Focus Entertainment annonce le rachat de Leikir Studio - Interview d'Aurélien Loos, fondateur du studio

Un de plus ! Alors que les rachats à coûts de milliards de Take-Two Interactive (Zynga), Microsoft (Activision-Blizzard) et Sony (Bungie) ont animé l'actualité ces dernières semaines, Focus Entertainment annonce aujourd'hui le rachat de Leikir Studio.

Il n'y a pas si longtemps, Focus Entertainment se vantait de ne travailler qu'avec des studios indépendants. Cependant, la concurrence de plus en plus forte, notamment de la part de son compatriote Nacon, qui a racheté certains partenaires de longue date de Focus (Cyanide, Spiders), a poussé l'éditeur français à changer de stratégie. Le premier rachat a été le studio allemand Deck13, en juin 2020, suivi par trois studios parisiens en 2021 : Streum On Studio, Dotemu et Douze Dixième. Focus continue sur sa lancée en annonçant aujourd'hui le rachat de Leikir Studio pour un montant non annoncé. 

Fondé en 2012, Leikir Studio a fait parler de lui l'an passé avec la sortie de Rogue Lords (co-développé avec Cyanide) et l'annonce de Metal Slug Tactics, jeu devant être édité par... Dotemu. Focus Home Interactive n'a donc pas été chercher très loin ce nouveau partenaire, qui correspond aux autres rachats effectués jusque-là : de petits studios parisiens. Nous avons eu l'occasion de poser quelques questions à Aurélien Loos, fondateur et président de Leikir Studio.

Comment s’est fait ce rachat ? Quand ont commencé les premiers contacts ?

Aurélien Loos : Le processus a été assez naturel, nous avions déjà eu des contacts professionnels via l’association Capital Games et via notre collaboration avec Dotemu. Sans pouvoir vous donner une timeline précise, c’est un processus qui est long, car on prend le temps de s’assurer que toutes les parties prenantes partagent la même vision.

Quels sont les apports de ce rachat pour Leikir Studio ?

Cela renforce notre stabilité économique et nous offre un partenaire expérimenté pour continuer notre croissance artistique. Nous allons pouvoir nous consacrer totalement à la qualité de nos jeux et moins s’inquiéter de notre avenir économique. Quand vous commencez à grandir, être indépendant d’un point de vue capitalistique ne vous permet pas forcément d’être libre créativement, car la pression économique devient très forte. Donc si je devais synthétiser ma réponse, ce rachat nous offre de la liberté créative.

Pourquoi Focus Entertainment ? Qu’est-ce qui a fait la différence par rapport à d’autres éditeurs ?

C’est un grand éditeur français qui a toujours eu un impact fort sur le développement du milieu français du jeu vidéo. À Leikir, nous sommes beaucoup investis dans le développement de la filière jeux vidéo en France, c’était important pour nous de continuer ce chemin et cette logique. Le groupe Focus nous en donne l’occasion.

Le dernier jeu sorti par Leikir Studio, Rogue Lords, avait été co-développé avec Cyanide, qui appartient à un autre éditeur, Nacon. Une collaboration à l’avenir semble donc désormais plus compliquée. Ne le regrettez-vous pas ?

C’est une bonne question, mais la conclusion n’est pas encore écrite. Je pense que si Cyanide et Leikir veulent co-développer un prochain jeu ensemble, nous saurons trouver un terrain d’entente qui conviendra à tout le monde. Après, nous sommes très occupés par Metal Slug Tactics et nos deux autres IP en interne.

Focus Entertainment possède plusieurs studios basés à Paris. Envisagez-vous de collaborer avec eux ou, au contraire, pensez-vous continuer à travailler de manière indépendante ?

Cela dépendra des envies créatives de chacun. Pour l’instant, nous nous concentrons sur Metal Slug Tactics.

Vous dites vouloir devenir une équipe « multi-productions. » Souhaitez-vous vous spécialiser dans un genre spécifique ou, au contraire, vous diversifier davantage ?

Nous sommes déjà un studio multi productions, nous avons toujours 3 jeux en production. Nous essayons de capitaliser sur notre expérience sur certaines de nos productions et tester des genres nouveaux avec d’autres. C’est l’énorme avantage d’être un studio multi production. Du coup, nous faisons les deux, spécialisation et diversification.

Il y a eu un grand nombre de rachats ces dernières années. Pensez-vous que cette tendance est positive ou au contraire négative ?

C’est difficile à dire, on manque encore de recul. Je pense que les situations de rachats sont très diverses et ce qui va jouer positivement ou négativement sur l’acquisition, c’est la raison fondamentale pour laquelle tel ou tel rachat a été fait.

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