Test de Marvel's Spider-Man 2 - Deux fois mieux ?

Alors que les productions estampillées Marvel sont un peu à la peine ces dernières années, Spider-Man affiche lui une réussite insolente que ce soit au cinéma ou en jeux vidéos. Après les deux réussites qu'ont été Marvel's Spider-Man puis Marvel's Spider-Man Miles Morales, Insomniac s'est dit qu'un Marvel's Spider-Man 2 dans lequel on incarne les deux versions de l'homme-araignée était la suite logique... mais pourrait-on en arriver à une certaine lassitude ?

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On prend les mêmes et on re-recommence

Ceux qui ont joué à l'un des deux titres précédents se retrouveront en territoire connu, car en terme de gameplay les choses n'ont quasi pas changé : les Spider-Men se balancent dans la ville avec style par une simple pression de gâchette et on a vite fait de retrouver ses marques et les sensations grisantes de parcourir la ville à toute allure.

De la même façon, en ce qui concerne les combats, on retrouve un personnage qui entre des enchaînements de coups ou de gadgets fait des esquives pleines de classe qui permettent d'encore mieux enchaîner.

Ceci se passera soit à 30 images/seconde ou 60 images/seconde selon qu'on choisisse le mode qualité ou le mode performance. Les deux modes maintiennent leur framerate quoi qu'il se passe. Le mode performance fait perdre certains effets graphiques, mais reste très joli ; le choix sera plutôt dicté par la fluidité que chacun préfère.

Côté technique, aucun problème : on est vraiment devant un jeu PlayStation 5 et le disque SSD associé à la mise en scène font des miracles rendant quasiment imperceptibles les temps de chargement.

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Toujours plus de plus

Évidemment, tout n'est pas exactement à l'identique et la panoplie de coups de nos Spider-Men s'enrichit que ce soit en combat avec par exemple la possibilité de faire des parades ou en vadrouille avec le déploiement de petites ailes qui permettent de planer. Ces dernières s'avèrent d'ailleurs un peu trop efficaces, car on a vite tendance à les privilégier par rapport à l'utilisation des jets de toiles pourtant le moyen de transport iconique de l'araignée.

La ville de New-York n'a jamais été aussi grande et réussie que dans cette version de Spider-Man avec des tas de quartiers à parcourir avec toujours des défis à remplir qui nous donnent des composants afin d'améliorer notre équipement, des compétences mais aussi de créer des nouveaux costumes.

Au lieu d'avoir un arbre de talent, on en a cette fois 3 : un pour Peter, un pour Miles et un qui s'applique aux deux. Les améliorations sont plus ou moins utiles et on croule vite sous un bon nombre de commandes différentes qui donnent des résultats variés. Plus que jamais, c'est un plaisir d'incarner ce super héros, que ce soit Peter ou Miles vu qu'ils se jouent de la même façon et qu'on remplace juste quelques pouvoir, genre un poing électrique plutôt qu'un coup de pattes déployables.

On peut généralement choisir lequel des deux on incarne sauf lors de certaines missions ou pendant l'histoire, durant laquelle on nous impose qui jouer. Et c'est bien logique, car Insomniac nous a concocté un scénario et des moments de bravoure qui n'ont rien à envier au cinéma, bien au contraire : l'histoire principale est probablement la meilleure des trois titres que ce soit dans sa narration ou dans sa progression.
On a donc un Peter jeune adulte en galère financièrement, en couple avec MJ et qui retrouve avec plaisir son ami Harry. De l'autre côté, un Miles lycéen orienté communauté et fils à sa maman. La relation mentor/disciple entre les deux est également mise en avant et sera développée dans le scénario.

Concernant les vilains, c'est cette fois Kraven qui est particulièrement mis à l'honneur et même si dans la galerie des méchants Marvel ça n'est pas le plus charismatique, il se révèle assez inquiétant et assez bien mis en scène ici pour se révéler être un antagoniste efficace.
Bien sûr, il n'y a pas que lui, d'autres reviennent faire coucou dans diverses circonstances et on a surtout un célèbre symbiote qui joue les éléments perturbateur. Par rapport au premier Spider-Man, on regrette qu'il y ait globalement assez peu de combats de boss même si par contre ils sont mieux intégrés : l'affrontement passe moins par des QTE, on utilise vraiment les coups de notre araignée pour gagner.

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Bis repetita ?

Malgré les ajouts et la technique qui n'a jamais été aussi au point, ce Spider-Man 2 a un goût de déjà-vu à tous les niveaux.

Pratiquement tous les combats de groupe mettent en scène les chasseurs de Kraven et très tôt dans le jeu on a été mis face à leur diversité ce qui fait que la moindre activité les utilisant donne un effet de répétition. Heureusement, ces combats sont exigeants : nombre d'entre eux ayant des portées variées, il faut toujours être sur le qui-vive et attentif à ce qui nous entoure pour ne pas se faire avoir. Mais ces chasseurs ou les quelques malfrats qui n'ont pas encore compris que New-York était trop protégée ne nous changent guère des soldats et bandits des jeux précédents : ennemi de base, ennemi costaud, ennemi avec bouclier, ennemi sniper, etc.

Si l'on adopte une approche moins bourrine, il est parfois possible de procéder de façon furtive tout comme dans les titres précédents qui avaient repris quasi à l'identique le gameplay de Batman Arkham Asylum (qui date de 2009 mine de rien). On note quand même l'ajout du "web line" qui permet de lancer une toile en ligne droite sur laquelle on peut ensuite se déplacer et il faut avouer que maîtriser une dizaine d'ennemis furtivement après avoir tissé sa toile dans toute la zone est très satisfaisant.

Hors histoire, le contenu annexe est comme dans les autres titres quelque chose qui amusera avant tout les chasseurs de trophées. Si les défis peuvent être intéressants, ils sont également répétitifs. Mention honorable néanmoins aux défis de Mysterio qui impliquent de se casser un peu la tête pour les réussir en Or.

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On se re-re-fait une toile ?

De cette trilogie de jeux, ce Spider-Man 2 est le mieux réussi techniquement, le plus complet et celui qui a la meilleure histoire (si l'on passe sous silence certaines quêtes annexes de Miles bien trop moralisatrices, sans jeu de mots).

Du coup le problème est que les deux jeux précédents étaient déjà d'un très bon niveau et que finalement, ce nouveau titre donne l'impression de jouer à un dlc. Un très bon dlc, mais sans éclat particulier. Sa durée de vie sur la partie histoire est comparable au premier Spider-Man, comptez une quinzaine d'heures et une dizaine de plus pour les activités annexes.

Pouvoir incarner à la fois Peter et Miles est ironiquement assez symptomatique du problème du titre : c'est une bonne idée à la base, mais les deux se jouant quasiment de la même façon, ça n'apporte finalement pas grand chose. Spider-Ham aurait probablement été plus dépaysant.

Ceux qui ont adoré les deux autres jeux et qui en redemandent seront aux anges. Ceux qui voudraient découvrir la série peuvent le faire avec ce jeu tant il est la meilleure version du style. Mais pour ceux qui éprouvaient déjà une lassitude avec la version Miles Morales, ils ne seront pas remotivés avec ce titre.

Insomniac nous ressert donc la même soupe, une soupe très bonne, la meilleure du lot, avec quelques petits ingrédients en plus qui ne changent pas fondamentalement le goût général et d'un côté tant mieux, car la recette fonctionne... mais attention à l'indigestion.

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Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l'éditeur

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Plateformes PlayStation 5
Genres Action, contemporain, super héros

Sortie 20 octobre 2023 (PlayStation 5)

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