Aperçu de Flippin Misfits - Brutal et rapide

Unique

Ce mot a régulièrement été employé par les développeurs : avec Flippin Misfits, ils désiraient créer une expérience n'ayant pas d'équivalent. Celle-ci devait donc au moins être très différente de Dead By Daylight, le gros succès du studio. Sur ce point, difficile de leur donnez tort ; voyons ensemble pourquoi.

Vous incarnez un petit personnage disposant d'une arme de mêlée. Son objectif est de tuer autant de fois que possible les 1 à 3 autres joueurs présents dans la même arène que lui pour remporter un round. Au terme de cinq manches, le joueur s'étant imposé le plus souvent s'impose.

Le pitch paraît assez simple. Il l'est. La mort est rapide (un seul coup), le temps de réapparition aussi, ce qui en fait un jeu très nerveux ; en une seule manche de 3 minutes, il est possible de dépasser 10 assassinats par joueur. Toujours sur le plan théorique, le gameplay ne paraît pas si poussé que ça. En effet, il se limite à quatre boutons : une attaque, un saut, un sprint vers l'avant et... une modification de la gravité ?

Commençons donc par cette dernière. En appuyant sur une touche (par défaut, "q" pour mon clavier suisse, "a" pour les claviers français et américains, certainement quelque chose pour les personnes jouant à la manette), le joueur modifie sa gravité. Concrètement, il se rend à l'endroit où pointe sa souris et agit désormais comme si c'était le nouveau sol. Enfin, en principe, car le joueur lambda ayant tendance à balader sa souris en permanence, il atterrit rarement à l'endroit prévu.

Ce d'autant plus que de nombreux éléments peuvent perturber le déplacement. J'ai parlé du saut et du sprint, mais, paradoxalement, l'attaque est le facteur le plus important. En effet, en pointant sa souris sur un autre combattant, le joueur le marque à la manière d'un avion de combat. En cliquant alors sur la souris, il le poursuit. C'est là que les choses deviennent particulièrement amusantes.

Un seul coup est létal, mais il existe un moyen de se défendre : frapper plus fort que son adversaire. En effet, plus l'attaque est lancée de loin, moins elle fait de dégât. Ainsi, si le jeu incite à se servir de l'attaque comme un moyen de se propulser sur un joueur, la stratégie la plus optimale est souvent d'attendre et de frapper au dernier moment. Si les deux adversaires attaquent avec la même puissance, ils sont tous les deux repoussés. Ajoutez deux autres joueurs, une mort très rapide, les autres options de déplacement évoquées et vous obtenez un jeu extrêmement nerveux.

Dans l'espace, personne ne vous entendra crier

La direction artistique suit la même volonté de créer un produit à nul autre pareil. En effet, les personnages et les arènes sont extrêmement colorées, offrant une apparence globale que je ne me souviens pas avoir vu ailleurs. Les développeurs m'ont assuré que leur envie de produire une ambiance déjantée est notamment représentée par les nombreuses blagues émaillant les niveaux. Je vous avoue que je ne les ai guère remarquées, en raison de l'intensité de l'action, mais aussi du fait que la modification constante de la gravité rend très compliqué de construire une représentation mentale claire de l'arène.

C'est pourtant nécessaire, car cette dernière est en réalité le principal adversaire des joueurs. En effet, les arènes sont parsemées d'obstacles, dont en particulier des zones de lave. Pour un joueur débutant, il est très difficile de les éviter dans un jeu aussi dynamique et déstabilisant.

Prenons un exemple concret. Une des arènes est divisée en deux par un couloir de lave. J'étais d'un côté, les trois autres en face. J'ai bien passé une minute à essayer de le traverser, mourant en boucle en chemin. Ce n'était pas vraiment l'expérience la plus passionnante, mais ce n'est rien en comparaison des trois arènes situées dans l'espace.

Mise en situation. Vous visez une zone extérieure, appuyez sur Q (vous êtes Suisse aussi ! Bravo) pour l'atteindre, la manquez pour une des cinquante raisons possibles. Seulement voilà : cette compétence a évidemment un délai de récupération, vous contraignant à vous éloigner jusqu'à une mort inévitable.

Certes, la mort est très peu pénalisante. En effet, le temps de réapparition est très court et seuls les assassinats comptent pour déterminer le gagnant. En cas d'égalité, les joueurs sont départagés par le ratio entre le nombre de personnes tuées et leurs propres morts, mais les décès accidentels ne semblent pas être inclus dans ce décompte.

Les développeurs assument complètement la volonté de proposer une expérience "hardcore" et c'est quelque chose que je respecte entièrement. Néanmoins, cette difficulté crée une barrière à l'entrée qui peut compliquer la conquête des joueurs par Behaviour Interactive. Une solution hybride, par exemple en réservant les cartes constellées d'obstacles et en extérieur aux joueurs les plus expérimentés, m'aurait paru plus intelligente.

Plus on est de fous, plus on rit

En effet, Flippin Misfits ne connaît pas un succès important. Au moment où j'écris ces lignes, le jeu n'a que 30 évaluations sur Steam, ce qui n'est vraiment pas beaucoup pour un jeu multijoueurs. Pour y remédier, les développeurs ont plusieurs idées. Tout d'abord, durant les deux mois qui ont suivi le lancement, ils ont procédé à des équilibrages et des améliorations de qualité de vie. Un tutoriel a également été ajouté. Ensuite, le titre est accessible gratuitement jusqu'à lundi 14 novembre, 19h00. En outre, il est soldé de 30%, ce qui l'amène au prix astronomique de 3.50€, jusqu'au 24 novembre.

Enfin, pour les amateurs de Dead By Daylight, un bonus exclusif est offert dans ce jeu aux personnes testant Flippin Misfits.

Il y a donc désormais de nombreuses manières de découvrir le jeu. Espérons que cela permette au jeu de se construire une communauté fidèle.

Aperçu réalisé par Alandring grâce à une clef fournie par les développeurs et une présentation presse individuelle.