Test de Fire Emblem Warriors: Three Hopes - Tout sauf un spin-off

Après Fire Emblem Warriors, sorti en 2017, le sous-genre des musô dans l'univers de Fire Emblem a eu droit à un nouvel opus le 24 juin 2022. Situé dans l'univers de Fire Emblem: Three Houses, le jeu est beaucoup plus canonique qu'on pourrait le penser de prime abord.

Fire Emblem

Que se serait-il passé si Byleth n'avait pas rencontré Edelgard, Dimitri et Claude ? Tel est le point de départ de Fire Emblem Warriors: Three Hopes. Le jeu, situé dans le même univers que Fire Emblem: Three Houses, repose sur la même problématique, à savoir le conflit entre l'Empire d'Adrestia, le Royaume de Faerghus et l'Alliance de Leicester, avec en toile de fond la place prépondérante occupée par l'Église de Seiros dans ce monde. Comme dans Three Houses, Shez, le personnage incarné par le joueur, doit en outre choisir un camp, offrant une histoire différente.

Quand ce nouveau jeu a été annoncé, je me demandais si l'ensemble des personnages du jeu de stratégie de 2018 seraient de la partie. J'ai rapidement été conquis : non seulement les élèves des trois classes sont présents, mais il en est de même pour les différents professeurs, pour les quatre élèves ajoutés par le DLC Ombres embrasées ainsi que pour les personnages secondaires de Three Houses. Ces derniers ne sont pas jouables, mais ils sont bien présents en tant que généraux, qu'il s'agisse d'Acheron, de Pallardo ou encore de Ladislava, pour ne citer qu'eux.

C'est bien simple : on a l'impression que chaque personnage ayant un nom et un design spécifiques dans Fire Emblem: Three Houses apparaît également dans Fire Emblem: Three Hopes. Koei Tecmo ne s'est cependant pas arrêté là puisque certains absents notables de Three Houses (comme Holst, le frère d'Hilda, souvent mentionné, mais toujours absent) sont enfin de la partie.

Le tout propose une fidélité exceptionnelle. L'apparence des personnages est identique entre les deux jeux, seuls certains d'entre eux ayant droit à une apparence légèrement remaniée (oui, cela concerne Mercedes, dont le design durant la seconde partie du jeu était raté). Il en est de même pour les doublages et, plus globalement, pour leur caractère. Tous les dialogues de soutien ont été réécrits, mais il semble que cela ait un prix, car il y en a globalement moins que dans Three Houses. Plusieurs personnages ne peuvent avoir entre eux qu'un lien C au maximum (notamment les personnages de même sexe) et de nombreux liens ne donnent pas lieu à un nouveau dialogue. C'est un peu dommage, tant ces dialogues de soutien composent une part importante de la franchise, mais l'essentiel est que la fonctionnalité demeure bien présente.

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Fire Emblem

Si Fire Emblem: Three Houses a été développé conjointement par Intelligent Systems et Koei Tecmo, on a appris par la suite que ces derniers avaient été les plus impliqués, Intelligent Systems faisant surtout de la supervision. Three Hopes est développé par Omega Force et Team Ninja, deux autres divisions de Koei Tecmo, mais le lien entre les deux jeux est évident. Outre l'univers et les supports, de nombreux autres rapprochements existent. Ainsi, entre deux batailles, le joueur se trouve au camp, l'équivalent du monastère dans Three Houses. Il peut y discuter avec les personnages présents et effectuer de nombreuses activités : s'entraîner, partager des repas, effectuer diverses corvées, forger de nouvelles armes...

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Three Hopes ressemble à chaque instant à une réinterprétation de Three Houses. Certaines mécaniques changent, mais leur fonctionnement demeure globalement identique. Ainsi, le thé est remplacé par les expéditions, mais il s'agit toujours de partager un moment avec un personnage puis de répondre correctement à trois propositions afin de gagner de l'affection. Les réponses ont en outre le mérite d'être un peu plus claires, même si je galère toujours autant à répondre correctement à chaque fois.

Aussi, comme je tente si subtilement de vous le dire depuis le début de ce test avec les différents sous-titres : Three Hopes est un Fire Emblem de plein droit. Ce n'est pas juste un spin-off très éloigné de la licence (ce qu'était Fire Emblem Warriors, sorti en 2017), mais plutôt un faux jumeau de Three Houses. Tout est similaire, au moins dans l'esprit, sauf le système de combat.

Warriors

En effet, Warriors oblige, ce jeu est un musô et non un jeu de stratégie. Ce point est cependant à nuancer, car à tout moment il est possible d'appuyer sur pause et de donner des ordres aux unités déployées. Il est nécessaire de le faire très, très souvent, et par rapport à de nombreuses unités, donc la dimension stratégique du jeu n'est absolument pas à négliger. Cependant, les combats sont très proches des autres jeux signés Team Ninja & Omega Force : des hordes d'ennemis (enfin, pas tant que ça, Switch oblige ; il y en avait bien plus dans Samurai Warriors 5, que je testais l'an dernier) qui ne servent à rien, des chefs de base ainsi que de bastions et des généraux, qui représentent la seule menace réelle. Pour les vaincre, le joueur dispose de combos extrêmement variés : Y - Y - Y - Y ou Y - Y - X ou Y - Y -Y - X... Oui, bon, on appuie surtout beaucoup sur Y, avec quelques variations à peine : une "jauge du guerrier" permettant de déclencher une super attaque, un éveil et deux techniques.

Ces dernières sont intéressantes surtout parce qu'elles sont une réinterprétation de la durabilité des armes. Pour rappel, dans Fire Emblem: Three Houses, les armes cassaient au bout d'un certain nombre d'utilisations. C'était super relou. Dans Three Hopes, la durabilité est liée à un combat, les armes se réparant d'elles-mêmes au terme de l'affrontement. Utiliser une technique diminue la durabilité d'une arme, ce qui est frustrant en début de partie, car on ne peut que très peu les utiliser avant de casser les armes, même s'il est possible de les réparer en récupérant des objets sur le champ de bataille. Cependant, en progressant, les armes avancées sont de plus en plus résistantes (contrairement à Thee Houses), ce qui est appréciable.

Lors de l'annonce du premier Fire Emblem Warriors, début 2017, j'étais impatient de découvrir le jeu. Lors de sa sortie, je n'ai cependant pas été convaincu, au point de ne pas le finir. En cause, une mécanique : le triangle des armes. Si cette dernière convient parfaitement aux jeux de stratégie d'Intelligent Systems, elle était particulièrement frustrante dans le musô de Koei Tecmo, car elle rendait certains personnages tout simplement injouables. Cette fois, plusieurs mécaniques limitent le problème. Tout d'abord, avoir une arme disposant d'un avantage, comme une épée face à une hache, n'offre que cela : un avantage. Ce dernier est appréciable, certes, mais pas indispensable ; il est tout à fait possible de vaincre un ennemi sans trop de difficulté même en étant en situation de désavantage. Deuxièmement, les escouades, qui peuvent être affectées à chaque personnage, apportent elles aussi un bonus, ce qui permet de compenser - ou de renforcer - une situation. Troisièmement, il est possible de changer d'arme ou de classe juste avant le combat (à condition de l'avoir débloquée) en cas de besoin. Enfin, la carte de bataille est très transparente, ce qui permet de se préparer de manière optimale. Tous ces éléments transforment une mécanique frustrante en 2017 en un élément appréciable en 2022.

Fire Emblem Warriors

Le mois dernier, des rumeurs évoquaient la sortie prochaine d'un tout nouveau Fire Emblem. Ce n'est pourtant pas nécessaire : Fire Emblem Warriors: Thee Hopes, synthèse parfaite de Warriors et de Three Houses, a de quoi largement occuper les fans de la licence. En effet, chaque histoire prenant au minimum 50h, il en faut au moins 150 pour découvrir les trois voies proposées par le jeu. De quoi largement être occupé en attendant un prochain jeu de stratégie.

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Test réalisé sur Switch par Alandring à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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