Test de The Lord of the Rings : Gollum - Le Gollum of the Year

C’était une bonne idée…

Dès l’annonce de TLOR : G, les gens n’étaient déjà pas forcément en accord avec les choix effectués. En effet, comme nous l’avons constaté sur la bande annonce du jeu, celui-ci connait déjà un bon nombre de « dislike ». Pour cause, les graphismes semblant peu convaincants pour l’époque, mais aussi l’idée, saugrenue, d’incarner un personnage très peu charismatique. Pourtant, l’idée n’était pas si mauvaise étant donné que Gollum est un personnage majeur de l’œuvre de J.R.R Tolkien. En effet, Gollum est un personnage complexe tourmenté entre le bien et le mal qu’il a développé entre deux personnalités (Sméagol et Gollum).

Lors de l’annonce du jeu, alors qu’il était encore en alpha, on voyait d’ailleurs que nous aurions accès aux deux personnalités du personnage pour faire des choix et peut-être orienter l’une des personnalités plus en avant. Le problème est qu’une fois le jeu en main, il n’y a pas grand-chose qui va. Puisqu’une image vaut parfois mieux qu’un long discours, voici l’évolution de l’aspect graphique du jeu de l’alpha à la sortie. Est-ce que le mot downgrade est encore suffisant pour justifier cela ?

Mais bon, les graphismes peuvent parfois être mis de côté, car le gameplay et l’histoire vous permettent d’oublier ce point (même si les elfes sont dignes du groupe KISS). J’aurais aimé que ce soit le cas. Dès les premiers instants, on constate déjà que les cinématiques tournent à 30fps maximum. Cela provoque, de ce fait, une réelle problématique quand derrière, le jeu tourne à plus de 80fps… La transition est donc violente, à tel point que je vous conseillerai de limiter vos fps à 60 pour éviter justement cela.

Nous débutons l’aventure à côté de la forteresse de Barad-Dûr peu avant que notre personnage soit capturé et torturé. Le jeu reprend des mécaniques d’infiltration qui, malheureusement, n’évoluent pas du début à la fin. Vous vous cachez dans des feuillages ad vitam aeternam et au vu de l’intelligence de l’IA, ce n'est malheureusement pas toujours nécessaire. Rapidement, nous sommes confrontés à notre premier choix qui met en opposition les deux personnalités. Concrètement, cela n’a aucun impact particulier du début à la fin si ce n’est vous proposer des scènes sensiblement différentes. Toutefois, l’histoire continue sa linéarité que vous favorisiez les comportements de Sméagol ou de Gollum.

Dès notre emprisonnement, nous tentons de nous échapper et c’est là que le studio allonge la durée de vie de son titre de manière totalement artificielle. En effet, il faut plusieurs jours de tâches ingrates et totalement inintéressantes avant d’espérer enfin continuer l’histoire. Et même après, on retrouve constamment les mêmes mécaniques encore et encore sans apprendre quoi que ce soit d’intéressant sur notre personnage principal. Durant ces phases, Gollum est animé comme un personnage digne des jeux datant d’une dizaine voire d’une quinzaine d’années. Marrant d’ailleurs de le voir sauter comme une grenouille et d’être appelé par les orcs par le même nom… À aucun moment nous ne sommes emportés dans des moments plus intéressants ou même plus larmoyants. On rappelle quand même que Sméagol est une victime toujours tiraillée par son alter, mais aussi par sa volonté de faire le bien ou de compter pour quelqu’un. Il y a juste quelques instants, avec l’elfe Mell, pendant lesquels vous ressentez cela, mais c’est tellement pauvre comparativement à tout le potentiel du personnage.

Même l’auto-save est une catastrophe. Ça sauvegarde dans les moments les plus improbables et parfois, on doit refaire des moments de parkour très désagréables encore et encore à cause d'un bug, parce que le personnage se bloque dans une texture ou encore saute n’importe comment. Il est à noter que le jeu se montre même parfois roublard au point qu’une énigme est totalement foutue, car le jeu ne prend pas en compte vos choix… Alors oui, ce ne sont que des soucis qui arrivent de manière sporadique, mais ce n’est pas comme ci le reste du jeu pouvait faire oublier cela.

Techniquement, le jeu tourne relativement bien si on met de côté les cinématiques à 30fps et les ralentissements du jeu dès qu’on tourne la caméra. 

Mais cela restera une idée.

Avec une durée de vie famélique d'environ 8h, The Lord of the Rings: Gollum est en fait un voyage direct vers le Mordor du jeu vidéo. Pourtant, à mon sens, ce jeu a une importance vidéoludique importante. Il rappelle qu’une licence ne fait pas tout et qu’il est encore possible, en 2023, de réaliser de mauvais choix de développement. Est-ce que le projet était trop ambitieux à la base ? Est-ce que le fait que Nacon rejoigne le bateau lui a fait du tort ? On ne sait pas vraiment et le développeur (Daedalic Entertainment) a publié sur les réseaux un mot d’excuse concernant le jeu. Un de plus qui rejoint, en 2023, la liste des mots d’excuse (Forspoken, Jedi: Survivor, ...). Il est vraiment étonnant, en tout cas, qu’un studio laisse un jeu dans cet état et le sorte. D’autant plus qu’il avait été déjà reporté de plusieurs mois en juillet 2022.

TLOR : G est probablement l’un des pires jeux de cette année et c’est bien dommage, car, encore une fois, l’idée de base était plutôt intéressante. Tant techniquement que dans ses mécaniques, rien ne rattrape le jeu qui se contente d’enchaîner les phases d’infiltrations et les bugs les plus improbables. Ne l’achetez pas, ne cautionnez pas cela même par pure curiosité : vous perdriez 60 euros. Le jeu est disponible sur PC, PlayStation 4/5, Xbox One/Series X|S et devrait rejoindre le catalogue de la Switch. Je doute de ce dernier point au vu de la catastrophe actuelle, mais bon, qui sait…

Je vais achever la bête en vous parlant des DLC incroyables du jeu. Si vous désirez que les Elfes parlent le Sindorin, il vous faudra débourser 3 euros supplémentaires. Vous désirez en apprendre plus sur l’histoire ainsi que les lieux que vous allez visiter ? Ce sera 5 euros. Ce procédé est honteux et n’a aucun sens, même pour un jeu qui aurait été incroyable de A à Z. Bref… Fuyez, pauvres fous.