Test de Stray Gods : The Roleplaying Musical - En quête de musique

Avec à sa tête David Gaider, qui a travaillé sur KOTOR ou encore Dragon Age, ce qui fut appelé un temps "Chorus" sort après 3 ans de développement. Attention néanmoins, on est très loin du genre des jeux précités, ce qui ne veut pas dire que Stray Gods ne vaut pas le coup d'œil, ou plutôt d'oreille devrais-je écrire.

banner

RPG pas tout à fait

Le titre du jeu devrait plutôt être Stray Gods : The "Roleplaying" Musical.
En effet, il se présente en réalité sous la forme d'un visual novel dans lequel nous avons par moment le choix entre diverses options de dialogue qui influencent plus ou moins la suite de l'histoire.
Le gameplay du jeu est simple : 2 à 4 choix faits à la manette avec un délai pour répondre lors des moments chantés.
Au cours de la partie, on est amené à choisir des traits (intelligent, combattif ou charmeur) qui offrent parfois des choix particuliers au joueur. C'est tout pour le côté roleplay, ce qui fait léger.

Par contre, sur sa partie musicale, Stray Gods ne ment pas : on est face à l'équivalent en jeu d'une comédie musicale comme sait les faire Hollywood.
La plupart du temps, les personnages parlent ; par moments, ils passent en mode chant et ce pour une bonne raison : le personnage qu'on incarne, nommé Grace, a reçu l'eidolon (l'âme) d'une muse et son pouvoir permet aux gens d'exprimer leurs plus profondes pensées en musique.
Malheureusement pour Grace, elle est accusée du meurtre de Calliope, la précédente muse, et elle doit prouver son innocence aux dieux Grecs sous leur forme moderne - les Idoles - comme Athéna, Apollon ou encore Aphrodite.

Pour cela, Grace se rend dans divers lieux pour rencontrer ces personnages et dialoguer avec eux pour dénouer l'intrigue. Ceci se fait à travers des écrans un petit peu animés. Graphiquement, c'est assez simple par rapport à la moyenne des visuals novels, dans un style comics, mais par contre côté mouvements, c'est plutôt vivant avec même parfois des effets de caméra très sympas.

Quand la musique est bonne

On ressent diverses influences dans ce Stray Gods. Par exemple, la modernisation des personnages de la mythologie grecque a un côté American Gods, mais beaucoup plus sage que la série.
Du côté musical, on est totalement dans le style des spectacles de Broadway et de leurs adaptations en film. On peut penser par exemple à Moulin Rouge de Baz Luhrman en 2001, Les misérables de Tom Hooper en 2012 ou encore The Greatest Showman de Michael Gracey en 2017.
Le jeu m'a également rappelé le Dr Horrible's Sing-Along Blog des frères Whedon en 2008.

Les chansons sont directement influencées par les choix que le joueur fait pendant le morceau et j'ai trouvé que quel que soit les choix faits, ça se tenait musicalement, mais c'est aussi le principe du genre qui veut ça : selon l'état émotionnel du chanteur, la musique peut changer du tout au tout sans que ça soit choquant.

Si cela fonctionne aussi bien, c'est aussi parce que le casting vocal est absolument parfait (l'audio est en anglais uniquement) pour interpréter les compositions de Austin Wintory (Flow, Journey). Pas un personnage n'a un doublage moins bon que les autres, on est dans le haut du panier.
Citons tout d'abord Laura Bailey qui double Grace. Sa voix vous dira peut être quelque chose tant elle a fait de doublages pour des jeux ; on peut également citer son rôle de Vex'ahlia dans la série La Légende de Vox Machina. Je ne savais pas qu'elle chantait si bien.
Pas en reste, on trouve Troy Baker en Apollon, connu pour son doublage de Joel dans The Last of Us.
Je finirai par citer Felicia Day en Athéna qu'on a pu voir dans Buffy, Supernatural ou encore The Guild et dont les capacités vocales sont connues.

Mais un peu l'oubli d'être un jeu

Si j'ai beaucoup apprécié l'expérience à titre personnel, je ne suis néanmoins pas aveugle aux défauts du titre, le principal étant qu'il est plus un film interactif qu'un jeu vidéo. Quand on a terminé l'aventure une fois, il est difficile à se motiver pour la refaire, car les choix n'influent en rien sur la trame principale et les romances annexes qu'on peut avoir ainsi que les petits variations ne sont pas forcément quelque chose qui nous poussera à relancer le jeu, ce d'autant plus que rien n'est fait pour que le joueur puisse se rappeler ce qu'il a fait ou pas fait : il n'y a pas d'arbre de décisions. Il est tout de même possible de passer les dialogues parlés, ce qui permet de ne jouer que les parties chantées qui sont ce qui change le plus en fonction des choix faits.

À l'heure où j'écris ces lignes, il y a quelques rares soucis de traduction, mais surtout des problèmes de balance du son selon les personnages, un comble dans un jeu musical. Néanmoins, le problème est connu et est censé être réglé dans un correctif à venir.

Stray Gods : The Roleplaying Musical est donc un ovni dans le marché vidéoludique, il ne provoquera probablement pas une mode, mais ceux qui sauront l'apprécier auront une expérience unique, ce qui n'est déjà pas rien.

Test par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l'éditeur.

Réactions


Personne n'a encore réagi. Soyez le premier.

Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Aventure, jeu de rôle (rpg), musique, visual novel, contemporain

Sortie 10 août 2023 (Monde) (Windows)
10 août 2023 (Monde) (Xbox One)
10 août 2023 (Monde) (PlayStation 4)
10 août 2023 (Monde) (Nintendo Switch)
10 août 2023 (Monde) (PlayStation 5)
10 août 2023 (Monde) (Xbox Series X|S)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.