Test de Dead Island 2 - Un Zombie-game qui reflète son époque

Initialement prévu pour l'année 2015, Dead Island 2 se fera attendre longuement avant d'arriver sur nos écrans. Nous avons eu l’occasion de parcourir les rues de la Californie où l’épidémie vient de poser ses valises.

Who do you voodoo bitch?

Notre aventure se situe donc en Californie où un avion arrivant de Banoï rapporte avec lui l’épidémie zombie du premier titre. Au programme, à l’instar de l’aîné, plusieurs personnages sont jouables et un mode coopération est disponible. On retrouve par contre des personnages beaucoup moins spécialisés au niveau des armes, mais plutôt au niveau de leurs statistiques. Par exemple Amy serait un personnage ayant une agilité plus développée que Ryan qui mise tout sur la résistance. Chaque personnage a aussi des compétences innées en lien généralement avec ses statistiques. (Par exemple avoir un bonus modéré de force quand un personnage évite ou bloque un coup).

Le choix reste toutefois assez simpliste et n’aura qu’un impact très modéré sur le système de combat. On notera aussi qu’au niveau de l’histoire, il n’y aura aucun impact en fonction du personnage choisi. Après, chacun des protagonistes a une personnalité assez appuyée, bien que parfois très manichéenne.

Screenshot 1
Screenshot 6

Le jeu reprend le ton déjà posé par le premier opus, des situations plus loufoques les unes que les autres avec un ton totalement décalé. Alors, c’était sympa en 2011, mais reprendre les mêmes clichés et situations en 2023, c’est parfois un peu lourdingue. Surtout qu’en plus de dix ans, on a mangé pas mal de comédies qui ont déjà bien éculé le genre. Du coup, on n’est jamais vraiment surpris par les tenants et aboutissants du titre ni par l’histoire qu’il propose.

Une aventure qui, heureusement, se finit assez rapidement avec une douzaine d’heures pour sa trame principale. Toutefois, cela ne constitue que 47 % de la progression du jeu qui se veut être un grand terrain de jeu rempli d’explorations et de quêtes secondaires. Une des principales problématiques du titre à mon sens, c’est qu’il ne donne pas vraiment envie d’explorer les rues dans lesquelles on se trouve. Et cela vient surtout du fait de la technique compliquée à laquelle nous sommes constamment confrontés. Les zombies apparaissent et disparaissent à chaque fois que vous tournez le dos. On peut trouver cela marrant au début, mais à partir d’un moment c’est vite redondant. Tuer 10 zombies, tourner le dos 10 secondes et voir que les corps ont disparu et qu’à la place il y a cinq nouveaux zombies… Surtout que bon, les modèles ne sont pas nombreux et il arrive parfois d’avoir deux zombies identiques qui vous courent après.

Donc, on ne peut pas dire que Dead Island 2 brille par son écriture intelligente, mais est-ce qu’on joue vraiment à ce jeu pour cela ? Pas sûr.

Pan pan ou schling schling ?

Du coup, le studio nous propose d’explorer les rues de Beverly Hills ou encore de Santa Monica et je dois dire que c’est plutôt bien réussi malgré le fait que les zones soient instanciées et qu’on ne soit pas face à un grand monde ouvert. Là encore petit bémol technique, le jeu a tendance à avoir des ralentissements et chutes de framerate sans vraiment de raison. Mis à part cela, on prend un certain plaisir à se balader tout en étripant des zombies et en fouillant les différentes propriétés. L’exploration récompense d’ailleurs assez bien le joueur en matière d’armes, d’éléments de fabrication ou de plans. On notera d’ailleurs la possibilité d’avoir des chasses de zombies ou encore tout simplement une belle quantité de quêtes secondaires. Il est totalement possible de réaliser le jeu sans faire rien de tout cela (ce qui est un peu dommage), mais cela augmente tout de même un peu la difficulté, car l’équipement ne suit pas toujours.

Screenshot 7
Screenshot 8

À noter que pour venir à bout de toute cette armada de zombies, on retrouve une quantité plutôt acceptable d’armes de mêlée en tout genre en passant par les couteaux, les râteaux, les pelles, les katanas et bien d’autres joyeusetés. Celles-ci sont customisables pour devenir plus intéressantes et violentes via des ateliers dispersés sur les cartes. Il est alors possible de rendre une arme électrique ou plus tranchante par exemple. Les armes à feu ne feront leur entrée que bien plus tard dans le jeu (pas loin de la moitié du jeu). On retrouve des pistolets, des fusils, des shotguns… Bref tout l’attirail suffisant pour venir à bout du moindre cancrelat de zombie qui existe. Le titre tente toutefois de favoriser, à juste titre ou non, les armes de mêlée qui infligent, la plupart du temps, des dégâts plus importants. À l’instar de ces dernières, les armes de feu sont aussi customisables pour apporter toutes sortes de dégâts élémentaires.

Le combat est en soi assez décevant, car il donne une impression de non-évolution vis-à-vis du premier titre. Alors, on retrouve bien entendu un système de mutilation qui permet de couper des zombies en petits morceaux, mais les coups manquent clairement d’impact quand il s’agit de toucher un zombie. Pire encore, certains ont juste l’impression de s’en foutre et n’hésiteront pas à continuer à vous attaquer. On regrette de ne pas avoir plus de possibilités d’enchaînements et de combos pour justement avoir l’impression de gérer un peu mieux les combats. On notera au passage que le coup de pied sauté est une de vos armes les plus violentes et que le jeu vous poussera à l’utiliser sans cesse. En parlant des combats, votre personnage sera capable de bloquer ou d’esquiver les coups pour réaliser des contres si vous réalisez ces mouvements à temps. La réalité, c’est que réussir ces actions va permettre d’enchainer avec une attaque puissante (en appuyant sur la touche F) qui aura tendance à tuer d’un seul coup les zombies. Une mécanique plutôt sympathique dans son ensemble, car les éliminations sont en lien avec les armes utilisées, mais qui manquent, à mon sens, un peu de profondeur.

On retrouve aussi la présence de compétences qui ont été appelées de manière très intelligente « Superballes ». Celles-ci vous permettent de lancer une grenade ou des shurikens et ont un temps de réapparition. Derrière cela, on retrouve tout un système de cartes qui permet d’avoir des améliorations en fonction des esquives, des compétences ou encore des améliorations passives. Ces cartes s’obtiennent en réussissant certaines actions ou tout simplement en progressant dans l’histoire.

Screenshot 10
Screenshot 11

On notera aussi l’arrivée d’une nouvelle mécanique : les pouvoirs Numen. Ceux-ci vous permettent d’entrer dans une rage folle et d’écharper les zombies à mains nues. Vous pouvez déclencher ce « pouvoir » à mesure que vous dégommez des monstres. Il permet généralement de venir à bout d’un zombie un peu trop puissant ou d’une horde assez facilement. L’arrivée de cette mécanique dans le jeu est assez intéressante même si, au niveau de l’écriture, on reste sur notre faim. Peu d’explications du pourquoi ou du comment, mais aussi peu de réels apports au niveau du lore du jeu.

Drown

S’il y a bien un morceau sur lequel Dead Island 2 réussit quasiment un sans-faute, c’est sur sa bande-son. Déjà grâce à sa musique « Drown » de Karen 0 & Danger Mouse. On retrouve aussi quelques morceaux assez puissants musicalement quand il s’agit de combattre un boss. C’est une idée plutôt cool pour le coup d’avoir ces boosts d’adrénaline sonore, mais c'est malheureusement, encore une fois, mal exécuté. Il arrive bien souvent que la musique se finisse avant la fin du boss, ce qui laisse un vide de toute musique pendant quelques instants où le bruitage des armes se fait entendre… Pas forcément le plus idéal de passer d’un extrême à l’autre pour le coup.

Screenshot 3
Screenshot 5

En parlant des boss, ce sont à chaque fois des découvertes de zombies bien plus puissants que les autres. Une belle découverte qui devient vite amère quand, une fois le boss battu, on le retrouve à tous les coins de rue. Oui, les boss deviennent ensuite de simple trash mob et ça perd alors un peu de sa superbe.

En conclusion, Dead Island 2 aurait pu être, au vu des nombreux reports et du temps écoulé, une expérience bien plus plaisante qu’elle ne l’est aujourd’hui. On a parfois malheureusement l’impression que le jeu est resté bloqué à l’époque où il aurait dû sortir. Il ne surprend jamais et ne propose que des éléments manquant cruellement de profondeur. Il est d’ailleurs compliqué de sauver le jeu au niveau de sa technique qui est assez problématique quand on constate du clipping ou tout simplement des monstres qui disparaissent/apparaissent dès que la vision de la caméra n’est plus sur eux. Il y a des chances qu’un patch day one vienne régler quelques soucis, mais rien de garanti non plus.

Difficile, au vu de la qualité du titre, de vous conseiller d’acheter celui-ci. Il sera sûrement très rapidement en promotion voir même offert sur l’Epic Game store. Il aurait été plus adéquat de sortir le jeu sur l’Xbox Game Pass, car, au prix de 70 euros, ça ne vaut clairement pas le coup. Le jeu sera disponible le 21 avril 2023 sur PlayStation 4/5, Xbox One/Series et Windows.

Test réalisé par Glaystal sur PC à partir d'une version fournie par le développeur

Réactions (7)

Afficher sur le forum