Test de Horizon Call of the Mountain - La montagne, ça vous gagne

Qui dit nouveau matos, dit nouvelle exclu vitrine pour faire profiter du max de capacités de l'engin. Au lancement de la PlayStation 5, Astro's Playroom permettait de se familiariser avec les fonctionnalités haptiques de la DualSense. Pour le lancement du PS VR 2 pour un tarif supérieur à la console même, Sony se devait de mettre les petits plats dans les grands en envoyant du lourd, et la figure de proue pour ce lancement débarque avec un spin-off de Horizon.

Attention dinorobot danger

L'intro met direct dans le bain
L'intro met direct dans le bain
Prisonnier entravé au bord d'une pirogue, on tape la discute avec ses geôliers pour se mettre dans le bain (dans tous les sens du terme) des tenants et aboutissants : un Carja de l'ombre capturé par les chasseurs de Marad l'Irréprochable, bras droit d'Avad, le Roi-Soleil des Carjas. C'est l'occasion de s'accoutumer aux somptueux décors du jeu dans une première séquence où on a l'occasion d'admirer ces bonnes vieilles bestioles dino-robots qui sont bien moins agressives (en tout cas bien plus aveugles et sourdes) que d'habitude, entre quelques Brouteurs, Veilleurs et même un Oiseau-Tempête qui passent en stimulant nos mirettes et les retours haptiques du casque et des manettes du PS VR 2. Il faut avouer que venant du PlayStation VR premier du nom sans être passé par les cousins du monde PC, j'ai éprouvé une satisfaction certaine et j'ai eu à peine le temps de m'y accoutumer que des Carapateurs un peu plus smart que leurs congénères robotisés entraînaient le frêle esquif dans l'eau et emportaient l'un des deux soldats avec eux : c'est l'heure de se tirer de là ! Évidemment, le hasard hasardeux de la chance coïncidente a mis un arc ainsi que des flèches sur le chemin et c'est parti pour s'entraîner au tir sur des cibles planquées dans les décors en attendant de se faire la main sur des machines qui bougent. On finit très vite par être amené devant Marad pour faire quelques missions afin de mériter une vraie grâce (car on ne reste pas libre très longtemps) et chercher les traces de son propre frère qui aurait déjà travaillé avec les Carjas...

Eh mais j'te connais toi...
Eh mais j'te connais toi...
Monter des cairns en pleine nature : check
Monter des cairns en pleine nature : check

Le haptique c'est fantastique

Eh mais j'te connais toi...
Eh mais j'te connais toi...
Assurément, question sensations, on est servis. Le jeu est vraiment très beau et se sert pleinement des technologies intégrées dans le casque pour peaufiner tout ce qu'il peut, à commencer par le HDR qui envoie du lourd et le rendu fovéal permettant de concentrer les ressources de la console là où le regard se tourne pour économiser des ressources en réduisant les détails sur le reste de l'image. Il est forcément presque impossible de le constater en jeu (mise à part la luminosité qui change aussi) ; j'ai dû faire des captures d'écran en ne bougeant que le regard à certains moments calmes du jeu pour vérifier le résultat - ce qui explique par ailleurs pourquoi certaines captures présentes dans le test sont un peu floues là où le regard ne porte pas. Le suivi du regard est aussi un petit détail, mais comme c'est pratique ! Aider à naviguer dans les menus du jeu ou sélectionner des réponses dans les dialogues avec les pnjs, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi (maintenant) ça veut dire beaucoup. J'ai même franchement une gêne à basculer sur un jeu qui n'intègre pas cette petite fonctionnalité tellement pratique...

Les manettes du PS VR 2 sont aussi bien mises à contribution, bien plus agréables à prendre en mains qu'un vieux PS Move (faut être honnête) et les retours haptiques des manettes et du casque s'intègrent si bien qu'on s'y habitue très vite. Bon, la précision n'est pas encore parfaite et il arrive encore que les mains en jeu ne suivent pas le rythme, surtout quand on alterne très vite les positions des mains pour grimper le plus rapidement possible, mais dans l'ensemble les commandes répondent très bien la majorité du temps, à la fois pour les mouvements larges (grimpette, tir...) comme les mouvements plus précis (la visée, fabrication de flèches et d'outils...). Et j'insiste bien sur la grimpette, car le jeu en est BLINDÉ. Il s'agit en effet essentiellement de se balader "librement" dans des endroits réduits, pour ensuite grimper péniblement à la force des bras (Nathan Drake n'a qu'à bien se tenir) jusqu'au plateau suivant. Attendez-vous à passer une bonne partie de votre temps les bras en l'air, alors faites attention de ne pas avoir de lustre à portée si vous jouez debout... Il est parfois obligatoire aussi de saisir des outils en main en pleine ascension, en gardant un bras en l'air et en appuyant sur un bouton de l'autre manette le temps de choisir l'outil puis le valider et enfin l'utiliser ; plusieurs outils différents pour varier les plaisirs, mais en ce qui me concerne j'ai trouvé le piolet particulièrement pénible à utiliser.

De très jolis paysages en fond
De très jolis paysages en fond

Là-haut sur la montagne

De trop rares combats en "arène fermée"
De trop rares combats en "arène fermée"
Entre quelques séances d'alpinisme pas improvisé, on peut affronter des machines de plus en plus vindicatives, le liquide de refroidissement aux lèvres, à commencer par de sympathiques mais lents veilleurs, jusqu'à un gueule d'orage, des boursoufleurs, un oiseau-tempête... Là encore, du lourd question casting en provenance directe du jeu de base, mais il ne faut pas s'attendre à pouvoir se balader aussi librement dans les grosses séquences de combat (à part de rares parties où on peut passer furtif) : j'avais mis des guillemets plus haut à "librement", car bien que dans des espaces réduits, on avait encore la possibilité d'aller où on veut dans les séquences d'exploration. Lorsqu'on affronte des machines, on se retrouve réduit à agir sur un arc de cercle en faisant toujours face à l'adversaire. Il est ainsi possible de bouger seulement sur cet arc de cercle pour esquiver les attaques en bougeant normalement ou en faisant des strafes rapides pendant qu'on tire une flèche de notre carquois virtuel et qu'on la tire en mimant le geste de l'archer. Un mal pour un bien, mais un bien pour un mal : autant on peut se sentir (légitimement) frustré d'être limité dans ses déplacements, autant ça simplifie les combats et aide forcément pour éviter le motion sickness autant que faire se peut. Il faut pourtant être attentif aux détails des arènes, car il est possible de trouver des flèches spéciales (électriques, enflammées, choc...) ou des pommes pour regagner de la vie en plein combat posés à certains endroits de l'arène. Voire, si on n'est vraiment pas attentif, on peut rater des balistes censées simplifier un combat alors qu'on galère depuis plusieurs minutes à tirer comme un glandu à base de flèches de chasseur standard... (hum, oui, c'est du vécu)

Les trois PNJs principaux
Les trois PNJs principaux
Il faudra fabriquer ses outils et ses flèches
Il faudra fabriquer ses outils et ses flèches

Plus dure est la chute

Le jeu souffle le chaud et le froid : clairement, le jeu se met en quatre pour déployer le max de sensations et utiliser au mieux les technologies du casque et à ce niveau le contrat est rempli avec les honneurs. Je me suis arrêté plusieurs fois après de gros combats pour admirer le résultat et jeter un œil aux magnifiques paysages du jeu, fier du travail accompli en prenant une photo de la machine vaincue tel un safariste post-apo. J'ai bien apprécié crafter moi-même les flèches ou les outils et la diversité de ceux-ci. Mais comme il est laborieux de grimper encore et encore des parois de montagne... C'est presque à se demander si le studio n'avait pas trop écouté les critiques regrettant l'absence totale d'alpinisme dans les deux jeux Horizon d'origine et en ont mis jusqu'à l'overdose... Dans l'absolu, il est important voire presque primordial d'avoir joué à l'un des jeux précédents pour connaître un peu les tenants et aboutissants de l'histoire, sinon il sera impossible de comprendre pourquoi ils parlent de Carjas, Carjas de l'Ombre, de Raids Rouges etc. Personnellement, l'histoire globale ne m'a pas vraiment accroché et je profite surtout de la balade pour taper des grosses machines avec plaisir, mais je ne pourrais certainement pas dire que c'est un jeu à acheter à 100% les yeux fermés (hum). Question rejouabilité, il s'agit surtout d'un jeu assez linéaire où il est possible de refaire des parcours précédents pour compléter ses collectes de reliques collectibles et de cibles planquées à abattre ; il y a aussi des combats en arène sans avoir à se taper toute une ascension pour les plus motivés à tabasser de la machine. En dehors, une huitaine d'heures seront suffisantes pour terminer le jeu, ce qui fait un peu court pour un jeu à un tarif plein. Attention, je ne dis pas que ça ne les vaut pas du tout - c'est clairement à l'appréciation de chacun -, mais au prix du casque et au prix du jeu (un peu réduit en bundle), je dirais qu'il faut bien y réfléchir.

JoL RPZ !
JoL RPZ !

Test réalisé par Bardiel Wyld à partir d'une version (et pas une vidéo) fournie par l'éditeur

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