Test de Immortals of Aveum : c'est un peu cher jeune homme

Lancé en plein été, entre deux énormes super-productions vidéoludiques, Immortals of Aveum a de bons arguments pour lui, mais pèche par excès de confiance.

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Avec un peu plus d'un mois de retard sur son planning initial, Immortals of Aveum est donc disponible sur Xbox Series X|S, PlayStation 5 et PC. Derrière ce titre labellisé "EA Originals" se cache une production à grand spectacle piloté par Ascendant Studios, formé par un ancien de Sledgehammer Hames (Call of Duty : Modern Warfare 3 et Vanguard) et piloté par le directeur créatif de Dead Space. Mais il y a quelques jours, patatra : une grosse vague de licenciement est annoncée en raison de ventes décevantes du premier bébé du studio. Comment en est-on arrivé là ? C'est la question à laquelle il est très facile de répondre dès les premières minutes de l'aventure, et plus globalement en regardant le profil du titre.

L'illusion de la maîtrise

Dans Immortals of Aveum, on incarne Jak, un garçon qui se découvre porteur de pouvoirs magiques très puissants après la mort de ses proches. Embarqué dans un ordre de mages d'élite, on est surtout propulsé dans une guerre entre deux nations et nos capacités risquent de faire la différence sur le théâtre de guerre.

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Si le scénario, en apparence en tout cas, n'est pas d'une originalité folle, ce qu'il y a d'intéressant avec le titre, c'est qu'il place le joueur dans un univers qui ne l'a pas attendu pour exister. Ce procédé n'est pas nouveau pour autant, on l'a déjà vu dans la saga Mass Effect. S'il n'est pas question de n'être qu'un personnage secondaire, comme dans le MMO Le Seigneur des Anneaux (où l'on se contente de suivre la communauté de l'anneau sans prendre véritablement part à leurs aventures), Immortals of Aveum pose un contexte particulièrement intéressant à suivre. Que ce soit aux travers de cinématiques, mais aussi de discussions diverses à travers des zones semi-ouvertes ou via des documents que l'on peut trouver ici et là, on est régulièrement impliqué dans l'histoire contée par le jeu, rendant la progression prenante. Pour autant, si les développeurs réussissent leur approche, cela n'empêche pas le titre d'utiliser parfois de très grosses ficelles pour des besoins cinématographiques.

Ainsi, si lorsque vous vous lancez dans l'aventure, vous avez l'impression de faire face à un Call of Duty avec de la magie, vous aurez totalement raison. Le système de magie, qui fonctionne à base de couleurs et qui permet d'interagir avec des énigmes ou certains ennemis, est très semblable à ce que l'on retrouve dans la saga de FPS d'Activision. Il y a un équivalent à la mitraillette, au pistolet ou au fusil à pompe. Des combos sont possibles, mais il n'y a pas véritablement de révolution de ce côté-là. Et si dans les différents trailers et extraits de gameplay, on pouvait avoir cette impression de trop plein, une fois en jeu, le titre de Ascendant Studios s'avère particulièrement fun et fluide à parcourir.

C'est fun et joli, mais c'est aussi trop cher

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Visuellement, si l'introduction est maladroite en plus de ne pas franchement flatter la rétine, le reste propose des environnements variés, avec des effets graphiques qui en mettent plein les mirettes. Sur bien des aspects, Immortals of Aveum a tendance à nous rappeler Godfall. Le gameplay ne réinvente pas la roue malgré des combats de boss très efficaces et d'envergures, visuellement, cela fait plutôt "next-gen" et on s'amuse. Mais comme Godfall, Immortals of Aveum pèche par son ambition probablement bien trop élevée pour ce qu'il est vraiment.

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Sortir un jeu entre deux énormes productions vidéoludiques, Baldur's Gate III et Starfield, n'était déjà pas facile, mais quand en plus, il est vendu plein tarif, c'est encore plus difficilement acceptable. Je ne fais pas partie des gens dont le tarif doit normalement être un des points à évoquer dans un test. Mais dans le cas du FPS magique de Ascendant Studios, on ne peut pas ne pas en parler. Si on était habitué à avoir des jeux "indépendants" EA Originals, ceux-ci étaient généralement disponibles à des tarifs en phase avec le label. En faisant le choix d'être proposé à un tarif plutôt réservé à des productions d'envergure, il doit donc délivrer à mon sens une expérience significativement nouvelle pour véritablement convaincre. Sauf que ce n'est pas le cas. C'est désolant, car du haut de sa bonne vingtaine d'heures de jeu (si on ne fait pas tous les objectifs secondaires), Immortals of Aveum est très fun. On ne s'ennuie pas. Mais ça n'est tout simplement pas suffisant, en tout cas, pas dans une fin d'année aussi chargée.

Dans plein d'autres conditions, je vous aurais vivement conseillé Immortals of Aveum. Le jeu d'Ascendant Studios mérite qu'on lui accorde notre attention, mais pas à n'importe quel prix. Dans quelques mois (voire semaine), quand il se retrouvera dans le Game Pass ou en promotion, il sera sans aucun doute un ajout solide à votre ludothèque. Mais d'ici-là, à plein tarif, ce FPS magique fun et à l'esthétique notable passera malheureusement inaperçu. En tant que nouvelle licence, et malgré les efforts de mise en œuvre pour créer un univers crédible, le titre n'a tout simplement pas suffisamment à apporter pour devenir l'indispensable qu'il aurait sans doute aimé être.

Test réalisé sur PC par Oyoel à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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