Test de Stray Souls - Ça fait peur

Des bases fragiles

Le jeu commence par une cinématique avec le moteur du jeu où un homme visiblement pas au top de sa santé mentale cartonne au fusil l'ensemble de sa famille et où le malaise tient autant aux problèmes de synchronisation sonore et d'animations limites qu'au manque de goût avec lequel c'est mis en scène.

Dans Stray Souls, on incarne Daniel, un adolescent moyen voire médiocre qui comme dans tout slasher américain a 18 ans mais en paraît 25 ; je pourrais croire au clin d'œil malin, mais la suite me fait penser que c'est simplement une erreur.

On prend les commandes de Daniel alors qu'il vient d'hériter d'une maison de la part de sa grand-mère qu'il n'a jamais connue et évidemment vu que ceci se passe 18 ans plus tard que la scène d'intro, on se dit que le scénario est parti à tout blinde pour la gare de Convenu avec quelques arrêts du côté de Poncifs et Clichés.

Néanmoins, pendant ces quelques première minutes de jeu, on peut se dire que la modélisation de la maison et éventuellement de Daniel profitent de l'Unreal Engine 5... petit excès d'optimisme qui disparaît très vite avec les premières apparitions.

Une mise en scène digne de Uwe Boll

Tout d'abord, Daniel décide de se prendre en main et de ranger dans sa nouvelle maison tout en chattant sur un site de rencontre ; il y a un petit côté Quantic Dream sans les QTE (ce que certains apprécieront) mais également sans le soucis du détail quand on se rend compte que les 7 ou 8 tas de vêtements à ramasser sont exactement les mêmes.

Suite à ça, Daniel explore de plus en plus la maison à travers des petites énigmes pas toutes nulles entrecoupées d'apparitions de la grand-mère qui ressemble furieusement aux horreurs d'Aphex Twin pour ceux qui regardaient les clips sur M6 à la fin des années 90.

Ces apparitions qui sont probablement là pour faire monter l'ambiance horrifique se révèlent en réalité totalement ridicules, un peu à cause de certaines animations risibles mais énormément à cause des réactions de Daniel dont l'avatar joue super mal. Si c'est de la performance capture, l'acteur aura des soucis à trouver un autre job avec ce rôle sur son CV.
Et même si la réaction était bien jouée, ça serait gâché par des problèmes de synchronisation des actions ou de mauvais cuts dans le montage.

Cette séquence dans la maison, gavée également de problèmes de caméra qui se cale mal ou se met à avoir la tremblote, prend fin après environ 30 minutes : Daniel et une autre personne dont je cache l'identité pour ne pas vous spoiler l'hilarité qui m'a pris et ce surtout quant à ses explications, partent en voiture en forêt pour qu'on ait enfin droit au vrai jeu.

Le coup de grâce

Ce qu'on pouvait penser être un MADiSON raté est en réalité un Blair Witch encore plus raté.

Armé d'un pistolet en pleine forêt, Daniel est encore plus énervant qu'en jogging à la maison à travers ses animations ratées et sa latence de déplacements.

Les monstres nous arrivent dessus, sans le moindre signe qu'une intelligence artificielle leur ait été codée. Et pourquoi faire vu qu'ils peuvent s'agglutiner autour de vous, sans véritables collisions pour eux alors que pour notre personnage ça le fait parfois décoller du sol quand le jeu semble se rappeler qu'il est censé avoir une physique.

La visée est pénible, on a du mal à savoir si une localisation des dégâts existe pour économiser les munitions, mais très vite on s'en fiche vu que la forêt est truffée de caisses qui vous redonnent systématiquement 12 balles.

Le design de la forêt est sans inspiration avec ses longs passages tout droit qui finissent en cul de sac pour rien, les packs d'ennemis sont placés sans aucun sens du timing et les combats de boss (dont certains ont un design sympa) souffrent de la raideur du jeu.

J'ai du mal à comprendre que le jeu puisse sortir dans un tel état. N'importe qui se rend compte très rapidement que s'il s'inspire des films d'horreurs, c'est des plus grands nanards tant rien ne fonctionne. Et le fait que ce soit le premier jeu du studio n'est pas une excuse vu à quel point les défauts sont apparents.

Sa seule qualité est qu'on peut en faire des captures d'écran parfois jolies qui aideront probablement à réaliser quelques ventes en cette période d'Halloween.

Stray Souls est donc un très mauvais jeu sur à peu près tous les plans, son seul intérêt éventuel est de se faire une soirée entre amis pour y jouer et se moquer devant tant d'indigence, comme on peut parfois le faire avec des films nuls.

Testé par Aragnis sur PlayStation 5 avec une version fournie par l'éditeur.