Test de Project Zero : Le Masque de l'Éclipse Lunaire - Un vieux pot reste un vieux pot

Ça faisait longtemps que je n'avais pas testé le remaster d'un ancien jeu. En plus dans un genre que j'apprécie particulièrement, le survival horror.
Ce genre de réalisation comporte plusieurs écueils à éviter que ce soit une fainéantise dans la mise à jour technique ou un manque de modernisation du jeu. Nous allons voir que si ce remaster ne rate pas tout, il rate probablement l'essentiel.

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Zero, c'est quoi d'autre que la tête à Toto ?

Tout d'abord, notons que Project Zero : Le Masque de l'Éclipse Lunaire est le quatrième opus de la série Project Zero, mais se veut être un préquel aux autres, ce qui (hors clin d'œil) permet de penser que c'est un point d'entrée pas forcément mauvais pour ceux qui ne connaissent pas la licence.

Au cours d'une courte intro démarrant sur deux jeunes femmes explorant un bâtiment mal éclairé, Project Zero renvoie tout d'abord de bonnes impressions.
Si les textures rappellent que nous sommes sur Switch avec un jeu venant de la Wii, c'est tout de même agréable à l'œil pour qui apprécie les vieux murs au style nippon.
Un certain grain est appliqué à l'image et s'il doit aider pour les performances, il est surtout très bien pensé pour l'ambiance horrifique du titre.
Les personnages m'ont paru un peu ratés, car elles (on ne joue quasiment que des femmes) ont des allures de sex doll japonaise avec leur peau lisse et uniforme ainsi que leurs mouvements peu naturels vu que sur le principe et style de jeu on est typiquement dans du Resident Evil old school avec des plans de caméra fixe et des personnages qui se déplacent dans une direction vers laquelle on les fait tourner. Les vêtements ont également tendance à faire pencher vers une certaine volonté de sexualisation pas forcément du meilleur goût et je ne vous parle même pas des DLC qui se lâchent complètement.

Cette introduction est un petit tutoriel sur le maniement du jeu et c'est donc assez rapidement que l'on prend conscience de l'ampleur de ce qui peut être un problème.

Y'a quinze ans, ça allait

En tout premier lieu, ce qui choque, c'est la vitesse de déplacement des personnages : c'est d'une lenteur atroce. Il est possible de courir en appuyant sur une touche, mais ça donne plus l'impression d'une blague qu'autre chose vu que malgré l'accélération des jambes, on doit atteindre la vitesse de 3km/h, donnant l'impression d'avancer sur un tapis course.

Et plus on avance dans le jeu, plus on se rend compte que tout est lent. Par exemple, pour ramasser les objets importants, il est tout d'abord nécessaire de les éclairer pour qu'ils scintillent et deviennent activables. Heureusement que le plus souvent, notre simple déplacement fait passer la lampe sur l'objet et l'active. Mais pour ceux placés un peu moins dans le trajet, il faut plus ou moins viser la zone avec le faisceau lumineux.
Le fait de ramasser en lui-même est lent, car il nécessite d'appuyer quelques secondes pour que l'animation de ramassage se fasse. Si cela peut renforcer le stress lors de moments tendus, c'est avant tout pénible de devoir se la faire imposer pour absolument tous les objets qu'on prend.

Dans ce jeu, on est régulièrement confronté à des fantômes et notre seul moyen de défense est la Camera Obscura qui est un appareil photo à soufflet. Quand on l'utilise, on passe en vue à la première personne qui permet de viser et déclencher la prise de photo qui est le moyen de faire des dégâts aux apparitions. Sur le principe, c'est sympathique d'autant qu'il faut s'adapter aux ennemis pour varier prise de photo rapide ou chargée, mais dans l'expérience de jeu c'est pataud, on met trop longtemps à se tourner dans la direction que nous indique un radar. Les fantômes pouvant passer à travers les murs, on doit souvent se déplacer dans des endroits exigus avec une maniabilité pénible et même en le faisant bien, les collisions ne sont pas toujours bien gérées.

Ces apparitions et les effets sonores sont par contre plutôt réussis concernant l'ambiance et certains jump scare.

C'est beau, mais c'est loin

Project Zero : Le Masque de l'Éclipse Lunaire a une vraie identité visuelle, les personnages "bimbo" renforçant ou pas l'ambiance survival horror selon les goûts de chacun. De plus, le portage sur Switch est très correct.

Mais n'avoir absolument pas touché au gameplay me paraît être une erreur. Si ça pouvait passer en 2008 sur Wii avec l'excuse du combo Wiimote/Nunchuck, se retrouver à galérer, perdre du temps et criser à cause d'un gameplay d'un autre âge ne me semble pas être ce dont les joueurs ont envie en 2023 et ce n'est pas l'utilisation des fonctionnalités gyroscopiques qui arrange quoi que ce soit.

Et c'est vraiment dommage, car le jeu donne envie d'y jouer, mais dès qu'on a la manette en main, on se dit rapidement en baillant qu'on a mieux à faire.

Les plus nostalgiques et/ou les plus indulgents seront peut être capables de profiter du scénario et de l'ambiance en faisant fi des problèmes de gameplay, mais à mes yeux si certaines façons de jouer ont disparu c'est pour de bonnes raisons.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Wii, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Action-aventure, survie, survival-horror, asie, japon contemporain

Sortie 2008 (Japon) (Wii)
2023 (Monde) (Windows)
2023 (Monde) (Xbox One)
2023 (Monde) (PlayStation 4)
2023 (Monde) (Nintendo Switch)
2023 (Monde) (PlayStation 5)
2023 (Monde) (Xbox Series X|S)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.