Test de The Many Pieces of Mr. Coo – Ca va coo-per, chérie

Ça vaut le Coo ?

Oui, c'est bien le style graphique qui appâte le chaland. Il faut dire que Nacho Rodríguez, réalisateur et animateur de son état, officie depuis un bon bout de temps : il a produit quelques œuvres sur le défunt Flash (dont déjà un point'n clic, El Laberinto Esférico) et il continue à produire des vidéos sur Vimeo (où on retrouve d'ailleurs le même personnage). Intéressé par le média, c'est dès 2012 qu'il s'attelle au jeu qui nous intéresse aujourd'hui.

Et le résultat est plutôt intéressant. On a ici de l'animation très détaillée, dessinée à la main, parfois avec des éléments en prise de vue réelle. Le rendu est superbe, très réussi. Les scènes surréalistes se succèdent dans des contextes très différents et surtout avec une ambiance qui n'aurait pas déplu au compatriote Salvador Dalí.

Pour la partie jeu de la chose, nous avons affaire à un très classique point'n clic : un bouton pour faire aller le personnage à un endroit, la même action pour le faire utiliser un objet, encore le même bouton pour entreprendre une manipulation. Complètement dénué de texte, il faut comprendre ce que l'environnement essaye de nous dire afin de faire les choses dans le bon ordre et ainsi progresser dans la narration. Les puzzles sont globalement logiques, avec quelques passages peut-être plus retords que d'autres ; des livres d'indice peuvent être grossièrement dissimulés dans le décor, histoire de ne pas toujours rester bloqué.

Le Coo-teau dans le dos

Si vous allez sur n'importe quelle page vendant le jeu, vous verrez la même présentation : Mr. Coo est mis en pièce. C'est le gimmick du jeu et c'est même dans le titre. Au moment où ça vous arrivera en jeu, vous en serez à environ deux tiers de la progression.

Car oui, le jeu est court, très court : comptez une heure en galérant un peu sur certaines énigmes. Et le tout pour finir sur un frustrant "à suivre". Au terme de l'aventure, vous n'en saurez pas plus que Mr. Coo sur ce qu'il s'est passé. Le fantasmagorique est là pour le visuel fou, il ne faut pas chercher de cohérence là-dedans. Il y a bien la possibilité de refaire une partie afin de débloquer des artworks, pages blanches sur lesquelles cliquer disséminées sur certains tableaux ; mais le fait qu'elles soient juste placées sur l'arrière plan sans aucun effort limite l'intérêt ludique de la chose.

Le jeu a été ici testé sur Nintendo Switch. Quelques comportements étranges ont été rencontrés et les temps de chargement sont un peu longuets. La maniabilité est comme toutes les fois où il faut diriger un curseur à la manette : c'est trop long et peu réactif. Heureusement, le jeu a le bon gout d'exploiter l'écran tactile quand on est en mode nomade : le jeu est alors de suite beaucoup plus agréable.

Pour ce qui est de la qualité technique assez variable, sachez que l'auteur Nacho Rodríguez a publié courant septembre une accusation envers le studio de développement : Gammera Nest l'aurait mis de côté durant le développement pour ensuite sortir le produit en l'état sans l'accord de l'auteur. Le studio a démenti peu après, assurant que tous les moyens avaient été mis à la disposition de l'auteur. Mais quelles que soient ces querelles, ça n'excuse pas tous les défauts du titre.

Malheureusement, nous avons définitivement là un cas de coquille vide. La qualité graphique est indéniable, avec ses animations excises. Mais il est difficile de conseiller une petite heure de point'n clic peu inspiré pour le prix fort de 19,99€.

Test réalisé sur Nintendo Switch par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.