… un « et si/what if ». Les décors sont fidèles aux films. On retrouve donc les décors emblématiques du premier opus et des différentes îles qui se sont succédé pendant les films. Mis en scène et commenté par Jeff Goldblum (et son doubleur officiel français), on s’y croirait vraiment.
Les dinosaures (plus de 70 races différentes) sont plus variés que dans JWE. Il y a ici l’arrivée de dinosaures de branches différentes, tels que les dinosaures volants qu’il faut placer en volière (sigh…) et les dinosaures marins, car l’histoire du jeu tend vraiment au fait que dinosaures et humains doivent essayer de cohabiter et on n'est donc plus isolé sur une île au milieu du pacifique, mais bien en territoire civilisé tel que l’Oregon ou la Pennsylvanie (bon… civilisé, mais pas trop quand même).
Comme je l’ai dit plus haut, vous pouvez vous balader en vue à la première personne, à bord d’une jeep par exemple, pour effectuer les tâches qui sont normalement gérées par un ranger (surveillance, sédatif, etc.) pour vous en mettre plein la vue. L’environnement, les sons, les mouvements, les déplacements des dinosaures, tout est vraiment bien. C’est impressionnant de réalisme et on s’amuse souvent à essaye de prendre des photos de nos animaux sous leur meilleur angle.
Comme dans tous les films de Jurassic Park, il y a toujours des problèmes qui arrivent devant le grand égocentrisme de l’humanité : à un moment où un autre, une paire de vélociraptors aura croqué un visiteur ou deux et il faudra réagir vite et sous l’urgence pour éviter d’autres incidents.
JWE2 est un beau jeu, à défaut d’être bon en gestion, doté d'une magnifique technique et d'une ambiance irréprochable. De plus, il se permet d'être intéressant d'un point de vue culture générale. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on attendait de lui quand on cherche un jeu de gestion. JWE2 fait tout comme le grand frère, en un peu mieux. Est-ce que ça valait 3 ans d’attente ?
Au final, c’est plus un JWE bis qu’un véritable 2, cela aurait pu très bien être un bon DLC. Malgré mes critiques concernant l'aspect gestion du jeu, je passe de bons moments sur le titre. Juste pas dans le domaine qu'il aurait dû gérer.
- Jeu testé par Seiei sur PC avec une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox One X |
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Genres | Gestion, simulation, préhistoire |
Sortie |
2021 |
Réactions
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