Test de OXIDE Room 104 - Laissez moi sortir, mais vraiment

Depuis le succès des escape rooms, le jeu vidéo, souvent plus copieur qu'innovateur, a pris le pli et adapte le style de façons diverses avec diverses réussites. Quand on joue à OXIDE Room 104, on ne peut s'empêcher de penser que l'auteur a du se dire "et si je faisais un motel d'escape ?" mais qu'en route le projet s'est simplifié... grandement.

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Un jour sans main ?

Dans OXIDE Room 104, on incarne Matthew qui, arrivant à un motel, se fait assommer avant de se réveiller immergé nu dans l'eau d'une baignoire.
Dès ses premières minutes, le jeu souffle le chaud et le froid : une ambiance bien mise en place souffrant de graphismes de type PlayStation 2 (sur Switch) et d'un doublage anglais absolument criminel.

Du côté graphique, ça sera sûrement mieux sur d'autres supports et puis avec la Switch on commence à être habitué à devoir faire avec ; l'ambiance n'en souffre pas trop, mais c'est surtout parce que le doublage est tellement catastrophique qu'on en viendrait à excuser tout le reste. Une option permettant de désactiver la voix de Matthew serait la bienvenue tant la moindre de ses remarques, en plus d'être inutile, est déclamée sans une étincelle de vie.
Les rares autres personnages doublés ne sont pas beaucoup mieux lotis, mais au moins on ne les entend que très peu.

Une fois sorti de la baignoire, il s'agit de sortir de la salle de bain fermée à clé. En ça, la toute première mise en situation résume parfaitement l'ensemble du jeu : trouver une clé pour ouvrir un truc pour alors trouver une autre clé qui ouvrira un autre truc et ainsi de suite.

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De rares fois, la clé est en réalité un autre objet, indispensable au déblocage d'un élément ou d'une action, mais le changement n'est qu'apparent et n'apporte pas de réelle variété.

Le jeu est donc un enchaînement de visite de chambres, pratiquement toutes permettant de trouver une nouvelle clé. Très peu de dépaysement, car dans leur architecture les pièces se ressemblent toutes (ce qui n'a rien d'illogique) et le principe reste toujours le même : fouiller fouiller fouiller et utiliser les clés qu'elles soient de chambre, de cadenas, de salle de bain ou passe partout qui a tendance à plus casser qu'à ouvrir quoi que ce soit.

En plus des clés, on trouve quelques dossiers qui sont là pour essayer de décrire une histoire à laquelle je n'ai trouvé que peu d'intérêt. Certains dossiers annotent la carte pour indiquer des points importants, mais de toute façon le joueur est prisonnier de la mécanique du jeu : à quoi bon savoir qu'il y a un truc important chambre XXX quand de toute façon on ne pourra en trouver la clé qu'après 15 autre chambres visitées ?

Chaque décès renvoie à la chambre de départ numéro 104 et cela entraîne une bonne et une très mauvaise idée.

La bonne c'est que les choses changent, la chambre 104 n'est plus tout à fait la même, d'autres objets peuvent être présents et l'ordre des chambres à venir peut changer ce qui à la base pourrait être intéressant en terme de rejouabilité.

La très mauvaise c'est qu'on recommence à zéro que ce soit en terme d'inventaire mais surtout en terme de visite de chambres : toutes sont à nouveau fermées et il faut à nouveau trouver leurs clés, ouvrir la porte, fouiller fouiller fouiller ...

Le gameplay un peu manchot

Le bestiaire est très peu varié et la plupart des ennemis ne nécessitent que de rester à distance. Par contre, pour le seul ennemi mobile du jeu, c'est une autre paire de manches : le tutoriel nous explique qu'on peut rester furtif en étant prudent. Dans les faits, c'est systématiquement un échec, il n'y a pas vraiment d'IA de détection et le monstre nous charge. Du coup on prend vite le pli de systématiquement tirer dessus et avec une localisation des dégâts qui ne permet aucun coup critique, il faut vider un chargeur avec une visée pas pratique pour s'en débarrasser. Le moindre contact provoque un saignement qui est fatal sans bandage. De la même façon, le contact avec le poison nécessite l'utilisation d'un antidote.

Si l'on fouille bien, on se retrouve avec de quoi gérer les problèmes malgré un inventaire limité qui nécessite parfois de faire des allers retours aux coffres de stockage, plus pénible que pénalisant vu qu'il n'y a pas de génération de monstre aléatoire.

Le simple fait de fouiller est peu pratique à la manette malgré une petite aide à la visée qui essaye maladroitement de nous guider pour pointer ce qu'on veut cliquer.

Bien tenté, mais insuffisant

OXIDE Room 104 aurait 4 fins différentes mais sans vous spoiler je dirais juste que la façon d'amener ces fins se fait de la façon la moins immersive et la plus frustrante possible.

Après avoir terminé la première fois je n'ai pas eu la motivation, malgré un jeu qui peut se faire en moins de deux heures, de réessayer pour voir si je pouvais faire mieux : si l'ordre des chambres semble ne pas être systématiquement le même, les pièces n'ont pas des mécanismes particulièrement passionnants qui donneraient envie d'être joués et rejoués. Si on ajoute à ça le fait que chaque entrée et sortie de chambre s'accompagne d'un chargement un peu trop long pour être acceptable vu ce qu'on a à l'écran, j'aurais plus vu une autre partie comme une corvée qu'un plaisir.

Et c'est dommage, le concept est fort sympathique et si les chambres avaient été plus créatives, on aurait pu pardonner la réalisation médiocre qui casse dans l'œuf les effets d'horreur avec lesquels le jeu voudrait nous faire sursauter.

Maintenant la seule chose que j'espère de ce jeu c'est qu'il serve de prototype à une version plus ambitieuse et surtout plus aboutie. En l'état, je ne le conseillerais qu'avec une grosse réduction.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Action-aventure, survie, survival-horror, contemporain

Sortie 17 juin 2022 (Monde) (PlayStation 5)
17 juin 2022 (Monde) (Xbox Series X|S)
17 juin 2022 (Monde) (Nintendo Switch)
17 juin 2022 (Monde) (PlayStation 4)
17 juin 2022 (Monde) (Xbox One)
17 juin 2022 (Monde) (Windows)

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