Test de MLB The Show 22 – Jusqu’au bout du rêve
Le dernier-né du Studio San Diego de Sony est arrivé sur le monticule avec une idée en tête : strike out les concurrents avant même qu’ils aient l’idée d’exister. Pari tenu facilement comme chaque année, mais fait-il en plus un home run pour le joueur lambda ?
Walk of Life
La série des MLB The Show est LA simulation de jeu de base-ball, à la fois pour ses qualités et aussi pour le simple fait qu’il n’y en a aucune autre depuis des années. Dur de se faire un nom quand le jeu référence sort chaque année avec une régularité parfaite, et qui plus est quand celui-ci détient la licence officielle de la ligue majeure de base-ball américaine. C’est d’ailleurs une raison qui fait que la MLB a « aimablement » demandé à Sony de bien vouloir considérer la sortie sur d’autres plates-formes que les seules du constructeur japonais depuis l’édition 21 : pour la première fois, il était sorti sur les consoles Microsoft en plus des deux consoles de salon de Sony, cela pour étendre la diffusion de la MLB et toucher un public encore plus large (et évidemment ramasser encore plus d’argent au passage, c’est évidemment de bonne guerre). Et cette année, nouvelle surprise : le jeu est aussi disponible sur la Switch, dans une version forcément un peu moins punchy graphiquement, mais avec des performances assez respectables au demeurant selon les retours (même si quelques défauts de framerate et de graphismes sont relevés).
Cette année, la star qui a les honneurs des jaquettes et des cinématiques est le joueur japonais des Los Angeles Angels : Shohei Ohtani (succédant sur la jaquette de l’édition spéciale à rien de moins que l’emblématique Jackie Robinson, que même un péon comme moi connaît au moins de nom). Pour la petite histoire, le jeune (27 ans) joueur a débarqué en MLB en 2018 après quelques années dans l’antichambre de la ligue majeure et depuis collectionne les récompenses, records et distinctions malgré une absence pour cause de chirurgie de l’épaule. Joueur très complet pouvant être lanceur, joueur de champ extérieur voire frappeur désigné, il est surnommé « Shotime » : il était donc clairement destiné à faire la couverture du jeu de l’éditeur japonais un jour ou l’autre. Au lancement du jeu une cinématique présente d’ailleurs le joueur et le plan à très long terme qu’il avait lancé depuis des années pour réaliser son rêve de devenir l’un des meilleurs joueurs de la planète ; manifestement, vu sa renommée et ses capacités, il a l’air bien parti pour, en tout cas. Puis, on arrive directement dans un match, aux commandes de la star de L.A., dans lequel on a l’occasion de tâter du gameplay de lancer et de frappe. Rien de tel pour se mettre en jambes avant d’attaquer…
Sultans of Swing
Le menu principal a l’air succinct jusqu’à ce qu’on le déroule et on peut alors remarquer que l’on n’a que l’embarras du choix question modes de jeu. Il est évidemment possible de jouer des parties à la volée en choisissant les équipes du match et toute une palanquée d’options complémentaires (nombre de manches, stade, conditions météo…) ; il sera aussi possible de jouer des matchs de légende entre des équipes emblématiques des dernières décennies, tous les joueurs étant entrés dans le gigantesque roster du jeu. Outre les divers modes de parties simples, des modes de jeu plus complets sont aussi disponibles, à commencer par « Road to the show » : ce mode consiste à créer son personnage (quasi de A à Z) et à l’amener de la plus petite ligue jusqu’aux majors en jouant tous les matchs confiés par les coachs des équipes qui vous ont embauché. Il est possible de choisir le rôle du joueur - moi j’ai choisi de faire un closer : un lanceur chargé de terminer les matchs, appelé dans la ou les dernières manches pour soulager le lanceur principal et malmener les frappeurs adverses fatigués. J’ai donc pu enchaîner les matchs à ne faire que lancer encore et encore une ou deux manches par match, mais vous pourrez bien sûr aussi faire un frappeur, un lanceur de départ, un joueur sur base ou de champ extérieur, voire plusieurs rôles, tout à votre convenance.
Forcément il s’agit d’un mode très complet, car largement éprouvé dans les précédents épisodes, on a donc droit à de très nombreuses cinématiques sous forme de podcasts mêlant conseils à un (vrai) joueur de base-ball en ligue mineure, conseils psychologiques, analyses de carrières… Avec le concours de gloires anciennes ou actuelles du jeu comme Joe Mauer, Cliff Floyd ou Ken Griffey Jr, le podcast évolue de façon dynamique selon vos performances dans ce qui est le mode carrière du jeu. Selon l’archétype (lanceur / frappeur / joueur de champ) choisi, vous pouvez mettre des lustres à monter de Double-A jusqu’en MLB et peaufiner les (très nombreuses) statistiques de votre joueur tout en profitant du gameplay aux petits oignons du jeu. Très largement un grand plaisir à jouer.
Le mode Diamond Dynasty se concentre sur le jeu de cartes à collectionner représentant les joueurs actuels ou passés des équipes du jeu : vous commencez avec 10 paquets à « ouvrir » virtuellement pour commencer votre collec’ et le but du mode est ensuite de construire un roster convenable pour monter une équipe. Il est possible d’acheter et de vendre (avec des Stubs, la monnaie du jeu) des cartes sur un marketplace dédié et ainsi compléter votre équipe de rêve pour ensuite jouer des parties, accumuler des Stubs, accumuler des cartes, faire des transactions avec les autres joueurs… Bien évidemment, il n’y a pas de petit profit et il est évidemment possible d’acheter des Stubs avec de la monnaie sonnante et trébuchante sur votre store préféré…
Brothers in Arms
Les deux modes suivants, March to October et Franchise, sont des modes dédiés aux équipes. Le premier vous met dans la peau de joueurs de l’équipe retenue dans les moments-clés des matchs de la saison menant l’équipe à la gloire et aux World Series. Le mode Franchise étend quant à lui la gestion d’une équipe de A à Z… Il est heureusement accompagné d’options permettant de gérer plus ou moins de choses : pour les débutants (comme moi), on peut choisir de ne s’occuper que de la gestion du lineup, des rotations pendant les matchs et des blessures des joueurs. Mais on peut aussi gérer le repérage de joueurs talentueux pour les faire signer avec l’équipe, voire pour les plus motivés s’occuper de la gestion totale de l’équipe en passant par le staff lui-même, les contrats, les tractations entre équipes, le vestiaire au complet… Autant d’options qui raviront les fans de simulation de propriétaire d’équipe de base-ball.
Mais pour en revenir à la pratique virtuelle de ce sport, on a encore plein d’autres choix de jeux. Outre les parties rapides déjà mentionnées pour se faire un petit match sur le pouce, MLB The Show 22 présente des challenges hebdomadaires permettant de remporter des prix physiques (autographes…) ou des goodies numériques ; on peut aussi concourir dans des derbys de home runs contre d’autres adversaires en ligne. Évidemment, le jeu n’est pas avare d’une bonne compétition entre joueurs du monde entier et un classement global des joueurs lors de matchs en ligne sous le signe du crossplay : les joueurs de toutes les plates-formes peuvent donc croiser les battes pour déterminer qui est le plus fort… Mais aussi s’associer dans des parties en coop en 3v3 ou 2v2 ! Et en plus du crossplay, MLB The Show 22 est aussi cross-progression : il est ainsi possible de retrouver son profil intégral même en changeant de plate-forme. Tant qu’à unir tous les supports consoles, autant le faire bien après tout.
Your Latest Trick
Pour un amateur éclairé de base-ball et surtout pour les friands de la ligue américaine, MLB The Show 22 vise droit au cœur. Ultra complet avec des modes de jeu en pagaille, des grands noms et des options dans tous les coins et recoins, et entre une petite partie rapide et gestion totale d’une équipe de MLB, le jeu est clairement plus que généreux, avec le plaisir de pouvoir jouer en coop hors et en ligne, crossplay et cross-progression. Cependant, le jeu n’a-t-il que des qualités ? S’adresse-t-il à un (presque) néophyte comme moi ? Un des premiers gros points noirs du jeu est l’absence de traduction. Je comprends parfaitement qu’il est compliqué de traduire les milliers de lignes de textes, podcasts et commentaires intégralement en anglais ; et le jeu s’adresse en priorité au public américain. Mais même si on sait parler anglais correctement, la profusion de termes techniques rend parfois (souvent) difficile la compréhension de tout ce qu’on peut / doit gérer, et surtout, SURTOUT, la masse cyclopéenne de statistiques dans tous les sens. Quand on ne connaît pas, c’est simple : on ne comprend absolument rien à ce qu’on augmente, ce qu’on entraîne, ce qu’on lit à l’écran. Et là-dessus, pas d’aide hélas.Si vous décidez donc d’attaquer des modes de jeux carrière ou équipes, il faudra investir du temps pour apprendre au moins les rudiments de tous les tableaux de statistiques qui seront présentés, et croyez-moi, il y en a BEAUCOUP. À défaut de tout connaître, il sera quand même conseillé d’avoir au grand minimum quelques notions dans les règles du jeu avant de considérer l’achat – cela dit je pense que si vous l’achetez, c’est le plus souvent en toute connaissance de cause… En chipotant, je regretterai aussi la répétitivité des commentaires dans les matchs, même si on se concentre surtout sur le jeu lui-même.
Pour le reste, c’est du tout bon (sauf en ce qui me concerne la monnaie virtuelle qu’on peut acheter avec de la monnaie réelle, mais faut bien faire tourner le commerce mon bon monsieur) et avec une petite partie rapide ou deux on assimile très vite le gameplay parfaitement calibré de tous les compartiments du jeu. Et donc, outre les grands amateurs de base-ball, un joueur lambda pourra bien prendre du plaisir à manier la batte ou enfiler les gants.
Test réalisé par Bardiel Wyld sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Baseball, sport, sport d'équipe, réaliste |
Sortie |
5 avril 2022 (Xbox One) 5 avril 2022 (PlayStation 4) 5 avril 2022 (Nintendo Switch) 5 avril 2022 (PlayStation 5) 5 avril 2022 (Xbox Series X|S) |
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