Test de Final Fantasy Origins : Strangers of Paradise - KO Technique

Lors de l’E3 2021, les joueurs découvraient avec étonnement Strangers of Paradise, un spin-off proposant de découvrir une autre réalité de l’univers du tout premier Final Fantasy. Aujourd’hui, est-ce que ce pari est réussi ?

Chaos ? Chaos ? Chaos ? CHAOOOOSSSS !!!!!

Dans Strangers of Paradise (SOP), vous incarnez Jack. Un personnage qui a décidé d’envoyer chier la terre entière et qui n’a qu’une obsession en tête, taper Chaos, le grand vilain de Final Fantasy premier du nom. Cela se traduit essentiellement par une écriture bâtarde qui enchaîne des phases très sérieuses avant que, soudain, Jack envoie son meilleur « Bullshit ou I Don’t Care, i just want bagarre! ». Tout cela quand il ne décide pas d’être un personnage de série Z qui se détourne de l’action en mettant ses écouteurs et en lançant son meilleur titre de musique du moment.

L’écriture de ce Final Fantasy est des plus étranges du début à la fin. Rien que la rencontre entre Jack et ses compagnons d’aventures, Ash et Jed, est déjà un signal que les scénaristes n’avaient pas le temps. Jack, Ash et Jed se rencontrent à l’entrée de la ville par hasard, ils échangent des regards et comprennent rapidement qu’ils sont liés, car chacun possède un cristal noir… Du coup, ils décident de défoncer Chaos ensemble. C’était le scénario, c’est tout pour moi, merci !

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Ce côté décalé pourrait avoir sa force dans le titre, mais il arrive tellement comme un cheveu dans la soupe et avec une écriture qui peine vraiment à accrocher le joueur. Outre cela, le jeu est une véritable référence ambulante à Final Fantasy I, mais aussi à d’autres opus de la saga de Squaresoft-Enix. Ainsi, on retrouve Sarah, chef des pirates Bikke ou des environnements comme Sastasha (donjon de FF XIV) ou Sunken Shrine, le réacteur Mako de Final Fantasy 7.

Le jeu reprend des bases très similaires à Nioh dans sa narration à savoir un enchaînement de missions entrecoupées de phases de dialogues et de cinématiques.

Nioh x Final Fantasy

C’est le studio Team Ninja qui est derrière SOP. S’ils sont connus pour des jeux d’action comme la série Ninja Gaiden, on les connaît aussi pour la franchise Nioh. Les mécaniques de cette dernière transpirent à travers SOP, mais côtoient aussi quelques nouveautés inhérentes à la saga Final Fantasy.

Par exemple, quand il s’agit du butin, on retrouve l’aspect de Nioh avec ses objets de couleurs ayant des niveaux et des stats variées. Le butin est généralement excessif et on se retrouve à chaque combat à trouver 2 casques, 3 armes, 1 armure… À tel point qu’on passe parfois plus de temps à regarder les nouveaux objets qu’à combattre. In fine, on finit par attendre d’enchaîner les combats avant de vraiment jeter un œil dans son inventaire.

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Par contre, au niveau de Final Fantasy, on retrouve un ensemble de classes, au nombre de 28, qui nous rappelle les heures glorieuses des premiers Final Fantasy. Vous débutez l’aventure avec quelques classes comme le pugiliste, le surineur ou encore le mage. Au fur et à mesure de votre aventure, vous débloquez des versions améliorées des classes. Chacune de celles-ci a ses particularités, ses forces et faiblesses et aussi son équipement. L’avantage du titre est de proposer de rapidement changer entre deux classes. De ce fait, vous pouvez réaliser des combinaisons qui débutent à distance pour finir au corps à corps ou débuter en enchaînant des attaques rapides pour finir sur une classe plus lente, mais infligeant plus de dégâts. Les possibilités sont nombreuses pour satisfaire au maximum les joueurs. On notera d’ailleurs que les classes de corps à corps sont toutes aussi intéressantes que celles à distance et qu’un réel travail a été apporté aux classes.

Vous avez aussi la possibilité de choisir les classes de vos compagnons d’aventures après quelques heures de jeu. Là encore, les possibilités sont toutes aussi intéressantes pour créer un groupe qui vous convient le mieux. Mais nous constatons que le jeu en solo n’est clairement pas l’avantage de SOP. En effet, le jeu est disponible en multijoueur et c’est certainement sa plus grande force. Les combinaisons sont alors multipliées et le fun aussi. Sincèrement, je ne donnais pas vraiment de chance au jeu jusqu’à découvrir les aspects du multi. Ce n’est pas aussi dingue pour autant, mais cela a le mérite de rendre le jeu plus agréable que d’avoir 2 IA stupides qui essaient vainement de vous aider !

Le système de combat est quant à lui un mix entre Final Fantasy 7 Remake (à base de barre de MP qui permet de lancer des capacités physiques ou magiques) et God of War (quand la résistance d’un ennemi est brisée, vous pouvez l’exécuter). C’est très dynamique, parfois un peu confus, mais l’enchaînement fonctionne plutôt bien.

On regrette par contre l’aspect graphique du jeu qui est simplement catastrophique. Si l’on peut apprécier les quelques cinématiques proposées, les phases de gameplay sont terribles graphiquement, rappelant les pires heures de la PlayStation 3 (et je suis gentil). Nous arrivons ici à un rendu plus vieux que Nioh 2 qui est sorti il y a deux ans maintenant. À côté de cela, le jeu sur PC est assez stable.

Ni un Nioh, Ni un Final Fantasy

À mon sens, SOP est un titre qui a malheureusement été bâclé dans son développement. On retrouve des idées de gameplay vraiment intéressantes, une grande variété de classes et des environnements qui, malgré un level design très couloirs, restent intéressants. Toutefois, le scénario est bancal, les combats sont parfois confus au vu du nombre d’ennemis (ainsi que de vos alliés) et l’aspect visuel du titre est catastrophique.

Le jeu divisera clairement et il sort dans une période extrêmement compliquée. En effet, à quelques jours près, Elden Ring est sorti. Il va sans dire que l’ombre est importante pour SOP qui est loin d’être sans défaut. 

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Finalement, Final Fantasy Origins : Strangers of Paradise plaira sans doute à une niche de joueurs qui passeront outre les défauts du titre. Pourtant, au détour d’une promotion, vous pourriez bien vous laisser séduire par le titre et d’autant plus dans une ambiance multijoueur. À mon sens, c’est réellement la force du titre.

Le jeu est actuellement disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S et Windows. Le prix avoisine les 50 euros pour une durée de vie d'environ une trentaine d’heures, ce qui est raisonnable.

Test réalisé par Glaystal sur PC grâce à une version fournie par l’éditeur.

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