Test de The House of the Dead Remake - Où est passé mon flingue ?

Un remake qui le fait bien

Dans The House of the Dead, le personnage qu'on incarne (un certain Rogan) avance tout seul et le but du jeu est généralement de dégommer les ennemis présents à l'écran avant qu'ils nous tapent dans le plus pur style "shooter sur rail" même si certains passages peuvent être temporisés comme par exemple contre les ennemis qui nous lancent des objets qu'on peut dévier en tirant dessus.

Le bestiaire est assez varié, majoritairement de type zombie et une des grandes qualités du jeu était et est toujours d'avoir des dégâts localisés. On peut donc détruire les bras pour éviter d'être frappé ou faire tomber une arme, exploser les jambes ou la tête, mais attention, car certains ennemis se passent très bien de tête.

Quand on lance le jeu pour la première fois, on peut être un peu circonspect concernant le côté remake, car c'est loin d'arracher la rétine par sa beauté ou sa fluidité.
Tout d'abord, on se dit que la Switch montre à nouveau ses limites, d'autant qu'on peut choisir d'activer un mode performance qui applique un certain flou pour gagner un peu en fluidité en contrepartie.
Mais quand on compare avec la version d'époque, ça remet les choses dans leur contexte : les graphistes ont réussi à retravailler tous les monstres et décors à partir des modèles très simples de la version originale tout en conservant bien l'ambiance du jeu.

L'histoire, c'est pour les autres

On peut jouer en mode normal pour revivre l'histoire (nulle, mais ce n'est pas grave) de l'arcade ou en mode Horde qui est la même chose, mais en ajoutant énormément d'ennemis.
Il existe quelques petits chemins différents selon ce qu'on fait, ce qui donne des petites variations possibles à chaque partie, mais sachant qu'on termine en environ 30 minutes, la motivation à rejouer vient plutôt du scoring et du sauvetage des scientifiques qui permet de débloquer la possibilité d'utiliser de nouvelles armes.

Le jeu propose également un bestiaire intéressant pour en savoir plus sur certains ennemis, ce qui est bien sympathique.

On peut jouer à deux, ce qui promet des remontrances quand un joueur tue un scientifique par erreur.
Les musiques ont un côté chiptune que l'on appréciera ou pas, mais personnellement je trouve que ça contribue bien à l'ambiance rétro du titre.

Le remake est plutôt bien fichu et le contenu est conséquent pour le style de jeu, donc tout va bien, non ?
Et bien non malheureusement, un problème se pose sur un des points les plus importants : la jouabilité.

Mais il est où mon flingue ?

The House of the Dead: Remake ne propose que deux types de contrôle :
- viseur déplacé sur l'écran via le stick.
- viseur déplacé par le gyroscope.

La sensibilité des deux modes est configurable, mais aucun des deux n'apporte la satisfaction et encore moins la précision d'un pistolet qu'on tient en main.

Le mode gyroscope aurait éventuellement pu être un remplacement correct, mais au delà des quelques soucis de recalibrage qui se résolvent néanmoins facilement, le problème principal est que chaque appui sur le tir fait bouger le viseur, car le gyroscope détecte un mouvement et vu qu'on passe son temps à tirer, il est quasi impossible de maintenir le viseur en position. Le jeu demandant souvent de la précision, le déplacement via stick devient alors plus précis.

Déçu d'être déçu

La Wii avait remis le genre au goût du jour et dispose de divers rail shooters de qualité, mais si ça fonctionnait, c'est parce qu'on avait en main une arme et qu'on visait réellement l'écran.

The House of the Dead Remake se plante donc sur ce qui fait l'intérêt principal de ce genre de jeu : le plaisir du tir.

Je jouerai probablement de temps en temps, car le titre est amusant et il y a quelques challenges à réaliser, mais je n'y passerai pas les dizaines d'heures que j'ai passées sur le Ghost Squad ou le Umbrella Chronicles de la Wii avec le Wii zapper.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.